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Des chercheurs québécois estiment que les données dites "probantes" présentent des limites en éducation (Le Devoir)

23 décembre 2022

Entre recherche en éducation et château de cartes

Photo : Jacques Grenier archives Le Devoir En éducation, les données dites « probantes » présentent des limites, estiment les auteurs.

Idées
Il y a quelques jours, nous lisions dans les pages du Devoir une chronique qui prétendait en quelque sorte faire état de l’avancée des connaissances sur divers sujets en éducation, en particulier la méditation pleine conscience, la conception universelle des apprentissages et l’intelligence artificielle. L’argumentaire avancé pour porter un regard critique sur ces approches s’appuie sur la « solidité » que semble davantage reconnaître l’auteur à certaines méthodologies qui, selon lui, permettraient de « mesurer avec les faits ». À nos yeux, ce regard étroit sur ce qu’est montrer ou démontrer en sciences de l’éducation conduit à bâtir un argumentaire dont la structure est aussi frêle que celle d’un château de cartes…

Les données dites « probantes », générées par une forme très spécifique de recherche, sont très prisées par certains, voire parfois jugées seul gage d’« efficacité » ou de pertinence. Elles sont issues de la médecine, un domaine dont le fonctionnement est bien différent de celui de l’éducation. De telles données conviennent peut-être lorsque des protocoles stricts de traitement peuvent être appliqués et quand on peut mesurer précisément les effets à partir d’outils uniformes.

En éducation, toutefois, les données dites « probantes » présentent des limites, notamment à cause de la variabilité des interventions et des pratiques enseignantes, puis à cause de l’influence importante du contexte, tant scolaire que familial. Dans ce sens, elles ne devraient pas servir de seul indicateur de la pertinence des approches.

L’obtention de données probantes découle de la capacité à isoler des variables. Il s’agit de contrôler, par exemple, qu’un résultat donné n’est le fruit d’aucun autre facteur que de l’intervention qu’on cherche à évaluer. Or, un tel espoir est difficile à combler en éducation, puisqu’un résultat ou une performance peut être influencé(e) par le bagage des élèves, le soutien familial qu’ils reçoivent, les interactions avec les autres élèves de la classe, les circonstances du moment, les fondements d’une discipline scolaire, les valeurs éducatives promues, etc. Pour limiter le poids des variations, on cherche à obtenir de grands échantillons.

Extrait de ledevoir.com du 02.12.22

 

Voir aussi Le débat franco-québécois sur l’enseignement explicite, notamment en éducation prioritaire, reprend ces jours-ci sur Twitter

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