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B* Mise en réseau des établissements de formation professionnelle (Segpa, Erea, Cfa) du bassin d’Epinal au collège RRS Barrès de Charmes

30 juin 2015

Mise en réseau des établissements de formation professionnelle du bassin d’Epinal
(Expérimentation terminée)

Collège [RRS] Maurice Barrès
1 PLACE DE LA LIBERTE , 88130 CHARMES
Site du PASI académique
Auteur : Michel Fiorese
Mél : michel.fiorese@ac-nancy-metz.fr

Les diverses études menées mettent en évidence une fragilisation croissante des personnes de bas niveau de qualification scolaire. L’orientation, l’affectation, l’inscription et la scolarisation en 1ére année de CAP permettent donc effectivement une meilleure insertion sur le marché du travail. Il est donc évident que la qualification des élèves de SEGPA se joue au-delà du collège par un accueil massif dans les lycées professionnels et les centres de formation d’apprentis. Parmi ces jeunes, un noyau dur (« les jeunes sans qualification » recensés au nombre de 60 000 en France) va abandonner sa scolarité à l’issue du collège ou en fin de première année de CAP ou de BEP. En octobre 2000, dans le cadre du bassin et sous couvert de monsieur l’Inspecteur d’Académie, a été créé un réseau d’établissements qui regroupe les SEGPA de Charmes, Epinal et Thaon-les-Vosges, l’EREA d’Epinal, les lycées professionnels de Bains les Bains, Viviani d’Epinal, Pellerin d’Epinal, Notre Dame d’Epinal, Marcel Goulette de Charmes et le CFA d’Arches. La démarche du réseau s’appuie sur des relations plus ouvertes et plus dynamiques entre les institutions de formation et sur un travail particulier mobilisant les équipes pédagogiques pour inventer et construire des réponses adaptées aux contextes particuliers dans lesquels elles exercent.

Plus-value de l’action
« Expérience novatrice qui remet en cause nos pratiques pour le bien de l’élève et de sa réussite ! », « Expérience conviviale, sérieuse et informative basée sur des échanges de pairs à pairs ! », « Expérience enrichissante et rassurante car a permis de constater que nous allons tous dans le sens de la réussite de nos élèves ! »

Nombre d’élèves et niveau(x) concernés
Classes de 3e SEGPA, 3e d’insertion et 1ere année de CAP des établissements concernés.

A l’origine
Les différentes études menées mettent en évidence un constat de fragilisation croissante des personnes de bas niveau de qualification scolaire qui se traduit par un retrait progressif du marché du travail pour les femmes et un enfermement dans les « petits boulots » pour les hommes. Cette précarité, dont le chômage est la principale cause, a pour incidence de faire basculer dans la pauvreté des populations de en plus en plus jeunes. Les caractéristiques individuelles (situation familiale et sociale, paramètres psychologiques et géographiques) ont une incidence sur les parcours des individus mais il est évident que les emplois qualifiés perdus ne seront pas remplacés dans les mêmes proportions et que seule une élévation du niveau de qualification peut permettre d’infléchir le risque d’exclusion.

Objectifs poursuivis
Cette réflexion avait pour objectifs : - de recenser les ressources des établissements, - de définir le cadre et les limites d’un éventuel travail en partenariat, - de se doter d’indicateurs de pilotage en fonction des objectifs qui pourraient être assignés à ce réseau. Cette initiative, qui se voulait ouverte, a été proposée à l’ensemble des partenaires concernés publics et privés. Elle devait déboucher, pour les volontaires, sur une volonté d’offrir aux élèves les plus en difficulté les conditions d’une réelle réussite dans leur accès à une première qualification.

Description
A partir du constat établi et au regard des parcours d’orientation et d’insertion de leurs élèves, trois directeurs adjoints de SEGPA du bassin ont décidé d’engager une démarche réflexive en vue de mettre en oeuvre une nécessaire COLLABORATION entre SEGPA, et LP/EREA/CFA du même bassin.

Modalité de mise en œuvre
Comment ? Par une complémentarité et une collaboration entre établissements. La complémentarité doit faciliter l’accès à une première formation professionnelle en LP/CFA/EREA et avant tout rechercher une complémentarité entre établissements chargés de la même mission. La collaboration : la réussite de l’intégration des élèves de collège en formation qualifiante est conditionnée par les modes de concertation et de collaboration mis en oeuvre par les structures. A cette période prévalait encore trop, tant de notre coté que du coté des LP/CFA, une tendance au cloisonnement.

Trois ressources ou points d’appui
• Action mise en œuvre dans le cadre du bassin,
• action pilotée par un groupe composé d’au moins un représentant institutionnel de chaque établissement, de professeurs, du directeur de CIO, de l’animateur de bassin et de l’animateur de réseau,
• relations entre les établissements : convention (rôle et compétences de chacun) dans le cadre d’actions communes,
• animation : animateur de réseau bénévole.
• financement des actions vers les élèves (transport, repas, hébergement, changement éventuel de régimes) : budget de l’établissement.

Difficultés rencontrées
Les sorties sans formation sont de 10 % à 18 % inférieures au niveau national.

Moyens mobilisés
Les chefs d’établissements du réseau regroupant les SEGPA de Charmes, Epinal et Thaon-les-Vosges, l’EREA d’Epinal, les lycées professionnels de Bains les Bains, Viviani d’Epinal, Pellerin d’Epinal, Notre Dame d’Epinal, Marcel Goulette de Charmes et le CFA d’Arches.

Partenariat et contenu du partenariat
Action placée sous couvert de monsieur l’Inspecteur d’Académie, des inspecteurs AIS, de l’enseignement technique et de l’orientation (convention cadre).

Liens éventuels avec la Recherche
Cadre réglementaire :
• 1- Loi d’orientation sur l’éducation n° 89-486 du 10 juillet 1989 (Art. 18)
• 2- Rapport annexé à la loi d’orientation
• 3- Loi quinquennale sur le travail, l’emploi et la formation professionnelle n° 93- 1313 du 20 décembre 1993 (Art. 54 et 56)
• 4- Loi de programmation du « Nouveau contrat pour l’école » n° 95-836 du 13 juillet 1995
• 5- Décision 107 du Nouveau Contrat pour l’école 6- Circulaire 96-167 du 20 juin 1996

Evaluation
• indicateurs de pilotage d’établissement
• connaissances des ressources des établissements du réseau
• collaboration et complémentarité entre établissements
• intégration de stagiaires - définition d’une politique de bassin

Documents
Description de l’action

Modalités du suivi et de l’évaluation de l’action
• A l’interne : l’évaluation du projet se fera sur des indicateurs quantitatifs et qualitatifs concernant les établissements, les équipes pédagogiques et les élèves de trois SEGPA du bassin.
• Au niveau des établissements enseignants : des questionnaires pour évaluer l’investissement dans le projet, la capacité à modifier le regard sur les élèves en difficulté, la capacité à modifier les pratiques.
• Au niveau des familles et des élèves : des enquêtes pour évaluer la capacité à mettre en oeuvre un projet de formation en collège et LP/CFA/EREA, la capacité à faire des choix de formation dans les établissements du bassin, la capacité à la mobilité.
• A l’externe : évaluation du projet par les partenaires extérieurs (accompagnement).

Effets constatés
- Sur les acquis des élèves :
• 88 à 94% des élèves de 3e SEGPA ont construit un projet d’orientation à la fin de leur cursus.
• Les voeux d’orientation se portent majoritairement pendant les 4 années étudiées sur les lycées professionnels (entre 62 % et 72 %).
• Néanmoins la scolarisation effective reste inférieure d’environ 12 % par rapport aux vœux. o L’apprentissage représente 17 à 25% des vœux d’orientation.
• Concernant l’apprentissage, la scolarisation effective n’est en retrait que de 6 % maximum.
• Si on compare la situation des élèves par rapport à leur établissement d’origine, des différences importantes apparaissent entre les SEGPA.
• L’adéquation vœux/scolarisation peut varier de 25 % selon l’établissement.
• L’éloignement de la SEGPA, générant des difficultés d’accès à la formation, semble un frein important à la réalisation effective des vœux exprimés.
- Sur les pratiques des enseignants : - Les éclairages proposés et les échanges de pratique conduisent à des évolutions. - Les personnels qui ont répondu étaient présents à toutes les actions et montraient donc une implication importante dans le projet.
- Sur le leadership et les relations professionnelles : - Le travail a permis une connaissance mutuelle, une valorisation du travail en CAP, de développer le travail d’équipe, de s’investir dans des outils, de mieux accueillir les élèves de CAP et d’intégrer l’action dans le projet d’établissement.
- Sur l’école / l’établissement : S’il n’y a pas eu majoritairement d’actions concrètes mises en oeuvre il y a indéniablement un « changement » de regard sur les publics et un questionnement sur le travail mis en oeuvre dans l’établissement. Apparaît nettement une volonté d’améliorer les conditions de prise en charge des élèves concernés et de favoriser leur réussite y compris pour les plus marginalisés.
- Plus généralement, sur l’environnement : Sortir d’une logique d’échec : le réseau de formation professionnelle, avec le concours du CIO, s’est mobilisé sur une réflexion - action qui s’appuie à la fois sur la mise en oeuvre d’actions vers les personnels et vers les élèves et leurs familles ainsi que sur une réflexion permanente sur ces actions. Le travail devrait se pérenniser dans ce sens en insistant particulièrement sur le travail d’analyse des causes de décrochage, sur la mise en oeuvre d’un diagnostic partagé, sur la capacité des équipes à changer leur regard, sur une prise en charge alternative au niveau pédagogique, sur une prise en charge alternative au niveau pédagogique, par un accueil différent dans les établissements de formation, par un travail sur le projet personnel et l’affectation en collaboration avec la famille et les différents partenaires, par une politique volontariste.

Extrait du site Expérithèque : Mise en réseau des établissements de formation professionnelle du bassin d’Epinal

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