> II- EDUCATION PRIORITAIRE (Politique. d’) : Types de documents et Pilotage > EDUC. PRIOR. TYPES DE DOCUMENTS > Educ. prior. (Déclarations officielles) > Azouz Begag veut développer l’enseignement des langues rares dans les ZEP (...)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Azouz Begag veut développer l’enseignement des langues rares dans les ZEP et financer en 2006 "20 000 bourses "dérouilleurs"

19 novembre 2005

Extrait du "Figaro" du 18.11.05 : Begag : « Nous partageons tous la responsabilité des émeutes »

Pour le ministre délégué à la Promotion de l’égalité des chances, la crise des banlieues est avant tout liée aux discriminations. Il demande aux partis politiques de s’organiser pour présenter des candidats « à l’image de la France » pour les législatives de 2007

(...)

Le Figaro : Etes-vous favorable à la discrimination positive ethnique ?

Azouz Begag : Ce serait contre-productif qu’un ministre issu de l’immigration ne s’adresse qu’aux enfants de l’immigration. L’égalité des chances est un enjeu et un défi pour tous, les gens en situation précaire, les femmes, les handicapés, ou encore les seniors. Cependant, il faut appeler un chat un chat, un Noir, un Noir. Le président de la République vient d’annoncer qu’il fallait que les Français prennent conscience de leur diversité. C’est un discours à mes yeux, fondateur.

Nous avons besoin de voir le vrai visage de la France. Pour cela, il faut mesurer la présence des enfants de l’immigration parmi les policiers, les magistrats, dans l’administration, comme dans le secteur privé. Pour l’instant, au nom de l’égalité républicaine, ce type de décompte est interdit. Je propose que les instituts de statistique publique réalisent ce travail, dans le respect des règles de la Cnil. Le lieu de naissance des parents et grands-parents pourrait nous donner une idée de la diversité, une base pour agir.

Le Figaro : Afin de redorer l’image des zones d’éducation prioritaire, vous avez proposé de renforcer l’apprentissage des langues rares dans certains collèges...

Azouz Begag : C’est une idée à creuser. Il s’agit de capitaliser sur le fait que les jeunes des banlieues sont souvent déjà polyglottes. Une opération expérimentale va démarrer dans 20 collèges dès janvier. Nous allons laisser les mains libres à leur principal pour qu’il puisse adapter les programmes pédagogiques. L’apprentissage des langues étrangères sera un pari sur le futur, pour faire de ces collèges qui rebutent des lieux qui attirent. Dans dix ans, ces élèves n’auront aucune difficulté à trouver du travail.

Le Figaro : Il y a dix ans, vous conseilliez aux jeunes de sortir de leur quartier pour réussir.

Azouz Begag : Je vais maintenant les aider à bouger, à voyager. L’année prochaine, nous allons financer 20 000 bourses « dérouilleurs » (NDLR, selon l’expression utilisée dans le titre de son livre) pour permettre à des jeunes de connaître le monde, de voir la misère, pour redécouvrir la France à leur retour.

Propos recueillis par Claire Bommelaer et Cécilia Gabizon

Répondre à cet article