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Le SNUipp publie un sondage Harris sur les enseignants face à leur métier et interpelle les candidats

1er avril 2022

Interpellation des candidat·es

Comment les candidat·es à la présidentielle se positionnent sur 5 mesures fortes soutenues très largement par les enseignant·es et les AESH comme le montre la consultation « Ecole et métier » ? C’est le sens de l’interpellation du SNUipp-FSU sur ces mesures : baisse des effectifs, hausse des salaires, direction et fonctionnement de l’école, amélioration de l’inclusion scolaire et retour à une gestion équitable et transparente des carrières des personnels.

En cette fin de quinquennat, le SNUipp-FSU, en partenariat avec Harris interactive, a donné très largement la parole aux personnels de l’école. Plus de 24 000 enseignant·es et 2 000 AESH ont ainsi élaboré un bilan tranchant de l’état de l’école et de leur métier :

Le sondage

A une très large majorité ils estiment ainsi que l’école primaire fonctionne « plutôt mal », sont unanimement insatisfaits de leur relation avec le ministère (72% « pas du tout satisfait·e » et 23% « plutôt pas satisfait·e », des scores inédits) et très majoritairement insatisfaits également de leur situation professionnelle actuelle (73%).

Pour autant, en parallèle de ce regard critique sur l’école, ils montrent un engagement professionnel très fort, que ce soit à travers leurs relations avec leurs élèves et leurs collègues ou les éléments et les valeurs caractéristiques de leur métier.

Les enseignant·es et les AESH mettent en avant des mesures pour remédier à cet état de l’école en la réorientant vers une perspective égalitaire et émancipatrice. Réalisé en miroir de cette consultation, le sondage Harris grand public montre également un attachement très fort des français·es à l’école publique. Elle fait ainsi partie des 10 thématiques qui vont compter le plus dans leur choix électoral à la présidentielle. Ils estiment par ailleurs à 57% que lors du prochain quinquennat le budget de l’éducation devrait être augmenté.

Le SNUipp-FSU demande donc aux candidat·es à l’élection de prendre position face à cette double interpellation à travers cinq mesures ou affirmations fortes soutenues très largement par les personnels.

Nous publierons leurs réponses à destination de l’ensemble des enseignant·es et des AESH le mercredi 6 avril.

1) La baisse des effectifs au sein de toutes les classes est plébiscitée comme efficace à 99% pour améliorer les apprentissages des élèves et l’inclusion au sein de l’école. Quel plan de recrutement et de construction de bâti scolaire allez-vous mettre en place au cours du prochain quinquennat pour permettre cette baisse ?

2) La hausse des salaires est la mesure prioritaire pour améliorer la situation professionnelle des personnels, en plus de la titularisation comme fonctionnaire pour les AESH. Quels moyens budgétaires allez-vous y consacrer et sur quelles perspectives de revalorisation des grilles salariales vous engagez-vous ?

3) Le fonctionnement de l’école primaire est promis à un fort bouleversement, débuté avec la loi dite de « l’école de de la confiance » et poursuivi avec la loi Rilhac. Pourtant les enseignant·es rejettent la mise en place d’un directeur ou d’une directrice d’école comme « supérieure hiérarchique » à 85% et plébiscitent au contraire l’organisation actuelle de l’école avec le conseil des maître·sses animé par leur collègue directeur ou directrice « pair parmi ses pairs ». Quelles organisation et fonctionnement de l’école promouvez vous ?

4) L’inclusion est jugée comme mal prise en compte par l’institution scolaire (96% des enseignant·es, 73% des AESH et 53% des français·es). Plusieurs mesures sont plébiscitées par les personnels pour y remédier : allègement des effectifs mais aussi maintien des structures d’accueil spécialisées, recrutement d’enseignant·es spécialisé·es, véritable statut pour les personnels AESH, formation, matériel pédagogique adapté… Comment allez-vous améliorer l’inclusion scolaire pour que l’école publique puisse permettre à tous les élèves, dans un cadre collectif, d’avoir les outils d’accès aux savoirs et à la culture commune ?

5) La loi de « transformation de la Fonction publique » a profondément modifié la façon dont les personnels sont affectés ou promus en en rendant opaques et illisibles les modalités. Pourtant les enseignant·es démontrent à 96% leur attachement à des règles équitables et transparentes de gestion des personnels (mouvement, promotion…) étudiées en commission paritaire avec leurs représentant·es élu·es. Allez-vous abroger cette loi de « transformation de la Fonction publique » et revenir à une gestion équitable et transparente des carrières des personnels ?

Extrait du snuipp.fr du 30.03.22

 

Le premier degré en rupture avec JM Blanquer
Ce n’est pas une découverte. Le sondage réalisé par le Snuipp Fsu auprès de 24 000 professeurs des écoles confirme ce que le Baromètre Unsa a déjà montré. Seulement 5% des enseignants du premier degré sont en accord avec la politique suivie par JM Blanquer. Au point qu’un enseignant sur deux envisage de quitter le métier, un taux jamais atteint. Et ce n’est pas qu’à cause de leur salaire, même si 77% demandent une revalorisation. 85% des enseignants du premier degré rejettent la loi Rilhac. Une majorité ne soutient pas la priorité aux fondamentaux. Seulement 3% sont satisfaits des guides ministériels. Le Snuipp Fsu va s’adresser maintenant aux candidats à la présidence de la République pour leur faire préciser leur programme pour l’école.

Deux visions de l’école

C’est un sondage d’une rare ampleur que publie le Snuipp Fsu. Réalisé par Harris, il interroge près de 24 000 professeurs des écoles, ce qui en fait la plus importante enquête auprès de cette catégorie de personnels depuis le sondage sur les directeurs d’école réalisé par le ministère en 2019. Parallèlement, Harris a consulté un échantillon représentatif de français sur les questions relatives à l’école.

Le premier enseignement c’est d’ailleurs que les français et les enseignants ont des visions différentes de l’école. Alors que les français sont très majoritairement satisfaits de l’école maternelle et de l’élémentaire (81% et 69%), les enseignants estiment à 50% et 71% que toutes deux fonctionnent mal. Avec des scores extrêmement bas en Ile de France (23% de bon fonctionnement pour l’élémentaire) qui devraient interroger le recteur. Pourtant la moitié des Français estime que l’école primaire n’a pas évolué en 5 ans et un tiers qu’elle s’est dégradée. Autre opposition : les français estiment que le métier d’enseignant jouit d’une bonne image (56%) ce qui n’est pas l’opinion des enseignants.

Un très fort rejet de la politique ministérielle

Le second enseignement de ces sondages c’est le très fort rejet de la politique ministérielle par les enseignants. 73% des enseignants ne sont pas satisfaits de leur situation professionnelle. Et ça commence très tôt : dès la première année d’exercice seulement 49% des enseignants sont satisfaits. Un pourcentage qui ne va cesser de diminuer avec l’ancienneté. Qu’est ce qui motive cette insatisfaction ? Les enseignants sont satisfaits à 90% de leurs relations avec les élèves et les collègues et à 76% avec les parents. On descend à 47% pour les IEN. Il faut prendre un sous marin pour trouver 3% d’enseignants satisfaits de leur relation avec le ministère.

Sur le terrain pédagogique, les enseignants préfèrent les approches variées, les formations choisies. Seulement 4% apprécient les évaluations nationales pour leur méthode d’enseignement, ce qui confirme largement leur inutilité. Et 3% utilisent les guides ministériels.

Un autre champ d’affrontement résulte de la loi Rilhac. 85% des enseignants du premier degré sont pour le directeur pair parmi les pairs. Seulement 13% sont pour un directeur supérieur hiérarchique.

Parmi leurs difficultés arrivent en tête les situations d’inclusion compliquées, les postes de Rased manquants , le sureffectif des classes. Ils se plaignent des formations qu’on leur impose (à 88%), de la faiblesse du salaire (83%), des perspectives de carrière (78%), de la charge de travail (76%) et de la place insuffisante du travail en équipe (53%).

Ils demandent une hausse de salaire (77%) mais pas une augmentation des débuts de carrière. Ils veulent un plan de rattrapage salarial avec une indexation du point d’indice et une centaine de points attribués à tout le monde.

Dernier point : la moitié des enseignants envisage de quitter la salle de classe pour faire un autre métier soit dans l’Education nationale (19%) soit hors éducation nationale (33%). On n’avait jamais atteint une telle proportion.

Peser sur les élections

Armée de ces sondages, le Snuipp Fsu va poser 5 questions aux candidats à l’élection présidentielle. La première concerne les grèves. Le Snuipp va demander aux candidats quels moyens budgétaires ils pensent mettre dans la revalorisation. Pour le Snuipp celle-ci ne peut s’arrêter aux débuts de carrière.

Le Snuipp leur demandera aussi quel plan de recrutement ils pensent mettre en place. La réduction des effectifs revient dans les réponses des enseignants , y compris hors éducation prioritaire. Le fonctionnement de l’école est aussi interrogée : quelle organisation de l’école pensent ils mettre en place. La loi Rilhac est passée mais les décrets d’application cadrant l’autorité du directeur sont toujours attendus.

Enfin il y a la question de l’inclusion. Ses conditions actuelles sont sources de souffrance pour les enseignants qui demandent le maintien de structures spécialisées et du personnel spécialisé. Que comptent faire les candidats sur ce point ?

La dernière question concerne la loi de transformation de la fonction publique. Seulement 5% des enseignants font confiance au ministère alors que les trois quarts ont confiance dans les syndicats. Le Snuipp va demander aux candidats l’abrogation de la loi de transformation de la fonction publique qui a supprimé les commissions paritaires en charge de la gestion des carrières.

Le sondage Snuipp dessine un programme très éloigné des propositions de plusieurs candidats comme E Macron ou V Pécresse. Il devient un outil pour bloquer la fragmentation de l’Ecole et sa libéralisation. Du moins si les candidats et les électeurs le veulent. Mais les plus de 300 000 professeurs des écoles comptent aussi.

François Jarraud

Extrait de cafepedagogique.net du 31.03.22

 

73 % des enseignants ne sont “pas satisfaits de leur situation professionnelle“ (SNUIPP-FSU)
“Un sentiment d’insatisfaction qui ne se contente pas d’être latent“ constate Magalie Girard, du département politique et opinion de l’institut Harris Interactive à propos du ressenti actuel des professeurs des écoles.

Ils sont ainsi 33 % à n’être plus motivés, et qui ne se reconnaissent plus dans le métier. 33 % ont l’intention de changer de métier.

Pour dresser un “bilan tranchant de l’état de l’école et de leur métier“, ce sont trois au total enquêtes qui ont été réalisées auprès des enseignants du premier degré, du grand public et des AESH par le SNUIPP-FSU.

Parmi les informations notables, seuls 19 % des enseignants pensent qu’ils renvoient une bonne image dans la société française (comme en 2012), tandis que les français sont eux 56 % à le penser.

95 % des enseignants ne sont pas satisfaits de leur relation avec le ministère. Par ailleurs, note Magalie Girard, “tout ce qui a trait à une forme de hierarchie ou de processus descendant est rejeté par les enseignants“, avec 85 % qui estiment que l’organisation par un.e collègue directeur “pair parmi les pair“ permet à l’école de fonctionner, et toujours 85 % selon qui la mise en place d’un directeur “supérieur hiérarchique“ ne conduirait pas à l’améliorer.

Un rejet qui intervient selon le SNUIPP-FSU alors que “le fonctionnement de l’école primaire est promis à un fort bouleversement, débuté avec la loi dite de ‘l’école de de la confiance‘ et poursuivi avec la loi Rilhac.“

Concernant les programmes, l’étude indique qu’il n’y a “pas de position véritablement tranchée au sein des enseignants“, selon Magalie Girard, avec 59 % d’entre eux qui souhaiteriant des contenus recouvrant l’ensemble des savoirs, et 40 % recentrés sur les fondamentaux.

A noter qu’au niveau des valeurs, 38 % des enseignants estiment que “l’école doit instruire, le reste ne nous regarde pas“, contre 59 % pour le grand public.

L’inclusion, elle, est jugée comme mal prise en compte par l’institution scolaire pour 96 % des personnels enseignants, 73 % des AESH et 53 % des français.es.

Le métier d’AESH est considéré comme un véritable métier par seulement 20 % d’entre eux.elles, un sentiment davantage partagé à l’ouest de la France. 12 % d’entre eux se sentent bien considérés au sein de l’Education nationale, 57 % ont le sentiment que leur métier renvoie une bonne image, et plus de 7 AESH sur 10 pensent que l’enjeu est mal pris en compte par l’institution scolaire. Trois mots ressortent de leur consultation, salaire, formation et reconnaissance, avec selon Magalie Girard “une vraie attente concernant leur statut pour l’avenir“.

“On voit bien qu’il faut une revalorisation du salaire des enseignants“ a d’ailleurs indiqué Guislaine David, la secrétaire nationale du syndicat des personnels du premier degré qui estime que cette question “fera partie des enjeux et des discussions avec le ministère“ après la présidentielle. Outre les salaires, le SNUIPP-FSU souhaite que les candidats se positionnent sur le question des effectifs (plan de recrutement et de construction de bati scolaire), de l’organisation de l’école et de l’inclusion (formation, statut, moyens dédiés). Il demande également abrogation de la loi “transformation de la fonction publique“ et de ses modalités “opaque“ de mouvement des personnels.

Les données de l’enquête ici

Extrait de touteduc.fr du

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