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L’excellence dans les ZEP..., par Caroline Hache (Pur, 2020). Note critique par Martine Kherroubi dans la RFP, 214/2022

25 juillet 2022

HACHE Caroline. L’excellence scolaire dans les ZEP. Quelles perceptions chez les enseignants ?
Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2020, 158 p.

Martine Kherroubi,
Revue française de Pédagogie, 214/2022

p. 129-131

Issu d’une thèse en sciences de l’éducation, cet ouvrage vient combler un manque en abordant la question de l’excellence scolaire en zones d’éducation prioritaire (ZEP) au niveau de l’école élémentaire. Alors que la présence d’excellents élèves, ici appelés les élèves en grande réussite scolaire (EGRS), est évoquée de façon récurrente dans les textes officiels, l’auteure cherche plus précisément à objectiver le sentiment exprimé par de nombreux enseignants de « ne pas leur apporter assez ». Caroline Hache, elle-même au départ professeur des écoles en ZEP, prend pour objet la confrontation au quotidien des enseignants à la réussite de quelques élèves. Elle mobilise une définition de la réussite, sous-jacente à la notion de « très grande réussite scolaire », qui renvoie de fait à une définition « restrictive » (p. 20) de la réussite, celle qui semble augurer l’accès méritocratique à des filières d’élite.

C’est dans l’introduction qu’est présentée l’hypothèse de départ, celle d’une école primaire « se présentant pour eux comme inégalitaire, avec des enseignants venant en aide aux élèves en grande difficulté scolaire, mais délaissant ceux en grande réussite » (p. 15). Comme le souligne Caroline Hache, les travaux disponibles sur le déroulement des scolarités conduisent à interroger les conditions de progression des très bons élèves des milieux défavorisés. S’ils sont en réussite scolaire à l’école primaire, ces élèves ne réussiront pas « quoi qu’il advienne » à avoir un parcours scolaire satisfaisant (p. 18). Le cursus scolaire constitue pour eux une course d’obstacles. Au fil de la scolarité, qu’il s’agisse des méthodes de travail, du niveau culturel et scolaire ou du niveau d’ambition, leur progression est plus faible. Ce qui justifie de s’intéresser aux réponses des enseignants face à des élèves qui réussissent alors qu’il y a, dans la même classe, de nombreux élèves en échec scolaire, dont l’insertion professionnelle risque d’être un réel problème.

Extrait de journals.openedition.org

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