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Deux journées consacrées à des ateliers sur le travail et les métiers du papier au collège RRS Marcel Pagnol de Caen

3 juillet 2015

Journée papier au collège Marcel Pagnol de Caen
Article publié le 3 juillet 2015 à 14H50

Marcel Pagnol
10 avenue Général Laperrine
B.P. 66068
14062 Caen CEDEX 4
02 31 82 25 42

Le collège Marcel Pagnol de Caen a reconduit, cette année, sa "journée papier", organisée par Mme Dauphin-Rivière, professeure documentaliste. Mais cette fois, les artisans, Monsieur Jacques Dauphin, ancien compositeur typographe et Madame et Monsieur Robert, maîtres-papetiers au Moulin de Pen-Mur, à Muzillac, en Bretagne, ont animé leurs ateliers respectifs non pas sur une journée, comme en 2014, mais sur deux jours complets : les jeudi 5 et vendredi 6 mars 2015.

Chaque demi-journée était réservée à l’une des trois classes de sixièmes, aux 4èmes et 3èmes Segpa de Mme Lepelletier, ainsi qu’à l’accueil des élèves de CM2 de Mme Pincepoche, professeure des écoles de l’école Jean Goueslard de Fleury-sur-Orne, grâce à la collaboration de Mme Legrand, coordinatrice réseau.

Présentation du projet

Pendant ces trois heures, les élèves sont divisés en trois groupes. Chacun passe alternativement d’un atelier à un autre.

Dans la première salle, les enfants regardent un film documentaire sur l’histoire du papier. Ils travaillent également sur le dossier préparé par Mme Dauphin-Rivière.

Ce dossier comporte différents exercices : la traduction d’un message en braille, transcrit par l’association L’œil pour Tous, la découverte des images d’Épinal, les étapes d’impression d’un ouvrage par une imprimerie du XVe siècle, etc. Ils doivent également répondre à un questionnaire sur la linogravure, élaboré par Mme Driaux, professeure d’Arts Plastiques, grâce à des panneaux documentaires. Cette dernière activité est un préalable à un atelier à venir.

Messages secrets, énigmes, images d’Épinal, linogravure ... Le remue-méninges est garanti !

Typographie

Le deuxième atelier est consacré à la typographie, il est animé par Jacques Dauphin, compositeur typographe. L’artisan commence par expliquer aux élèves comment les livres étaient écrits, avant l’invention de l’imprimerie, lettre après lettre, ligne après ligne, par les mains habiles des moines copistes. Il évoque également l’art de l’enluminure et de la calligraphie. Quand, au XVe siècle, Gutenberg met au point ses caractères mobiles en plomb, réutilisables à l’envi, la production et la diffusion des livres sont décuplées. Les élèves comprennent aisément l’avantage de passer d’une écriture manuscrite à une impression mécanisée des ouvrages !

A eux d’expérimenter la composition d’un texte avec cette méthode ! Dans la main gauche, chacun tient le composteur. Sur cette sorte de règle en bois, l’enfant dispose les caractères, qu’il pioche dans la casse, afin d’écrire son prénom. La position de la main et du pouce, qui maintient les lettres en place, est essentielle, c’est un geste professionnel qu’ils expérimentent ! Mais qu’il est difficile de différencier le "d" du "q", du "b"ou du "p"quand les lettres sont gravées à l’envers ! Ils ne sont pas à l’abri d’une coquille ! Fort heureusement, l’artisan veille, explique et conseille ! Enfin, viennent l’encrage et l’impression. Les enfants sont très fiers du résultat ! Certains souhaitent même composer les prénoms de leur frère, de leur meilleure amie, ou de leur Maman afin d’offrir cette impression à leurs proches !

Papier à l’ancienne

Le dernier atelier est dédié à la fabrication de papier à l’ancienne, selon une recette datant du XIIIe siècle !

Chaque étape de fabrication est expliquée aux enfants par les maîtres-papetiers, Nelly et Carlos Robert.

Tout commence par le dérompage : les chiffons de coton sont découpés en petits morceaux, qui sont ensuite réduits en bouillie par la pile à maillet. Cette phase a été effectuée au Moulin de Pen-Mur. C’est ainsi que la pâte à papier est fabriquée !

Dans une grande cuve de cuivre, les enfants mélangent doucement la pâte avec un redable, une sorte d’énorme spatule plate et trouée.

Puis, ils y plongent la forme. Quand ils la ressortent, avec délicatesse, la frêle feuille apparaît sur ce tamis très fin ... Elle est encore humide et doit être égouttée avant d’être couchée sur un feutre. Le mille-feuille de feutres et de feuilles grandit à vue d’œil, l’enthousiasme des enfants est très productif ! Arrive le moment de presser cette porse et de mettre les feuilles à sécher à l’air libre. A l’aide du ferlet, les jeunes attrapent la feuille et la déposent sur une corde en coco, qui a l’avantage de ne pas marquer le papier. Un peu de patience ... et les feuilles pourront être utilisées en cours !

Gravure & écriture

Quelques mois plus tard, deux projets prennent forme. Ils sont menés d’une main de ... maîtresses par Mmes Driaux, Mesdames Llorca et Surmely, professeures de français, Mme Pincepoche et Mme Douchin, assistante d’éducation qui apporte son aide ponctuellement. Plusieurs travaux sont proposés aux élèves : d’un côté, l’écriture à quatre mains (sixièmes et CM2 conjointement) d’un récit d’aventures mythologiques et la gravure du protagoniste inventé par les enfants et de l’autre, la confection de boîtes-livres correspondant à un conte choisi par les élèves et la calligraphie de ces textes réécrits sous forme d’haïkus, ces petits poèmes japonais composés de trois vers.

L’atelier de gravure est très surprenant. En effet, les élèves utilisent une matrice un peu particulière : un carton provenant d’une brique de lait ou de jus de fruit, gravée avec un compas !!! Une méthode originale, simple mais qui porte ses fruits !!! Les enfants s’appliquent car le résultat dépend de la préparation de la matrice : c’est elle qui conditionne la gravure finale ! Il leur faut également penser à inverser les lettres et textes qu’ils souhaitent graver, sous peine de devoir les lire dans un miroir, ce qui n’est pas l’effet recherché !
Une fois cette étape terminée, ils encrent leur matrice à l’aide d’un rouleau : au choix, du bleu, du noir ou du rouge. Puis, après avoir fait tremper et épongé l’une des feuilles fabriquées lors des deux journées "papier", ils déposent la matrice, la feuille par-dessus, le feutre de protection et passent le tout sous presse. Fébrilement, ils procèdent à l’opération inverse et découvrent leur œuvre, avec surprise et satisfaction ! Il est vrai que le résultat est superbe !

Tous les travaux des élèves : contes, gravures, etc. seront exposés au collège Marcel Pagnol ! Cette exposition a été officiellement inaugurée lors du vernissage du 18 juin 2015, à 17 heures.

Bravo et félicitations à eux ... et à leurs enseignantes !

Extrait de ac-caen.fr du 03.07.15 : Journée papier au collège Marcel Pagnol de Caen

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