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Évaluations 2024 : Point d’étape CP - Premiers résultats
Depp, Document de travail, 11 avril 2024
Entre le 15 et le 26 janvier 2024, 777 000 élèves de cours préparatoire scolarisés dans plus de 32 000 écoles publiques et privées sous contrat ont passé une évaluation standardisée sur support papier.
À propos des évaluations Point d’étape CP
Cette évaluation permet de faire un point d’étape en milieu d’année scolaire, pour mesurer l’évolution des acquis des élèves dans certains domaines de la lecture, de l’écriture et de la numération. Ainsi, les professeurs peuvent mieux identifier les besoins individuels de chaque élève et apporter l’aide la plus adaptée.
EXTRAIT
[...] (page 34)
4.3.2 Évolution des écarts entre 2020 et 2024 sur les compétences comparables, selon le secteur d’enseignement
Entre 2023 et 2024, en français, on observe une stabilité des écarts de performances (de -0,5 point à 0 point) dans les huit domaines évalués en français entre les élèves du secteur public hors EP et ceux scolarisés en EP.
En mathématiques, les écarts de performances entre les élèves du secteur public hors EP et ceux scolarisés en EP sont stables également (les écarts varient de moins d’un point de pourcentage) à l’exception de l’exercice « soustraire » dont l’écart se réduit de 1,2 point.
Les écarts de performance sont également stables entre les élèves du secteur public hors EP et ceux scolarisés en REP+, entre 2023 et 2024 en français. Les écarts pour sept des huit domaines évalués varient de moins d’un point de pourcentage. Seul le domaine « comprendre des phrases à l’oral » voit son écart se réduire de 1,3 point, du fait de la hausse des performances des élèves scolarisés en REP+. Les écarts observés en 2024 retrouvent leur niveau de 2020.
En mathématiques, les écarts de performances entre les élèves scolarisés en REP+ et ceux du secteur public hors EP sont stables pour quatre des six domaines (les écarts varient de moins d’un point de pourcentage) à l’exception des domaines « Comparer des nombres » et « Soustraire » pour lesquels les écarts diminuent de respectivement de 1,1 et 1,8 points.
Extrait de education.gouv.fr du 11.04.24
Les évaluations de mi-CP montrent que les élèves défavorisés sont toujours à la peine
Les résultats sont stables en mathématiques et en français, tandis que les élèves scolarisés dans les REP+, considérés comme les plus fragiles, peinent à réduire l’écart avec les autres enfants.
Des écarts qui se réduisent légèrement en français et en mathématiques, mais qui restent importants, entre les élèves les plus défavorisés et ceux scolarisés hors éducation prioritaire. C’est le constat que permettent d’établir les évaluations au milieu de l’année de CP qui ont eu lieu du 15 au 26 janvier 2024, et dont les résultats ont été dévoilés par la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP), jeudi 11 avril.
En français, à la mi-CP, 84 % des enfants maîtrisent la compétence « compréhension de phrases à l’oral » et 88,2 % celle intitulée « connaissance du nom des lettres et du son qu’elles produisent ». Trois quarts des élèves « sont entrés correctement dans la lecture » et trois élèves sur quatre réussissent correctement l’exercice d’écriture de mots, quatre sur cinq l’écriture de syllabes. Des résultats sans changement par rapport aux évaluations de 2023.
Les résultats en mathématiques restent également stables. Sur la résolution de problèmes, « les difficultés constatées en début de CP, comme en début de CE1 se confirment pour les élèves de CP à mi-parcours », avance la note de la DEPP puisque seul six élèves sur dix présentent une maîtrise satisfaisante de cette compétence.
Dans le détail, ces résultats sont en réalité très hétérogènes selon le secteur de scolarisation des élèves. En effet, si 86,5 % des élèves hors éducation prioritaire maîtrisent la compétence « comprendre des phrases à l’oral », ce taux n’est que de 69 % pour les enfants scolarisés dans les écoles d’éducation prioritaire. En mathématiques, si 60,9 % des élèves hors éducation prioritaire savent « résoudre des problèmes », ils ne sont que 48 % dans les écoles d’éducation prioritaire. Des chiffres stables par rapport à 2023. [...]
Extrait de lemonde.fr du 11.04.24
Lecture au CP : malgré les dédoublements, les écarts entre REP+ et hors EP ne diminuent pas depuis 2020 (DEPP)
Quelque 777 000 élèves de Cours Préparatoire ont passé cette année, comme les années précédentes, une évaluation dite "à mi-CP" (entre le 15 et le 26 janvier 2024). En français, la réussite des élèves retrouve un niveau comparable à celui de 2021 (et de 2020) en français, elle régresse dans certains domaines comme "comprendre des phrases lues seul(e)" (-2,5 points), "lire à voix haute un texte" (-1,1 point) et "écrire des syllabes dictées" (+1,5 point). Sur les graphiques, les courbes sont à peu près plates sauf pour l’année 2022, quand la passation du test avait été décalée.
Des écarts qui se maintiennent, malgré les dédoublements en éducation prioritaire
Plus inquiétant, toujours en français, entre 2020 et 2024, les écarts de performances entre élèves scolarisés dans le secteur public hors éducation prioritaire et élèves scolarisés en REP+, sont stables, voire augmentent. Pour "écrire des syllabes", il a augmenté de près d’un point (de 8,3 à 9,1 points de pourcentage entre les proportions d’élèves "présentant une maîtrise satisfaisante" de la compétence).
En mathématiques, les écarts "entre les élèves scolarisés en REP+ et ceux du secteur public hors EP sont stables pour quatre des six domaines (les écarts varient de moins d’un point de pourcentage) à l’exception des domaines ’Comparer des nombres’ et ’Soustraire’ pour lesquels les écarts diminuent de respectivement de 1,1 et 1,8 points. Toutefois, si on considère l’ensemble des élèves (en et hors éducation prioritaire, public et privé sous contrat), la DEPP constate des progrès par rapport à 2020. "C’est notamment le cas en résolution de problèmes (+5,6 points) et en calcul en ligne (+3,3 points pour "additionner" et 4,5 points pour " soustraire".
Malgré des effets négatifs en français, le ministère, dans le communiqué qui accompagne le "document de travail" de la DEPP où sont publiés, ce 11 avril, les "premiers résultats de ces évaluations, considère que "ces résultats positifs démontrent que les réformes de grande ampleur conduites dès l’école primaire depuis 2017, portant le niveau de dépense par élève de 7 000 € à 8 000 €, commencent à produire leurs effets". Il indique que l’ "investissement dans l’éducation prioritaire a crû de 1,6 milliard en 2017 à 2,6 milliards en 2022 et dépassera les 3 milliards d’ici 2027".
A noter toutefois que sur les réseaux sociaux, le DGESCO évoque des résultats en hausse en français depuis l’année dernière et en mathématiques depuis 2020 (+ 5,8 points en résolution de problèmes notamment).
Rappelons que c’est le CSEN (le Conseil scientifique de l’Education nationale, présidé par S. Dehaene) qui a défini, avec la DGESCO et l’IGÉSR, "le cadre de l’évaluation" et que "les équipes de concepteurs coordonnées par la DEPP travaillent selon les orientations du CSEN". Des groupes "réunissant des enseignants, des conseillers pédagogiques et des inspecteurs de l’éducation nationale" ont défini pour chaque série d’exercices, deux seuils, un premier seuil en-deçà duquel les élèves sont "en difficulté", et un second au-delà duquel les élèves sont considérés comme "présentant une maîtrise satisfaisante" de la compétence.
A la mi-CP, cette année, en français, "on peut considérer qu’entre 6 à 8 % des élèves ne sont pas du tout entrés dans la lecture (à voix haute)" mais que les trois quarts des élèves de CP "sont entrés correctement dans la lecture (groupe au-dessus du seuil 2) (...).. En milieu de CP, moins d’un élève sur dix (7,3 %) n’est pas encore en capacité d’encoder des syllabes, c’est-à-dire de les composer et les transcrire. Enfin, l’exercice évaluant la lecture et la compréhension en autonomie de phrases est celui pour lequel la maîtrise est la moins affirmée (62,8 %)."
En ce qui concerne les mathématiques, "dans le domaine de la résolution de problèmes, les difficultés constatées en début de CP, comme en début de CE1, se confirment pour les élèves de CP à mi-parcours. Un peu plus de la moitié des élèves seulement (59,1 %) présentent une maîtrise satisfaisante". De plus, 17, 6 % des élèves éprouvent "des difficultés à effectuer 5 des 10 additions proposées et un élève sur cinq (20,4 %) ne réussit pas 4 des 10 soustractions proposées. En revanche, trois exercices présentent un niveau de maîtrise satisfaisante supérieur à 80 %. Les exercices concernés sont ’placer un nombre sur une ligne graduée’, ’comparer des nombres’ et ’écrire des nombres entiers’."
En milieu de CP, en français, les filles présentent globalement de meilleures performances que les garçons (sauf pour "l’exercice de lecture à voix haute de mots"), mais en mathématiques, la tendance est inversée alors que, "en début de CP, les filles présentaient de meilleures performances que les garçons dans tous les domaines évalués à l’exception de ’comparer les nombres’."
Toujours selon le document de travail de la DEPP, "92 % des enseignants estiment que cette évaluation leur a permis de confirmer des difficultés d’élèves et 42 % considèrent que l’évaluation leur a permis de déceler des difficultés. 69 % des enseignants déclarent que cette évaluation est susceptible d’avoir une influence sur leur pratique dans la mise en place de groupes de besoin", mais seuls "1 547 enseignants ont répondu de manière complète" au questionnaire du service statistique de l’Education nationale (quelque 50 000 classes étaient concernées).