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Les 100 000 étudiants pour les ZEP

20 décembre 2006

Extraits de « Univers-cité », le19.12.06 : « 100 000 pour 100 000 »

100 000 pour 100 000

Pour faciliter l’accès des élèves de l’éducation prioritaire à l’enseignement supérieur, le ministère a lancé une vaste opération d’accompagnement scolaire. Le dispositif s’incarne différemment suivant les académies, en impliquant les établissements de second degré, les établissements d’enseignement supérieur, les associations et les collectivités locales. Sans oublier les étudiants.

C’est au mois d’octobre, devant les élèves de la prestigieuse Ecole Normale Supérieure, que Gilles de Robien avait symboliquement lancé l’opération « 100 000 étudiants pour 100 000 élèves », afin de « faire savoir aux élèves que chacun a sa chance ». La première pierre avait été posée au lendemain des évènements dans les banlieues. Le ministère, la Conférence des Grandes Ecoles et la Conférence de Présidents d’Université signaient alors une première convention.

Chaque académie gère localement l’opération en choisissant des projets qu’elle entérine en signant de conventions triennales. Les différentes universités, ainsi que les établissements d’enseignement supérieur parties prenantes du projet pédagogique, peuvent soutenir l’investissement de leurs étudiants en validant leur accompagnement sous forme d’ECTS.

De leur côté, les étudiants (en première année d’école ou au moins en deuxième année de Licence) s’engagent sur l’ensemble de l’année universitaire, d’octobre à mai. Le calendrier du tutorat s’adapte, suivant les cas, aux obligations de l’élève accompagné et à ceux du tuteur. Pour participer au plan « 100 000 étudiants pour 100 000 élèves », les étudiants doivent localement s’inscrire auprès des établissements ou des associations (essentiellement l’Afev et la FAGE) qui portent l’opération. Elle sont chargées de dispenser une formation aux étudiants volontaires.

L’exemple lillois

Dans l’académie de Lille, l’Afev est responsable de la mobilisation des étudiants bénévoles, de leur formation et de leur suivi. Elle bâtit des partenariats avec les universités et les grandes écoles. C’est actuellement le cas avec les Universités Lille 1, 2 et 3, l’IEP , l’ESC, l’Ecole de Chimie, Polytech, l’Ecole Centrale, l’EDHEC, ainsi que les Universités de Valenciennes, du Littoral et de la Côte d’Opale, et d’Artois. Sont ainsi concernés 200 étudiants accompagnant 200 jeunes (primaires et collégiens) sur l’agglomération lilloise, 75 sur Dunkerque, 50 sur Calais et 100 sur le Bassin Minier. Au total 425 étudiants de l’académie lilloise accompagnent un même nombre d’élèves.

Pour l’Afev, premier réseau national d’accompagnent à la scolarité, le dispositif valide un savoir faire et une approche qu’elle développe depuis plus de 15 ans. Elle prend en charge le tutorat de
30 000 étudiants. « Nous avons évidemment besoin de la mobilisation pleine et entière d’associations comme l’Afev, qui ont une vraie compétence, une vraie expérience en matière de tutorat », explique Gilles de Robien. « Je dois dire que j’ai trouvé chez les associations, dès la conception du dispositif, un enthousiasme et une mobilisation très encourageants, poursuit le ministre. L’éducation nationale a l’habitude de travailler avec les associations, c’est une bonne habitude qui doit être la plus étendue possible. Nous partageons un même objectif : la réussite des jeunes. »

A l’image de ce que fait l’association dans l’académie de Lille, l’Afev porte également le dispositif dans les académies d’Aix-Marseille, Créteil, Lyon, Montpellier, Nantes, Paris, Poitiers et Versailles. D’après le ministère de l’éducation nationale, l’opération est d’ores et déjà un succès, puisqu’elle « développe à une échelle plus importante des expériences déjà existantes ». L’enjeu, explique-t-on, est « la question du rapport de la ville à son territoire ».

Dans cette mise en place, le rôle des « collectivités territoriales est plus ou moins avancé ». Or elles sont un relais essentiel, puisqu’elles assurent le lien entre le territoire et ses différents acteurs. Parmi ces acteurs, les étudiants, sans qui le plan « 100 000 étudiants pour 100 000 élèves » n’existerait pas. Comme le souligne Gilles de Robien, « l’engagement social des étudiants dans des actions solidaires pendant leur parcours de formation n’est pas assez développé en France, sans doute en partie parce qu’il n’est ni reconnu, ni valorisé comme partie intégrante de leur formation ». Et le ministre d’ajouter que « le tutorat d’élèves par des étudiants est non seulement utile aux élèves qui sont accompagnés, mais aussi très formateur pour les étudiants qui s’y engagent

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