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Les ZEP citées dans le rapport Périssol sur le socle commun

22 avril 2005

Extrait du site de l’Assemblée nationale, signalé par « L’Expresso » du 22.04.05. Pédagogie : le rapport Périssol

Adopté par la "Mission sur la définition des savoirs enseignés à l’école" de l’Assemblée nationale, le rapport Périssol remet en selle quelques idées mises à l’écart par la loi Fillon.
Ayant à définir le "socle commun" prévu par la loi, la Mission interprète celui-ci comme "le bagage utile à l’honnête homme du XXIème siècle". La réponse est sans équivoque : " s’est posée comme question : " Bien évidemment les savoirs, les connaissances sont indispensables et leur acquisition reste une priorité. Mais les capacités à utiliser ces connaissances dans des situations variées, c’est-à-dire les compétences correspondantes, sont également déterminantes et leur développement doit être affirmé comme tel". Ce qui l’amène à écarter l’approche par les disciplines : " Aborder le problème du socle par les disciplines enseignées porte en germe le risque d’un empilement de savoirs qui auront peu de chances d’être réellement assimilés".

Le rapport définit donc 6 compétences de base que l’Ecole doit faire acquérir : savoir communiquer dans sa langue, savoir travailler en équipe et coopérer avec autrui, se forger un esprit critique et savoir valider de l’information, se repérer dans le temps et l’espace, développer son potentiel à apprendre et savoir s’engager. La mission va au bout de sa logique en demandant de valoriser d’autres modes d’apprentissage, de nourrir la motivation des élèves et d’adapter l’évaluation aux nouvelles priorités.

C’est donc à une révolution pédagogique qu’invite le rapport. Il prend la peine de s’appuyer sur les avis de près de 80 spécialistes et sur les exemples de plusieurs pays européens. A-t-il pour autant une chance d’être entendu ?

Rapport d’information par la commission des affaires culturelles, familiales et sociales de l’Assemblée nationale sur la définition des savoirs enseignés à l’école, présenté par M. Pierre-André Périssol, député.

Introduction
(...)
1. Pourquoi une mission d’information parlementaire sur les savoirs enseignés à l’école ?
A. Les résultats de notre école.
1. L’école a obtenu des résultats remarquables en une génération

Entre 1960 et 1975, le nombre de bacheliers augmente de façon soutenue, passant de 61 500 à 206 000 et le taux de bacheliers par rapport à l’ensemble de la population double sur la période, passant de 11,3 % à 24,4 %.
La croissance du nombre de bacheliers va être extrêmement rapide entre 1985 et 1995 passant alors de 30 % à 63 %.
Mais elle se révèle impuissante à résorber et même à réduire des poches d’échec importantes et inacceptables.
Les années postérieures à 1995 sont marquées par un coup d’arrêt à la croissance historique de la période précédente, le nombre et le taux de bacheliers stagnent.
Malgré la réforme des programmes, le soutien individualisé et les nouvelles activités pédagogiques, le système éducatif marque incontestablement le pas dans sa dynamique de progrès et de démocratisation. L’Éducation nationale stagne depuis dix ans à un palier qu’elle semble ne pas pouvoir dépasser tant en ce qui concerne le nombre de bacheliers que le nombre de diplômés de l’enseignement supérieur. Elle semble tout aussi impuissante à résorber ou à réduire le nombre d’élèves sortant du système scolaire sans aucune qualification et bien souvent avec de graves difficultés en lecture et en calcul. 15 % des élèves sont en échec sur le plan de leur aptitude à lire et en fin de troisième.

« Une minorité d’élèves atteignent les objectifs des programmes », c’est sous ce titre qu’un article du journal Le Monde du 24 septembre 2004 annonçait les résultats d’une étude réalisée par la Direction des études et de la prospective (DEP) du ministère de l’éducation nationale. Cette étude révèle en effet que seule une minorité d’élèves ont une maîtrise complète des compétences de base à la fin du primaire, à peine un tiers des élèves ont une maîtrise complète des aptitudes prévues par les programmes en matière de compréhension écrite et orale à l’issue du collège. La moitié des élèves (54 %) n’ont pas acquis une maîtrise complète des objectifs sans pour autant être en rupture, la DEP parle alors de compétences fragiles. Au bout du compte, 15 % des élèves sont en difficulté ou en grande difficulté, proportion qui dépasse un tiers en ZEP.

Elle ne progresse plus en matière d’égalité des chances.
Dès les premiers apprentissages l’écart se creuse entre les enfants de milieux populaires et ceux d’origine socioculturelle plus favorisée. L’évaluation en français et en mathématiques de l’ensemble des élèves de CE2 et de sixième réalisée chaque année depuis 1989 par le ministère de l’Éducation nationale, confirme la forte corrélation entre réussite et milieu social.

L’impact des disparités sociales se renforce tout au long de la scolarité. Si en sixième, 12 % des élèves ont des parents appartenant aux professions libérales ou cadres, ils sont 20 % en seconde générale contre seulement 4 % en seconde professionnelle, puis 42 % en première année de classes préparatoires aux grandes écoles. A l’opposé les enfants d’ouvriers qui représentent un tiers des élèves de sixième, ne sont plus que 6 % en classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE).

La persistance de ces inégalités suscite l’incompréhension et jette un doute sur l’institution scolaire, qui n’apparaît plus capable d’assurer l’égalité des chances et la promotion sociale par le savoir : le lien entre l’école et une partie de la population devient de plus en plus distendu.

L’intégration par l’école et l’ascenseur social par le mérite scolaire - bases du ciment social et de l’élitisme républicain - sont en panne. Il y a danger à terme pour la cohésion sociale dans notre pays.
(...)

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