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Violences urbaines : - les parents, les adolescents, la police et la justice... (dossier du Monde) - Le cas des mères isolées

10 juillet 2023

Après les émeutes urbaines, des parents des quartiers populaires parlent, se disant « stigmatisés », « angoissés » ou « en colère »
Révoltés contre l’image laxiste et démissionnaire qui a été donnée d’eux par certains politiques lors des violences qui ont suivi la mort de Nahel M., des parents racontent au « Monde » leurs tentatives de protéger leurs enfants, leurs questionnements et leurs difficultés au quotidien, comme l’absence des pères qui, parfois, complique la situation.

Extrait de lemonde.fr du 08.07.23

 

Emeutes urbaines : « Il est évident que les parents des quartiers populaires ont envie que leurs enfants réussissent et s’insèrent dans la société »
Après les émeutes urbaines et la relance du débat sur la responsabilité des parents des cités, le sociologue Pierre Périer décrypte, dans un entretien au « Monde », leur vulnérabilité, et l’impact de celle-ci sur l’autorité parentale.

Extrait de lemonde.fr du 08.07.23

 

Emeutes urbaines : pour les mineurs ayant participé aux violences, une justice qui s’est voulue rapide
De nombreux mineurs ont été convoqués au tribunal pour des dégradations la semaine du 26 juin, après la mort de Nahel M. Alors qu’Eric Dupond-Moretti a publié une circulaire appelant à une réponse pénale ferme, magistrats et avocats racontent une justice dans laquelle l’éducatif doit primer sur le répressif.

Extrait de lemonde.fr du 08.07.23

 

Les leçons d’émeutes urbaines sans précédent : une crise sécuritaire, sociale, politique et éducative
Les violences de ces derniers jours trouvent leurs origines dans des maux conjoncturels mais surtout structurels, connus et jamais résolus.

[...] La crise éducative
Celle-ci est structurelle et ancienne. Le magistrat Youssef Badr l’observe du tribunal et de l’université où il se démène pour donner confiance aux étudiants issus des milieux populaires : « L’école a toujours été inégalitaire, les dés sont pipés pour ces enfants, c’est un sujet majeur. Tous les jours, avant les émeutes, les prévenus qui passent devant moi, entre 20 ans et 25 ans, présentent la même caractéristique : avoir arrêté l’école très tôt. Tous ou presque nous disent la même phrase : “J’ai été orienté dans la mauvaise voie”. »

Mais la crise revêt probablement aussi une dimension conjoncturelle. Les émeutes de 2023 constituent en effet aussi un des premiers soubresauts de la crise due au Covid-19 et des effets désastreux des confinements pour des adolescents plus fragiles.

Les élus s’étaient inquiétés des conséquences du décrochage scolaire. Gilbert Roger, sénateur (Parti socialiste) de Seine-Saint-Denis, ancien maire de Bondy, nous l’avait longuement expliqué en avril 2021 en voyant les éducateurs et les enseignants perdre le contact avec la jeunesse adolescente. « Supprimer les allocations, cela n’est pas le sujet. L’enjeu de l’éducation est essentiel, comment aider les parents à être parents, c’est la question », développe l’élu, effondré d’avoir vu les vidéos des pillages du Darty et du Conforama, où « toutes les familles de Bondy connaissent quelqu’un qui y a travaillé ».

Extrait de lemonde.fr du 06.07.23

 

Arrêtez de pointer du doigt les mères isolées dans les quartiers
Avant de pointer du doigt les mères isolées des quartiers prioritaires – il faudrait déjà prendre en compte leurs existences, leurs difficultés, leurs réalités et les impacts sur leurs vies et celles de leurs enfants.

Les familles monoparentales dans les Quartiers Prioritaires de la Ville (en 2010, nous n’avons pas trouvé plus récent !), c’est 24% des familles, dont 88% portées par des mères !

46% en temps partiel subi, et comme partout en France des difficultés pour se loger, se nourrir correctement, pour travailler dignement, pour faire garder ses enfants, pour prendre soin de sa santé, pour avoir droit à une minute de répit.

Ces mères qui se lèvent tôt, qui se couchent tard, qui ont du mal à boucler leur fin de mois – rappelons qu’en France 40% des mères isolées et leurs enfants sont sous le seuil de pauvreté – ces mères qui n’ont AUCUN dispositif national généralisé pour les soutenir, ces mères qui n’ont ni le temps, ni l’énergie, ni les moyens de s’organiser pour porter leurs voix… voilà qu’elles seraient les coupables de la crise dans les quartiers !

Avant de pointer du doigt les mères isolées des quartiers prioritaires, il faut rappeler que l’État dénonce sa propre faille, rappelant que le système permet que l’autorité parentale et ses devoirs ne soient assumés qu’en grande majorité par les mères dans les familles monoparentales, les pères conservant uniquement des « droits ».

Toute cette défaillance est organisée en conscience par la justice, par les institutions…

Avant de pointer les mères isolées du doigt il faudrait rappeler l’échec de la politique de la Ville et les problèmes majeurs qui touchent le quotidien des quartiers prioritaires : enseignants non remplacés, maisons de quartiers et ludothèques qui ferment, non recours au droit et difficulté d’accès au service public etc. La liste est longue.

Quand on dit que les absents ont toujours tort, triste est de constater que cela ne se vérifie pas dans notre actualité.

Collective des mères isolées
Association féministe

Extrait de blogs.mediapart.fr du 07.07.23

 

Voir aussi :

Familles monoparentales : la progression continue
La part de familles monoparentales est passée de 9,4 à 24 % de l’ensemble des familles entre 1975 et 2017, selon l’Insee1. Au total, on compte plus de deux millions de familles de ce type qui rassemblent environ 3,5 millions de personnes, parents et enfants compris. Dans 82 % des cas elles sont formées d’une mère avec ses enfants.

La progression de la monoparentalité est principalement la conséquence de l’augmentation des ruptures de couples qu’ils soient mariés ou non. Choisi ou subi, ce mode de vie pose des difficultés d’organisation et entraîne une baisse notable de niveau de vie. Il constitue l’une des premières causes de pauvreté. Le niveau de vie moyen par personne au sein des familles monoparentales est inférieur d’un tiers à la moyenne des autres familles. Après prestations sociales, 19 % des familles monoparentales sont considérées comme pauvres au seuil de pauvreté équivalent à 50 % du revenu médian, contre 7 % des couples avec enfants (données Insee 2018).
Pour les personnes seules avec enfant qui n’ont pas d’emploi, ce taux monte à plus de 40 %. Pas moins de 1,3 million de personnes (parents et enfants compris) vivent dans une famille monoparentale dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. Seules les allocations familiales et les allocations logement évitent à une partie des familles monoparentales de vivre dans l’extrême dénuement.

Il faut nuancer le portrait des familles monoparentales souvent misérabiliste. Être une « famille monoparentale » n’est pas, le plus souvent, définitif et leur situation dépend beaucoup de leur milieu social. La plupart des parents seuls reforment un couple avant le départ des enfants du domicile familial. L’ancienneté moyenne des familles monoparentales était ainsi de cinq ans et demi en 2011, selon l’Insee2. 20 % sont dans cette situation depuis moins d’un an, 17 % depuis au moins 10 ans. Les mères de famille monoparentale sans diplôme ont plus de difficultés à refonder une union : un quart d’entre elles sont dans cette situation depuis au moins 10 ans, contre 15 % de celles qui ont au moins le bac. Disposer ou non de moyens financiers et d’un soutien familial pour prendre en charge les enfants ont des conséquences considérables pour la vie des parents concernés.

Extrait de observationsociete.fr du 25.10.21

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