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L’estime de soi (Agnès Florin), et ses biais sociaux (Joëlle Proust, Csen) : un dossier du Monde de l’éducation

17 mars 2021

L’apprentissage de la confiance en soi, un défi pour l’école
Alors que les élèves français souffrent d’un « important déficit » en la matière, l’estime de soi en classe devient de plus en plus importante, notamment avec les réformes du lycée et de l’orientation. Les enseignants et l’institution y sont de plus en plus attentifs, ce dès le primaire.

[...] « Cette compétence sociale de l’estime de soi est aussi “fondamentale” que certaines compétences académiques », confirme la psychologue Agnès Florin. Un clin d’œil aux « enseignements fondamentaux » (lire, écrire, compter…) chers au ministre Jean-Michel Blanquer, mais aussi à la théorie de psychologie sociale dite « de l’autodétermination », postulant que tout être humain a besoin, pour son développement, de subvenir à ses besoins d’« autonomie », de « compétence » (sentiment d’efficacité personnelle) et d’« appartenance » à un groupe.

La chercheuse a participé à une récente enquête (à paraître fin 2021) montrant les relations entre estime de soi et performances scolaires sur un panel de 14 000 élèves de l’enseignement élémentaire : « Dès la classe de CP, les performances sont liées à l’estime de soi. Mais cette interaction réciproque [une bonne estime de soi induit de bons résultats, les bons résultats renforcent l’estime de soi, et vice versa] est encore plus forte en CM », dévoile-t-elle. D’où l’intérêt de « travailler très tôt sur cette représentation du soi scolaire », qui se construit dès l’école primaire.

Extrait de lemonde.fr du 16.03.21

 

« La confiance en soi se développe lorsque l’on donne aux élèves des occasions de réussir »
Joëlle Proust, philosophe et coordinatrice du groupe de travail « métacognition et confiance en soi » au sein du Conseil scientifique de l’éducation nationale (CSEN), explique le rôle de la confiance en soi dans la réussite scolaire.

[...] Comment les biais sociaux jouent-ils sur la confiance en soi et la motivation des élèves ?
Les biais sociaux forment l’une des sources principales de la décalibration de la confiance en soi. Indépendamment des capacités d’apprentissage de l’élève, la représentation qu’il a de ses compétences scolaires est largement déterminée par des stéréotypes sociaux liés au genre et à l’origine sociale : « les filles ne sont pas bonnes en maths », « les garçons ne sont pas bons en français », « les fils d’agriculteur (de manœuvres, de personnels d’entretien..) ne sont pas bons à l’école », etc.

Un élève de milieu favorisé se sent chez lui à l’école, et a priori capable d’y réussir. Face à la difficulté d’un apprentissage, il tend à élever son niveau d’effort. Il y voit un défi intéressant. L’élève de milieu défavorisé, en revanche, peut voir dans l’apprentissage difficile un obstacle infranchissable « pour quelqu’un comme lui ». S’y engager serait source de déconvenue, voire de souffrance. Il est frappant de voir que les stéréotypes sociaux sont faux dans leur principe (parce que tous les élèves peuvent réussir à l’école s’ils travaillent), mais auto-réalisateurs dans leurs effets.

Extrait de lemonde.fr/education du 16.03.21

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