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Comptes rendus des deuxièmes Assises du CRAP-Cahiers pédagogiques : "Changer l’école, avec les enseignants" (avec la participation de l’OZP)

25 mars 2009

Extrait de l’Expresso du 24.03.09 : "Assises de la Pédagogie" à l’initiative du CRAP : "le changement ne se décrète pas"

Une question impossible ?

"Changer l’Ecole, mais avec les enseignants"... Le proviseur du Lycée Balzac, accueillant les travaux des "Assises de la Pédagogie" initiées par le CRAP, relève le truisme inclus dans dans le titre : y aurait-il des changements qui pourraient advenir contre les enseignants ?

Ni angélisme, ni préservation aveugle des acquis : Philippe Watrelot revient sur les ambiguités du terme changement : "à force de vouloir réformer en force, l’Etat risque de renforcer le sentiment "d’assiégé" des enseignants, de renforcer le mythe d’un passé idéal. Les CRAP veulent "mettre de la pédagogie dans le débat" : "les" enseignants, ça n’existe pas : il y a de multiples manières d’incarner le métier, et les pratiques changent, il faut surtout mettre des mots sur les choses, articuler le politique et l’action locale. Pour cela, il faut "faire réseau", dépasser les clivages anciens" : P. Watrelot se félicite que tout l’arc syndical et associatif soit présent pour la journée.

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Table-ronde conclusive : "A force de sur-prescrire, on rend le travail impossible"

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Jack Lang, invité à la tribune du fait de son livre "L’Ecole abandonnée", insiste sur le respect que les politiques doivent au service public dont ils ont la charge. "Depuis des années, leur dignité est offensée par la mise en cause permanente de la capacité de l’Ecole à former les enfants en déformant, en tronquant les statistiques, mêmes internationales. "ne confondons pas les mots : destruction n’est pas transformation. Ce qu’on fait à la formation des maîtres n’est pas une réforme, c’est une tromperie. Comment ne donnerait-on pas une année complète de formation aux enseignants, alors qu’on la donne à tous les corps de métier ? "J’appelle à la rébellion et à la protestation devant les régressions organisées dans le secret des cabinets ministériels, et je suis sûr que la discussion peut reprendre pour sortir d’un conflit et déboucher sur une réforme ambitieuse".

Philippe Meirieu explique le sentiment d’insécurité des enseignants : "ils oscillent toujours entre deux extrêmes, se sentir responsable de tout et ne se sentir responsable de rien". Entre ces deux points opposés, il appelle à construire les solidarités avec tous ceux qui se "coltinent" aussi le travail social : éducateurs, métiers de la culture, soignants...
Mais il précise aussi que l’institution lui semble excessivement infantilisante, caporalisante avec les enseignants. "Construite sur un modèle archaïque, elle empêche les relations humaines de se développer, elle met en tension les cadres intermédiaires condamnés au flicage ou à l’abandon". Il faut donc remettre en chantier l’inpection, mais aussi encourager la prise de responsabilité, pour travailler en équipe, par la création de cadres sécurisants qui aident à avoir "prise sur le quotidien". "L’enseignant est un intellectuel qui participe à la culture, pas quel’un qui se contente de garder des mômes. Reprenons l’idéal de Condorcet, qui voulait que tous les enseignants forment aussi des adultes... A force de cantonner les enseignants dans les étalbissements scolaires, rien d’étonnant qu’ils soient parfois tentés de faire ce qu’ils ne supportent pas des élèves, comme par confinement..."

"Le temps politique n’est pas le temps de l’Ecole, rappelle Anne-Marie Chartier. Chaque nouvelle réforme bouscule la précédente avant toute stabilisation des modalités et des instruments de travail, alors qu’on sait qu’il faut un temps long d’accompagnement pour que les changements fassent effet.

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Extrait des Cahiers pédagogiques du 24.03.09 : Des Assises pour rester debout, et en mouvement...

Un éclairage de Jean-Michel Zakhartchouk sur les Assises de la pédagogie organisées par le CRAP-Cahiers pédagogiques le 21 mars 2009 et dont le thème était "Changer l’école, avec les enseignants". Cette contribution est suivie du discours d’ouverture de Philippe Watrelot (président du CRAP-Cahiers pédagogiques) et du discours de clôture de Patrice Bride (secrétaire général du CRAP-Cahiers pédagogiques).

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Il est utile de mettre en lumière les tensions, voire les contradictions qui peuvent exister et qui sont apparues à plusieurs moments du colloque.
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Les enseignants changent-ils dans le réel, comme l’affirme fortement Anne Barrère, au-delà de leurs discours, ou la situation est-elle bloquée (...) ?
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Les enseignants sont-ils vraiment cette force de changement majoritaire, partageant des valeurs de réussite de tous,(...) ou ne sont-ils pas traversés par des clivages profonds ?
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Dans l’opposition à la politique actuelle de « destruction du service public », certains pensent qu’il n’y a pas à faire dans la nuance et que l’urgence est de dénoncer le « grand complot ». Pour nous, il faut trouver une juste position entre la revendication d’une rationalité éloignée de toute théorie du « Grand Complot Libéral » et du soupçon systématique (comme l’a souligné le journaliste Luc Cédelle, du Monde) et une modération que le sens de la complexité rendrait tiède et incapable d’agir.

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Oui, il faut bien à la fois résister et proposer (titre des premières Assises de la pédagogie), oui, il faut agir, mais en continuant à réfléchir. Et notre slogan garde toute son actualité : « changer l’école pour changer la société, changer la société pour changer l’école ».

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