Des statistiques sur les ZEP dans le Rers (rentrée 2004)

13 septembre 2005

Extrait de « L’Expresso » du 11.09.05 : Des repères sur l’Ecole

Des données statistiques détaillées sur 140 thèmes relatifs à l’éducation : c’est ce qu’offre l’édition 2005 des Repères et références statistiques sur les enseignements, la formation et la recherche

Extrait du chapitre 2 : nombre et emplacement des ZEP et REP

À la rentrée 2004, en France métropolitaine et dans les DOM, l’éducation prioritaire compte 707 zones d’éducation prioritaire (ZEP) et 809 réseaux d’éducation prioritaire (REP). Elle concerne 8 386 écoles publiques ou établissements publics du second degré. Néanmoins, trois départements n’ont aucun établissement en éducation prioritaire : le Cantal, la Haute-Loire, la Lozère. Onze départements fonctionnent sans réseaux. À ceux cités précédemment s’ajoutent : les Pyrénées-Atlantiques, la Manche, la Charente, les Deux-Sèvres, l’Ariège, la Haute-Garonne, les Hautes-Pyrénées et la Guyane.

Les académies de France métropolitaine offrent des situations contrastées. Ainsi, la part des écoles relevant de l’éducation prioritaire (EP) oscillent entre 5,2 % dans l’académie de Caen à 32,3 % à Paris et 26,8 % dans celle de Créteil, voire 40,6 % en Corse. Pour les collèges, la distribution s’étend de 6,4 % des établissements de l’académie de Limoges à plus d’un établissement sur trois pour cinq académies : Aix Marseille, Corse, Créteil, Lille et Rouen. Dans les DOM, 39,1 % des écoles sont en EP et 26,5 % en ZEP, alors qu’en France métropolitaine ces proportions ne sont que de 13,3 % et 10,5 % respectivement. Seule la Guyane ne possède pas de réseau d’éducation prioritaire.

À la rentrée 2004, soit cinq ans après la redéfinition de la carte de l’éducation prioritaire, les mouvements d’entrées et sorties concernent moins de 200 écoles ou établissements (pour mémoire, 2 300 environ en 1999). Cette année, 70 % des 69 entrées s’effectuent au niveau des zones, ce chiffre est en progression par rapport à l’an dernier où la moitié d’entre elles s’effectuaient par les réseaux. 80 % des 132 sorties concernent des écoles ou établissements appartenant à une ZEP. Sur ces 132 sorties, 125 concernent des écoles qui ont toutes fermé à cette rentrée scolaire (124 fermetures).

La nette surreprésentation des établissements des communes de centre d’agglomération ou de banlieue perdure. En effet, huit établissements en EP sur dix sont implantés sur ces deux types de communes alors qu’elles n’accueillent guère plus d’un établissement sur deux.

L’éducation prioritaire (EP) recouvre deux structures d’aide spécifiques : les réseaux d’éducation prioritaire (REP) et les zones d’éducation prioritaire (ZEP).

La politique des zones d’éducation prioritaire (ZEP), initiée en 1981, a pour objet de “renforcer l’action éducative dans les zones où les conditions sociales sont telles qu’elles constituent un facteur de risque, voire un obstacle, pour la réussite scolaire des enfants et adolescents qui y vivent et donc, à terme, pour leur intégration sociale”. L’objectif premier de cette politique est “d’obtenir une amélioration significative des résultats scolaires des élèves, notamment des plus défavorisés” (circulaire n° 90-028 parue au BO n° 3 de février 1990).

Cette lutte contre l’échec scolaire, englobant les écoles, les collèges et les lycées, doit reposer sur un “projet de zone” cohérent, mis en oeuvre par une équipe pédagogique constituée à cet effet, et chargée d’impulser les actions et d’en assurer le suivi. Elle suppose la mise en place d’un conseil de zone, et la nomination d’un responsable de la zone, assisté d’un coordonnateur.

À la rentrée 1999, la carte de l’éducation prioritaire a été redéfinie et une nouvelle structure ajoutée : le réseau d’éducation prioritaire (REP). Les établissements qui y participent “mutualisent leurs ressources pédagogiques et éducatives ainsi que leurs innovations au service de la réussite scolaire des élèves” (circulaire n° 99-007, parue au BO n° 4 de janvier 1999).

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Extrait du chapitre 3 : les élèves du premier degré.

Au cours de l’année scolaire 1999-2000, plus de 30 000 élèves de grande section de maternelle âgés de 5 et 6 ans ont fait l’objet d’une enquête sur leur état de santé organisée par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) du ministère de la Santé et de la Protection sociale, la Direction de l’enseignement scolaire (DESCO) et la Direction de l’évaluation et de la prospective (DEP) du ministère de l’Éducation nationale.

L’examen dentaire pratiqué par les médecins et infirmiers de l’Éducation nationale révèle que 15 % des enfants ont au moins deux dents cariées, et 9,5 % non soignées. En ZEP, la prévalence des problèmes bucco-dentaires est plus élevée.

Le port de lunettes concerne plus d’un enfant sur dix en grande section de maternelle. Plus de 14 % des enfants de 5 et 6 ans sont en situation de surpoids (17 % en ZEP) et 4 % sont considérés obèses selon les seuils internationaux de l’IMC (Indice de masse corporelle). Enfin, plus d’un enfant sur dix souffre de problèmes respiratoires.

Une second enquête, également organisée par les ministères de la Santé et de l’Éducation nationale, a été réalisée au cours de l’année scolaire 2001-2002 auprès de 8 500 enfants scolarisés en CM2. L’examen dentaire montre que 37 % de ces élèves ont au moins deux dents cariées, soit près de deux fois et demi plus qu’en grande section de maternelle. En revanche, le pourcentage d’enfants ayant deux dents cariées non soignées est plus faible (8 %). 29 % des enfants interrogés déclarent connaître une anomalie visuelle et un quart porte des lunettes.

Les problèmes de surpoids concernent à ces âges près d’un enfant sur cinq et un enfant sur quatre en ZEP. Mais le pourcentage d’élèves de CM2 souffrant d’obésité n’est pas plus élevé qu’en grande section de maternelle. Concernant les problèmes respiratoires,
14 % des enfants ont déjà eu de l’asthme au cours de leur vie et 10 % sont traités au moment de l’enquête pour cette pathologie.

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Extrait du chapitre 4 : les élèves du second degré

Le surpoids et l’obésité constituent un problème majeur de santé publique en raison de leur retentissement potentiel sur la santé, mais également de leur fréquence croissante. Au cours de l’année scolaire 2000-2001, 6 590 adolescents scolarisés en classe de troisième ont fait l’objet d’une enquête réalisée en milieu scolaire par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) du ministère de la Santé et de la Protection sociale, la Direction de l’enseignement scolaire (DESCO) et la Direction de l’évaluation et de la prospective (DEP) du ministère de l’Éducation nationale, et l’Institut national de veille sanitaire (INVS).

En classe de troisième, plus de huit élèves sur dix ont une corpulence qui peut être considérée comme satisfaisante. La prévalence du surpoids (obésité incluse) est de 15,7 % : celle-ci comprend le surpoids, plus fréquent, qui concerne 12,4 % des adolescents, et l’obésité proprement dite (3,3 %). À ces âges, la distribution du seul surpoids (hors obésité) est identique en ZEP (12,2 %) ou hors ZEP (12,4 %). Mais près du tiers des adolescents scolarisés en ZEP en situation de surpoids (obésité incluse) sont obèses alors que ce n’est le cas que d’un sur cinq pour les autres élèves de troisième. La prévalence de l’obésité est plus élevée dans les classes de troisième technologique, d’insertion professionnelle ou les SEGPA que dans les classes de troisième générale. Les filles souffrent un peu moins de surpoids que les garçons (respectivement 15,3 % et 16,3 %) et sont un peu moins souvent obèses (3,1 % contre 3,5 pour les garçons). Parmi les enfants qui étaient en surpoids (obésité incluse) à cinq-six ans, plus de la moitié le sont toujours en classe de troisième et parmi ceux qui avaient une corpulence normale, 11 % ont évolué vers le surpoids.

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Extrait du chapitre 8 : Résultats, diplômes, insertion

Les informations présentées ont été recueillies en juin 2003 dans le cadre du cycle d’évaluations bilans mis en place par la Direction de l’évaluation et de la prospective (DEP) à la fin de l’école élémentaire (CM2). La première évaluation de ce cycle permet d’apprécier la maîtrise de la compréhension écrite et orale des élèves en fin d’école élémentaire.

Environ un tiers des élèves (groupes 4 et 5 de l’échelle) ont des compétences qui permettent de considérer qu’ils maîtrisent de façon satisfaisante toutes les compétences attendues par les programmes de l’école élémentaire : ils sont capables d’exploiter les informations d’un texte pour en dégager le sens et l’interpréter avec finesse, d’en faire un résumé ou une synthèse.

À l’opposé, 15 % sont en difficulté, voire en grande difficulté (groupes 0 et 1). Ces élèves ne maîtrisent pas - ou mal - les compétences qui seraient nécessaires à l’entrée en sixième. Ils sont capables de prélever dans un texte des informations facilement repérables, données explicitement, mais sont en difficulté dans des tâches plus complexes. Parmi eux, 3 % sont en grande difficulté (groupe 0) : ils peuvent répondre ponctuellement à quelques questions, mais ne maîtrisent aucune des compétences attendues en fin d’école élémentaire.

Entre ces deux situations extrêmes, un peu plus de la moitié des élèves (groupes 2 et 3) ne maîtrisent certainement pas toutes les compétences attendues par les programmes mais devraient pouvoir profiter de l’enseignement du collège, pour peu qu’on tienne compte de leurs performances effectives. Celles-ci révèlent en effet des compétences mal assurées, donc fragiles. Ainsi, ils ont du mal à percevoir et exploiter tous les aspects d’un document, et sont mis en difficulté par des textes qui exigent une lecture suivie.

Le secteur de scolarisation est une caractéristique très liée aux taux de réussite. En ZEP, un tiers des élèves sont en difficulté contre 15 % pour l’ensemble des élèves, alors qu’ils ne sont que 13,4 % dans les groupes les plus performants contre 30,7 % pour l’ensemble. Dans les écoles privées, les élèves en difficulté ne comptent que pour 8,7 %.

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