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B* "Drôles de bobines", action de sensibilisation à la communication à l’école élémentaire et maternelle ECLAIR La Visitation à Toulon

7 juillet 2012

"Drôles de bobines",
Ecole maternelle ECLAIR La Visitation à Toulon

L’action vise la mise en place d’une situation complexe de communication mettant en jeu : le langage, des compétences cognitives liées au repérage dans l’espace et à la géométrie.
La situation complexe :
* 2 élèves émetteurs qui construisent un message oral injonctif/descriptif en vue de la réussite de la réalisation par les récepteurs d’un portrait (maternelle) ou d’une figure géométrique (élémentaire).
* 2 à 4 élèves récepteurs qui écoutent le message, le comprennent et réalisent un dessin (maternelle) ou une figure géométrique (élémentaire) en fonction du message entendu.
L’alternance des postures d’émetteur et de récepteur favorise la prise de conscience des enjeux de communication : la fonction du message et le contenu du message.
L’outil TUIC (photorécit version 3) favorise une mise à distance du langage produit par les élèves, et favorise également les interactions en vue de la construction des compétences en jeu. Il permet la mémorisation et la restitution du produit oral et induit une attention accrue aux formulations des messages. On peut évaluer l’écart entre le message émis et le message compris. Les élèves adoptent une attitude critique et réflexive par rapport à leur propre production. La mise en œuvre du dispositif induit une évolution des gestes professionnels de l’enseignant. Ce dispositif peut-être ainsi être proposé de la maternelle au cycle 3.

Nombre d’élèves et niveaux concernés

  • L’expérimentation a été menée dans une école maternelle : des ateliers de langage ont été mis en place pour les élèves de GS d’une école ECLAIR pendant le temps de sieste avec la collaboration de la directrice, des enseignants de GS et des enseignants dont les élèves font la sieste ainsi que de la chargée de mission PPRE et la maîtresse E.
    Le dispositif « drôles de bobines » avec construction de portrait peut être envisagé en maternelle et au cycle 2.
  • Le dispositif « drôles de bobines » avec élaboration d’un programme de construction géométrique a été mis en œuvre dans une classe de CM1 d’une école ECLAIR. Ce dispositif est envisageable dès le CP jusqu’au CM2.

Objectifs poursuivis

  • Au niveau de l’élève : La situation complexe proposée et la mise à distance du langage favorisent la construction de compétences du socle : compétence 1 […] ; compétence 3 […] ; compétence 7 […].
  • Au niveau des enseignants :
    • Utiliser un dispositif pour participer à l’évolution de la pratique enseignante.
    • Favoriser une pratique réflexive des enseignants sur la mise en œuvre du dispositif, les gestes professionnels de l’enseignant, la construction des compétences chez l’élève.
    • Optimiser le temps de prise de parole de l’élève. Veiller à l’accueil de la parole de l’élève : mise en confiance, climat d’échanges… (cf Bruner, « l’étayage verbal maternant »). Poser un cadre : règles d’échanges, maintien de l’attention… Favoriser les interactions. Proposer des reprises, reformulations en complexifiant légèrement la parole de l’élève. (cf zone proximale de développement de Vygotski). Favoriser une attitude réflexive par rapport aux productions langagières.

Description

  • Construction préalable d’une séquence « initiale » par l’équipe de circonscription en fonction des compétences à construire (au vu des résultats aux évaluations).
  • Mise en œuvre de quelques séances de cette séquence avec un groupe d’élèves par l’équipe de circonscription et réalisation de films.
  • Réajustement de la séquence et construction d’une présentation du dispositif pour l’équipe enseignante
  • Présentation du dispositif aux enseignants : temps de formation
  • Appropriation de la séquence « initiale » et ajustements pour qu’elle devienne la séquence « d’école ».
  • Mise en œuvre du dispositif par les enseignants, l’équipe de circonscription filme la mise en œuvre par les enseignants
  • Réunion de régulation et ajustement de la séquence « d’école » en fonction de la mise en œuvre par les enseignants ; recul réflexif sur les gestes professionnels en jeu et de leur incidence sur les élèves
  • Suite du dispositif et évaluation finale du dispositif
  • Réunion de bilan. Un lot de 10 ordinateurs portables a été prêté à la circonscription de Toulon 3. Les prises de son ont été effectuées par l’intermédiaire du micro incorporé. La portée de ce micro n’est pas suffisante pour capter l’intégralité d’une conversation si bien que seules les interventions prononcées assez près et à voix assez haute ont pu être réécoutées. Dans un premier temps, le logiciel utilisé était Audacity. Son utilisation ne s’est pas révélée probante à cause de la difficulté pour l’enseignant d’avoir à gérer en cours de séance plusieurs fichiers. Dans un deuxième temps, c’est le logiciel Photorécit 3 qui a été utilisé. Il permet d’effectuer des prises de sons en association avec des images préalablement insérées : un son par image (ici les tracés intermédiaires) avec une fonction d’effacement et de réenregistrement, ce qui a permis de gérer facilement les essais et erreurs. Ce logiciel a été plébiscité par les enseignants pour sa simplicité. […]

Effets constatés

  • Sur les acquis des élèves : La prise en compte de tous les élèves : le dispositif ne gomme pas les différences mais tous les élèves ont progressé. Il donne la parole à tous les élèves et pas seulement à ceux qui la prennent habituellement. Ce dispositif a un impact positif à la fois sur les pratiques langagières, la construction de connaissances et le recul réflexif. Les élèves construisent simultanément ces compétences en situation complexe où le langage est outil. Le langage, en étant outil dans la situation proposée, s’avère également objet d’apprentissage. La syntaxe, le lexique, la formulation de consignes y sont développés. De plus, la construction de concepts, en particulier ceux liés à l’espace et à la géométrie, est également facilitée. Surtout, le recul réflexif posé, pour que l’élève sache ce qu’il apprend et comment il l’apprend, induit une modification dans son positionnement : il devient actif, partie prenante de cet apprentissage.
  • Sur les pratiques des enseignants : Ce dispositif, s’avère être également un outil de formation qui permet, à partir de comparaisons de pratiques, d’interroger l’enseignant sur les gestes professionnels et leurs incidences sur les apprentissages des élèves. Il permet de montrer l’importance de l’observation et de la description (compétences souvent déficitaires en réseau Eclair) ainsi que les postures d’enseignants favorables aux divers apprentissages. Il souligne la nécessité d’une mise en retrait de la parole de l’enseignant au profit de celle des élèves, des conditions favorables à une attitude réflexive dans une démarche où, au-delà de la tâche, se construisent des processus d’apprentissage transversaux majeurs. Ces processus pourront être investis dans d’autres apprentissages.
  • Sur le leadership et les relations professionnelles : Le rôle du chargé de mission et du MAI : Le chargé de mission a une action déterminante dans l’accompagnement et la mise en œuvre de cette action. En effet, il participe à l’élaboration et à la mise en place de la séquence « initiale » puis accompagne également l’équipe pédagogique de l’école de manière rapprochée. La double compétence du MAI de technicien et de pédagogue a permis de trouver les outils numériques (logiciel et documents numériques supports) en adéquation avec les attentes. De plus, son accompagnement pour la prise en main et la gestion des ordinateurs est nécessaire jusqu’à l’autonomie des enseignants.
  • Sur l’école / l’établissement : Le dispositif s’avère être un outil dynamique au service de l’équipe pédagogique de l’école qui se trouve ainsi mobilisée autour d’un projet commun.

Site

Extrait du site Expérithèque : "Drôles de bobines"

http://eduscol.education.fr/experitheque/consultFicheIndex.php?idFiche=7850

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