> VII- NIVEAUX D’ENSEIGN. de la Maternelle au Lycée. Interdegrés et Socle commun > Maternelle et Petite Enfance > Maternelle à 2 ans > La scolarisation maternelle dans le monde et à 2 ans en France (Rapport (...)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

La scolarisation maternelle dans le monde et à 2 ans en France (Rapport mondial sur l’éducation pour tous)

21 novembre 2006

Extrait du « Café pédagogique » du 20.11.06 : A propos du Rapport mondial sur l’éducation pour tous

 Quand les progrès de la scolarisation se font aux dépens des tout petits. A propos du Rapport mondial sur l’éducation pour tous

"Malgré l’impact avéré des interventions précoces sur le bien-être des enfants et leur future réussite scolaire, très peu nombreux sont les pays, en particulier dans le monde en développement, qui ont une politique nationale de la petite enfance qui intègre la protection, la santé et la nutrition avec l’éducation. Ce sont pourtant les enfants pauvres et défavorisés qui peuvent le plus profiter de ces programmes". Réalisé par l’Unesco, le Rapport mondial de suivi sur l’éducation pour tous 2007 met le doigt sur l’inégalité d’accès à l’enseignement préélémentaire.

"La scolarisation dans l’enseignement préélémentaire a triplé depuis 1970 mais le taux reste très bas dans la plupart des pays en développement". En effet, il est de 12% en Afrique subsaharienne, de 16% dans les pays arabes, de 40% en Asie de l’est. Encore faut-il noter que la moitié des pays du monde n’ont pas de programme de scolarisation avant 3 ans.

Pour l’Unesco cette situation est préjudiciable aux enfants des milieux défavorisés. Elle est également contraire à la Convention internationale des droits de l’enfant.

Comment l’expliquer ? Pour l’Unesco, les gouvernements accordent peu d’importance à l’enseignement préélémentaire dans leurs dépenses". D’une certaine façon ces enfants font les frais du développement des autres secteurs de l’éducation.

Dans les pays en développement, les états ont énormément augmenté leur offre éducative dans l’élémentaire. Aujourd’hui le taux de scolarisation à ce niveau atteint 86%. Il a progressé de 27% en Afrique subsaharienne, de 19% en Asie du sud (mais seulement de 6% dans les pays arabes). Cette croissance a créé des tensions dans les finances publiques à la fois parce qu’il a fallu embaucher des enseignants et construire des écoles et parce qu’il a fallu développer des programmes spécifiques pour faire venir les enfants pauvres, les filles, les minorités et les ruraux à l’école. Par exemple, certains états ont supprimé les frais d’écolage payés par les parents et ont du les suppléer. Ailleurs les écoles distribuent de la nourriture. Souvent il a fallu aménager les écoles pour accueillir les filles (même si encore aujourd’hui seules 94 filles sont scolarisées pour 100 garçons). Ou encore développer du matériel scolaire en langue locale.

A ces tensions générées par le développement rapide du primaire, s’ajoutent maintenant celles qui proviennent de l’explosion du secondaire. Un secteur qui progresse et qui devrait continuer à le faire (le taux de scolarisation du secondaire n’est encore que de 30% en Afrique subsaharienne, 51% en Asie du sud et 66% dans les pays arabes).

Dans les pays développés, "un nombre croissant de pays accorde une priorité élevée à l’éducation des tout jeunes enfants ainsi qu’à la qualité des services. Les premières années sont de plus en plus considérées comme l’une des clés de la réussite des politiques sociales, familiales et éducatives" évoquait un récent rapport de l’Ocde. La plupart des pays développés sont engagés dans des politiques qui visent à augmenter leurs investissements dans ce domaine. La France paraît particulièrement bien placée avec un effort financier qui est à peu près le double de celui des grands pays développés.

Mais, en France, la crise rattrape la scolarisation à deux ans qui est en chute libre : le taux de scolarisation à deux ans est passé de 35 % en 2000-2001 à 24 % en 2005-2006. Cela résulte d’un double mouvement. Les bambins sont victimes de la pression des choix budgétaires : ici on privilégie le budget des universités à celui du préélémentaire. Surtout le principe même de la scolarisation à deux ans est contesté par certains psychiatres.

Pourtant des travaux ont attesté des bienfaits de la scolarisation précoce, particulièrement pour les enfants des familles défavorisées. On le savait en France depuis l’étude de J.P. Caille : " "À l’entrée en CP, les évaluations cognitives des élèves montrent que ce sont les élèves des catégories sociales défavorisées, mais aussi ceux des catégories sociales les plus favorisées qui bénéficient le plus de la scolarisation précoce. Elle est également plus bénéfique en ZEP que hors ZEP. Concernant l’accès au CE2 sans redoublement, également, l’effet positif associé à une scolarisation à deux ans s’observe principalement chez les enfants de cadres et d’ouvriers, et bénéficie particulièrement aux élèves de nationalité étrangère ou de parents immigrés".

Il est intéressant de voir l’Ocde, puis maintenant l’Unesco appeler les Etats à se mobiliser pour le développement du préélémentaire. Cette évolution mondiale sera-t-elle assez forte pour inverser la tendance en France et surtout permettre une amélioration du sort des enfants des PVD ? L’égalité des chances passe par là.

Le rapport de l’UNESCO en anglais

Le « Café pédagogique »

Le dossier spécial du « Café pédagogique »

Répondre à cet article

2 Messages de forum

  • Dans ce rapport du CENTRE DE DÉVELOPPEMENT DE L’OCDE , le CAHIER DE POLITIQUE ÉCONOMIQUE N° 13
    La Faisabilité politique de l’ajustement par Christian Morrisson on peut lire page 30
    Les mesures de stabilisation peu dangereuses
    Après cette description des mesures risquées, on peut, à l’inverse,
    recommander de nombreuses mesures qui ne créent aucune difficulté politique.
    Pour réduire le déficit budgétaire, une réduction très importante des
    investissements publics ou une diminution des dépenses de fonctionnement ne
    comportent pas de risque politique. Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement,
    il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité
    baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles
    ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou
    d’étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs
    enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement et l’école
    peut progressivement et ponctuellement obtenir une contribution des familles,
    ou supprimer telle activité. Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non
    dans l’établissement voisin, de telle sorte que l’on évite un mécontentement
    général de la population.
    Ceci est contradictoire avec ce qui est dit dans l’article sur la volonté de l’OCDE

    Répondre à ce message