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Les vacances d’été accentuent les écarts de performances entre les élèves en éducation prioritaire et les autres (Depp)

19 avril 2023

Additif du 27.04.23

École : quel est l’impact des vacances d’été sur les performances des élèves ?

Le ministère de l’Éducation nationale publie une étude sur l’impact des grandes vacances sur la performance des élèves entre le CP et le CE1. Si les écarts entre les secteurs de scolarisation, réseaux d’éducation prioritaire (REP) et hors REP, diminuent pendant l’année de CP, ils augmentent à l’entrée en CE1.

Les vacances d’été qui suivent l’année de CP creusent les écarts de performance entre les secteurs de scolarisation. L’absence d’école pendant deux mois a un impact négatif sur les performances des élèves scolarisés en réseau d’éducation prioritaire. C’est la conclusion d’une note d’information de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) publiée en avril 2023.

Cette étude s’appuie sur les résultats des évaluations en mathématiques et en français de 20 000 élèves entrés en CP dans le secteur public en 2020.

La réduction des écarts de performance en CP
L’étude constate que le cours préparatoire (CP) "permet de réduire les écarts" entre secteurs des scolarisations.

En mathématiques, les évaluations réalisées en janvier et en juin de l’année en CP montrent que les écarts entre les élèves en "éducation prioritaire" (EP) et hors EP sont stables pour additionner, associer un nombre à une position et résoudre des problèmes. L’écart chute entre le milieu de CP (9,6 points) et juin (2,7 points) pour les soustractions.

Même constat en français : les écarts de compétences entre les secteurs de scolarité baissent ou restent stables entre janvier et juin. Par exemple, les différences se réduisent en compréhension de phrases lues seules (-5,2 points), en lecture à voix haute et en écriture de mots.

Les évaluations révèlent une hausse du niveau des élèves à la fin des vacances en matière de compréhension et de lecture (seule l’orthographe ne progresse pas).

Hausse des inégalités à la rentrée de CE1
Pendant les vacances estivales, les écarts entre secteurs de scolarisation augmentent en mathématiques entre juin et septembre.

"Les performances des élèves accueillis dans le public hors éducation prioritaire progressent durant l’été alors que celles des élèves accueillis en éducation prioritaire restent stables", souligne l’étude. La résolution des problèmes, par exemple, progresse de plus de quatre points hors EP mais reste stable en EP.

En français, si les écarts entre secteurs sont stables pour la compréhension, ils augmentent pour la lecture à voix haute (9,2 points d’écart en septembre contre 5,9 en juin) et l’écriture. Entre la fin de l’année de CP et la rentrée en CE1 en septembre, l’évaluation "écrire des mots" passe de 4,6 points à 7,1 points d’écart entre les élèves en EP et ceux hors EP.

La note souligne que "l’écart entre le secteur hors EP et EP renforcée est maximal en compréhension de mots" (26 points).

Et les inégalités entre filles et garçons ?

Les écarts de performance selon le sexe progressent pendant les vacances d’été, note l’étude de la Depp. En mathématiques, l’écart se creuse en faveur des garçons. Alors que les filles sont plus performantes en début de CP. Quant au français, l’écart les deux sexes est constant entre juin et septembre en faveur des filles.

MOTS CLÉS

Extrait de vie-publique.fr du 25.04.23

 

Alors que l’année de CP permet de réduire les écarts de performances entre secteurs de scolarisation, les vacances scolaires les accentuent
Note d’information Depp
n° 23.17 – Avril 2023

Au CP, pendant l’année scolaire, les écarts de performances entre secteurs de scolarisation se réduisent. Puis, pendant les vacances d’été, les élèves sont éloignés de l’école pendant deux mois. À l’issue de cette période de congés, les écarts de performances augmentent. C’est le principal constat de cette étude réalisée auprès d’élèves entrés en CP en 2020.
Après les congés d’été, en mathématiques, le niveau stagne ou baisse dans tous les domaines sauf en résolution de problèmes. Dans le même temps, les écarts de performances entre les élèves selon leur secteur de scolarisation augmentent dans tous les domaines au détriment des ceux scolarisés en éducation prioritaire, notamment en REP+. En français, le niveau augmente pendant les vacances d’été, sauf en écriture.
Dans ce domaine, tout comme en lecture à voix haute, les écarts de performances entre les élèves selon leur secteur de scolarisation augmentent. Enfin, la plus forte progression des performances des garçons par rapport à celles des filles en mathématiques, au cours de l’année de CP, se confirme à l’issue des vacances.

Extrait de education.gouv.fr d’avril 2023

 

EXTRAITS
[...] On s’intéresse particulièrement à l’évolution des écarts de performances selon les caractéristiques des élèves. Par exemple, pour estimer cet écart entre les performances des élèves scolarisés dans le secteur public hors EP (éducation prioritaire) et ceux scolarisés en EP pour un domaine donné, on calcule la différence entre les pourcentages d’élèves de niveau satisfaisant dans ces deux groupes.

L’année de CP permet de réduire les écarts de performances entre secteurs de scolarisation
En mathématiques, cinq domaines étaient communs aux évaluations de janvier et de juin lors de l’année de CP, dont trois étaient également testés en début de CP. Entre janvier et juin, pour les domaines « additionner », « associer un nombre à une position » et « résoudre des problèmes », les écarts entre les performances des élèves du secteur public hors EP et ceux de l’EP sont stables æfigure 1.
Dans les deux premiers domaines cités, cette stabilité est aussi visible lorsque l’on limite la comparaison aux élèves de REP ou de REP+.
En revanche, on observe une légère hausse des écarts en REP+ en résolution de problèmes (+ 1,9 point), mais cela ne contrebalance pas la forte baisse des écarts observée entre septembre et janvier (- 9,7 points) (voir « Pour en savoir plus » - figure 1.2).
Pour la soustraction, l’écart diminue fortement entre les élèves du secteur public hors EP et ceux de l’EP entre janvier et juin (- 6,9 points). Cette baisse est plus marquée en REP+ qu’en REP (- 9 points contre - 5,6 points). En écriture de nombres entiers, les écarts augmentent légèrement, mais dans de faibles proportions comparativement à la baisse observée dans la première partie de l’année. Pour cet exercice, l’augmentation des écarts entre janvier et juin est uniquement portée par les élèves de REP+
(+ 2,7 points).
Pour les domaines du français testés en janvier et en juin de l’année de CP, les écarts de performances entre les élèves du secteur public hors EP et ceux de l’EP se réduisent en compréhension de phrases lues seules (- 5,2 points), en lecture à voix haute de texte (- 2,1 points) et en écriture de mots (- 1 point) æfigure 2. Pour ce dernier exercice, les écarts sont stables entre janvier et juin si on limite la comparaison aux élèves de REP+ (voir « Pour en savoir plus » - figure 2.2). Pour la lecture à voix haute de mots, les écarts de performances entre public hors EP et EP sont stables. C’est aussi le cas en compréhension orale de phrases, même si, dans ce domaine, les écarts se réduisent si l’on ne considère que les élèves de REP (- 1,2 point) et augmentent si l’on ne considère que ceux de REP+ (+ 2,2 points) (voir « Pour en savoir plus » - figures 2.1 et 2.2).
En français comme en mathématiques, le maintien ou la baisse des écarts entre les élèves du secteur public hors EP et ceux de l’EP constatée entre le milieu et la fin de l’année de CP est à mettre en regard avec la baisse déjà observée entre le début et la mi-CP. D’une manière générale, l’année de CP se caractérise donc par une réduction des inégalités de compétences.

En mathématiques, le niveau des élèves stagne ou baisse à l’issue des vacances d’été dans la plupart des domaines
Entre la fin du CP et le début du CE1, le niveau des élèves en mathématiques stagne pour les domaines de l’addition, de la soustraction, de la lecture et l’écriture de nombres entiers.
Les résultats baissent légèrement en calcul mental (- 2,6 points), et de manière plus prononcée en représentation des nombres entiers (- 4,7 points) et dans l’exercice de
la ligne numérique (- 5,2 points) æfigure 3.
En revanche, les résultats en résolution de problèmes augmentent (+ 4 points).
Ces progrès peuvent être reliés à la hausse des performances en lecture et en vompréhension de l’écrit pendant les vacances d’été.

Pendant les vacances d’été, les écarts de performances selon le secteur de scolarisation augmentent en mathématiques
L’évolution générale du niveau des élèves en mathématiques recouvre des variations différenciées selon le secteur d’enseignement. Si l’on compare la part d’élèves du groupe satisfaisant dans chaque domaine des mathématiques en fonction du secteur d’enseignement, en juin puis en septembre 2021, on observe que les écarts de performances augmentent dans tous les domaines des mathématiques. Ces écarts sont plus importants en soustraction (+ 3,3 points d’écart en faveur du public hors EP), en résolution de problèmes (+ 3,6 points) et dans l’exercice de la ligne numérique
(+ 5 points) æfigure 4.
Cette augmentation des inégalités de performances renvoie à des variations différenciées en fonction des domaines t des secteurs (voir « Pour en savoir plus » - figure 5). Ainsi, les performances des élèves accueillis dans le public hors EP progressent durant l’été alors que celles des élèves accueillis en éducation prioritaire restent stables. C’est le cas en résolution de problèmes où la proportion d’élèves du groupe satisfaisant progresse de 4,3 points dans le public hors EP, alors qu’elle est stable en EP. En revanche, concernant l’exercice de la ligne numérique, le niveau des élèves baisse, notamment parmi les élèves accueillis en EP (- 9,4 points). Dans le secteur public hors EP, il diminue de 5 points. Pour la soustraction, la part des élèves dans le groupe satisfaisant scolarisés dans le public hors EP est stable, alors que la proportion diminue de près de 3 points dans l’EP.

L’impact négatif des vacances sur les performances en mathématiques est plus prononcé chez les élèves de REP+
Il est aussi intéressant de regarder ce qu’il se passe en REP+ où les écarts de performances avec le public hors EP sont généralement plus marqués, en fin de CP comme en début de CE1. Ici aussi, les écarts se creusent pendant les vacances, notamment en résolution de problèmes (+ 4,3 points), en soustraction (+ 4,5 points) et pour l’exercice de la ligne numérique (+ 5,8 points) (voir « Pour en savoir plus » - figure 4.2). Pour ces exercices, lorsqu’on limite la comparaison aux REP+, la hausse des écarts pendant les vacances est davantage prononcée que celle observée entre l’ensemble des élèves accueillis en éducation prioritaire (REP et REP+) et ceux accueillis dans le public hors éducation prioritaire.
Ces résultats observés en mathématiques semblent donc indiquer un accroissement des inégalités scolaires à l’issue des vacances, notamment en défaveur des élèves accueillis en REP+. Alors que dans un contexte d’apprentissage scolaire, ces inégalités ne progressent pas et baissent même dans certains domaines.

En français, le niveau des élèves est en hausse à l’issue des vacances d’été, sauf en orthographe
En français, les performances des élèves sont en hausse à l’issue des vacances d’été dans la majorité des domaines évalués æfigure 6. Ainsi, tous les domaines de la compréhension, orale comme écrite, présentent une augmentation. En lecture, l’augmentation est tout aussi présente, en particulier en lecture à voix haute de mots (+ 9,1 points). En revanche, les performances en orthographe ne progressent pas. Ainsi, l’écriture de mots dictés est le seul domaine où l’on observe une baisse significative (- 3,7 points). Pour l’écriture de syllabes, les résultats sont stables.

En français, les écarts de performances entre secteurs sont stables dans les domaines de compréhension, mais en augmentation en lecture à voix haute et en écriture
En français, les écarts de performances entre les élèves accueillis dans le public hors EPet ceux accueillis en EP sont comparables entre juin et septembre 2021 dans les quatre domaines de la compréhension (orale comme écrite). Ils se réduisent même légèrement en compréhension de phrases lues par l’enseignant (- 1,8 point d’écart entre public hors EP et EP) æfigure 7. Notons que ces écarts restent, en juin comme en septembre, très importants entre les deux secteurs (voir « Pour en savoir plus » - figure 8).
En revanche, en lecture à voix haute et en écriture de mots et de syllabes, les écarts de performances augmentent. C’est en lecture de texte à voix haute que l’écart entre le public hors EP et EP augmente le plus (+ 3,3 points). Fait marquant, le niveau en lecture à voix haute de mots augmente de manière importante pendant les vacances parmi les élèves accueillis dans le public hors EP (+9,4 points) comme dans l’EP (+7,1 points).
Ici aussi, il est intéressant de regarder ce qu’il se passe en REP+ où les écarts de performances avec le public hors EP sont généralement plus marqués. On constate tout d’abord que l’écart entre le secteur public hors EP et les REP+ est maximal en compréhension orale de mots : il atteint 26 points en fin de CP comme en début de CE1 (voir « Pour en savoir plus » - figure 7.2).
Cependant, contrairement à ce que l’on observe dans la majorité des domaines des mathématiques, lorsqu’on limite la comparaison aux élèves de REP+, la variation des écarts pendant les vacances n’est pas plus prononcée que celle observée entre l’ensemble des élèves accueillis en éducation prioritaire (REP et REP+) et ceux accueillis dans le public hors éducation prioritaire. Les seules exceptions concernent la compréhension de phrases lues par l’enseignant et la lecture à voix haute de texte où l’écart se creuse le plus à la défaveur des élèves de REP+. Notons que l’augmentation des écarts pendant les vacances d’été en écriture de mots se fait davantage au détriment des élèves de REP (+ 3 points) que ceux de REP+ (+ 1,7 point) (voir « Pour en savoir plus » - figures 7.1 et 7.2).
D’une manière générale, en français, on peut considérer que l’éloignement de l’école pendant les vacances d’été augmente les inégalités de compétences en lecture et en écriture. Alors qu’à l’inverse, l’apprentissage dans un contexte scolaire permet de les réduire. [...]

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