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Un ancien de ZEP au congrès de la FCPE

11 juin 2006

Extrait du « Figaro », du 10.06.06 : La FCPE en guerre contre les inégalités

Elle tenait ce week-end à Périgueux son 60e congrès national.

« C’est grâce à ma mère, qui m’a poussé à me battre deux fois plus que les autres, que j’ai réussi », a lancé samedi Rachid Kherrouf, étudiant de Sciences po Paris issu des conventions ZEP, devant un parterre de parents qui l’ont ovationné. De fait, il n’en fallait pas plus pour réjouir les centaines de délégués réunis ce week-end à Périgueux (Dordogne), à l’occasion du 60e congrès national de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE).

Venus notamment réitérer leur opposition au contrat de responsabilité parentale, inclus dans la loi sur l’égalité des chances votée à la suite des émeutes qui ont secoué les banlieues à l’automne, les participants ont fermement condamné la sanction financière qui pèse désormais sur les parents d’absentéistes et de délinquants.

« La préfiguration d’une police des familles, voilà ce que c’est en réalité », a déclaré Georges Dupon-Lahitte, le président sortant de la FCPE (lire l’encadré). Se disant las d’entendre que les parents sont « irrémédiablement coupables alors que, en tant que premiers éducateurs, ils réclament d’être écoutés et de devenir pleinement membres de la communauté éducative », Georges Dupon-Lahitte a, une nouvelle fois, réclamé la publication du décret instaurant un statut de parents d’élève promis par Gilles de Robien, ministre de l’Education nationale, et qui se fait attendre.

Eviter l’« effet Pygmalion »

Objectif - ambitieux - du congrès : briser le phénomène de reproduction des inégalités au sein de l’école. D’après une étude du ministère de l’Éducation nationale sur l’efficacité et l’équité des processus d’orientation, les familles manifestent une ambition scolaire plus ou moins grande en fonction de leur catégorie socio-professionnelle. Deux élèves « scolairement identiques » risquent ainsi d’avoir des orientations différentes selon leur famille, leur région, leur établissement. « Un élève dont la famille demanderait une orientation peu ambitieuse, en deçà de ses possibilités, risque de voir cette forme d’autosélection scolaire entérinée par les professeurs », dénonce l’étude.

« Les inégalités d’origine se transforment souvent en inégalités scolaires en raison du stéréotype dans lequel la communauté adulte range les élèves », confirme Gaétane Chapelle, docteur en psychologie. Afin de lutter contre ce fameux « effet Pygmalion », proposant que chaque enseignant ait une connaissance précise des divers milieux sociaux, des conditions de vie et des pratiques culturelles des familles, la FCPE préconise par ailleurs la mise en place d’aides pratiques. « Il faudrait des tuteurs qui permettent aux familles, parents comme enfants, d’avoir un référent », a détaillé Faride Hamana, secrétaire général de la Fédération, s’opposant à la préconisation de Ségolène Royal consistant à envoyer les parents dans des structures où ils apprendraient leur rôle d’éducateurs.

Justine Ducharne

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Extrait du « Figaro », du 10.06.06 : Les adieux irrévérencieux de Georges Dupon-Lahitte

Pour son dernier discours, Georges Dupon-Lahitte, président sortant de la FCPE, principale fédération de parents d’élèves du public qui indique regrouper 370.000 adhérents, n’a une nouvelle fois pas mâché ses mots

« Le gouvernement pratique l’apartheid scolaire, l’épuration pédagogique. » Pour son dernier discours, Georges Dupon-Lahitte, président sortant de la FCPE, principale fédération de parents d’élèves du public qui indique regrouper 370.000 adhérents, n’a une nouvelle fois pas mâché ses mots, dénonçant le « grand fiasco d’une politique éducative élitiste, aristocratique, multipliant les gestes en faveur de l’enseignement privé et favorable à l’exclusion ».

« Cette année scolaire est à marquer d’une pierre noire. Rarement on aura vu un tel mépris, un tel cynisme envers les jeunes, leurs familles et les enseignants », a-t-il asséné, imputant la situation explosive de la jeunesse du pays aux gouvernants et invitant les parents à « s’obstiner [contre eux] à l’approche d’échéances électorales décisives ». Père de six enfants (le dernier est en première), l’universitaire bordelais animait activement, depuis 1996, une organisation nettement marquée à gauche de ses discours politiques virulents et acerbes - pas toujours appréciés par ses homologues enseignants - et de ses prises de position radicales en faveur d’une école égalitariste où les parents auraient un statut officiel. Il devrait laisser sa place à Faride Hamana, 47 ans, secrétaire général de la fédération. Dans la même lignée idéologique que Georges Dupon-Lahitte, « mais plus discret, plus technique », cet enseignant d’économie en lycée agricole aura sans doute « un peu de mal à s’imposer », confie-t-on ici et là.

Justine Ducharne

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