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Une étude de la politique familiale montre la lente dégradation des conditions de vie des enfants habitants dans les quartiers sensibles

6 octobre 2010

« La politique familiale des « retours sur investissement » qui dépendent de choix économiques et sociaux » étude de M. Elbaum, OFCE, Paris, Document de travail, n° 2010-20, septembre, 34 p., (2010).

Résumé : Les propositions visant à réorienter les États providence vers des politiques d’« investissement social » attribuent un rôle clé aux politiques familiales, qui seraient à considérer comme un « investissement » engendrant des retours économiques directs.

Or, si ces politiques ont sans conteste une légitimité et une dimension économiques à long terme, leur association systématique au concept « d’investissement » appelle une certaine prudence, dans la mesure où elle ne correspond qu’en partie à l’ensemble de leurs objectifs et de leurs effets. Leurs incidences méritent en tout cas d’être considérées de façon spécifique et nuancée, par exemple en ce qui concerne les congés parentaux ou les aides fiscales, et ne sont pas forcément à opposer à l’apport des autres politiques sociales, dont elles apparaissent plus complémentaires qu’alternatives.

La notion « d’investissement » souvent mobilisée pour justifier la légitimité des politiques familiales ne peut enfin servir à occulter les arbitrages et les choix auxquels ces politiques sont confrontées, à la fois concernant leurs orientations propres et leurs frontières avec les autres domaines du « social ». Leurs effets économiques à long terme, pour être manifestes, dépendent donc de choix sociaux spécifiques.

Un extrait

[…]

Le bien-être des enfants met aussi en cause les politiques du logement et de l’habitat, qui jouent à la fois sur le « reste à vivre » des familles au-delà de leurs dépenses « préengagées », sur leurs conditions de vie (confort, surpeuplement, bruit, sécurité…), et sur les phénomènes de ségrégation et de mobilité sociales (effets de « pairs » ou de voisinage »). Or, les aides au logement ont vu leur pouvoir solvabilisateur s’éroder, avec depuis 2002 une substantielle augmentation des taux d’effort des allocataires, surtout pour les plus bas revenus94. Le surpeuplement reste à un palier relativement élevé, et touche en particulier les familles pauvres (un quart des ménages du premier décile) et monoparentales95.

Le parc social a tendance à concentrer de plus en plus de familles modestes, avec une mobilité qui se réduit vers le secteur privé locatif96. Et les écarts entre les zones urbaines sensibles et le reste du territoire ont du mal à se réduire, y compris en matière d’équipements urbains, avec un handicap spécifique pour les jeunes de ces quartiers dans la recherche d’un emploi stable.

L’articulation et les arbitrages entre les politiques de la famille et du logement mériteraient donc sans doute d’être revus, avec peut-être une plus grande priorité à donner à ces dernières.

[…]

Le Bulletin n°215 du CERC

Le site du CERC, Conseil de l’emploi, des revenus et de la cohésion sociale

Le site de l’ OFCE Observatoire Français des Conjonctures économiques

P.-S.

vec lmot clé "rapport officiels",

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