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Selon une enquête du Snalc, 76% d’enseignants sont d’accord avec l’idée de créer des "groupes de niveaux ou de besoins" (ToutEduc)

21 décembre 2023

Les enseignants partagés sur les mesures prévues par G. Attal (enquête du SNALC)

Près des trois quarts (72 %) des enseignants des collèges estiment que "les programmes par cycles créent un flou" et (à 76 %) ils sont "tout à fait" ou "plutôt" d’accord avec l’idée de faire des "groupes de niveaux ou de besoins". C’est l’un des enseignements d’une enquête menée par le SNALC qui a reçu quelque 10 000 réponses à des questionnaires adressés via la messagerie du ministère à l’ensemble des enseignants. Bien qu’il n’ait pas posé la question cette fois-ci, le SNALC estime que la majorité des réponses n’émane pas de militants ou de sympathisants. Et sur les annonces du ministre, "on attend de voir", déclare Jean-Rémi Girard, le président du SNALC interrogé par ToutEduc.

Dans le 1er degré, les enseignant.e.s sont plutôt (52 %) satisfaits des manuels dont ils disposent et sont plutôt réticents (47 %) à l’idée qu’on leur "propose une méthode en français ou en mathématiques", "même sans l’imposer". A 61 %, ils voudraient voir supprimer les évaluations nationales, sauf peut-être la première au CP. En revanche, ils plébiscitent les dédoublements, à 73 % ils voudraient d’ailleurs qu’en éducation prioritaire ceux-ci soient généralisés à tous les niveaux et à 85 % que, hors éducation prioritaire, les effectifs soient limités à 24 élèves/classe à tous les niveaux. Ils plébiscitent également les RASED auxquels il faudrait donner davantage de moyens (95 %) et ils demandent (89 %) le retour du "plus de maîtres que de classes".

A noter encore que 71 % des répondants trouvent "que le climat est difficile dans leur classe" et à 97 % que l’inclusion est difficile à gérer. Si la plupart d’entre eux ont suivi des formations, ils ne sont que 21 % à les avoir trouvées "adaptées aux besoins". A noter qu’ils sont 81 % "à considérer que la prérogative du passage dans la classe supérieure doit revenir aux enseignants", ils trouvent les programmes trop lourds (76 %) et ils estiment que les élèves doivent faire des devoirs à la maison.

En collège

L’enquête montre encore que "69 % des professeurs enseignant en collège ne s’estiment pas en situation de faire réussir leurs élèves". Ils ne sont pourtant qu’une faible majorité (51 %) à considérer que les formations ne sont pas adaptées à leurs besoins et ils trouvent positive la mise en place du dispositif "devoirs faits" à la condition que ce soit en groupes restreints (88 %).

Les classes sont trop chargées (91 %), l’inclusion difficile à gérer (96 %), et à 89 % ils souhaiteraient "disposer de temps à effectifs réduits pour mieux prendre en compte les difficultés des élèves". Pour gérer l’hétérogénéité, "l’introduction d’une certaine modularité aurait un intérêt. Il s’agirait dans les disciplines cumulatives de mettre en place des groupes de niveau ou des groupes de besoins." Jean-Rémi Girard estime que la constitution de tels groupes n’amènerait pas à la constitution de "classes de niveau", et il compare leur fonctionnement à celui des "spécialités" au lycée GT. L’organisation syndicale ne demande d’ailleurs pas la constitution de tels groupes en 6ème, du moins pas au 1er semestre, il faut qu’elle émane du conseil de classe, et pas forcément en 3ème si le brevet joue le rôle de "barrière à un accès direct en seconde".

94 % des enseignants de collège demandent que soit rétablie leur autorité : "En premier lieu, le fait que le professeur fait autorité dans son domaine doit être réaffirmé", mais il faut aussi que les punitions ne soient pas levées par le chef d’établissement et que les demandes de sanction soient suivies. "Plus rarement (...), il arrive que l’enseignement d’un professeur soit remis en cause par sa hiérarchie, ou que la remise en cause d’un professeur par des parents ne soit pas recadrée."

A noter encore que, dans les collèges, l’enseignement reste une pratique solitaire puisque "ils ne sont que 32 % à pratiquer l’élaboration collective de projets de manière régulière, 30 % à mutualiser les ressources ou les pratiques".

En lycée professionnel

Dans les lycées professionnels, les enseignants ne s’estiment pas davantage que leurs collègues des collèges en situation de faire réussir les élèves. Le climat des classes est difficile à gérer pour les trois quarts des répondants. Ils participent massivement à des formations mais seuls 4 sur 10 estiment qu’elles correspondent à leurs besoins. Les programmes sont trop lourds, pas assez axés sur les connaissances, et surtout, il faudrait plus d’heures pour les disciplines d’enseignement général (79 %) et d’enseignement professionnel (70 %). Il ne faut pas diminuer, mais pas non plus augmenter le temps des PFMP (périodes de formation en milieu professionnel), il faut en revanche supprimer le "chef d’oeuvre" (81 %) et la co-intervention. Il faut maintenir ou instaurer des heures d’accompagnement personnalisé et supprimer les CCF (contrôles en cours de formation). Le jour de l’examen, avoir "des sujets d’épreuves plus exigeants et des grilles et des barèmes moins bienveillants".

En lycée d’enseignement général et technologique

On retrouve des constats similaires dans les lycées GT : des enseignants qui ne se sentent pas en mesure de faire réussi leurs élèves (63 %). Les classes sont trop chargées, trop hétérogènes (90 %), le climat de classe difficile à gérer (58 %) et il faut "rétablir l’autorité du professeur" (91 %). 63 % des professeurs verraient d’un bon œil la suppression du contrôle continu au profit d’épreuves en fin d’année. Il faudrait aussi supprimer le grand oral et "trouver une organisation" pour garder trois spécialités en terminale (74 %). A noter que les enseignants des lycées GT sont moins souvent mécontents que leurs collègues des formations qui leur sont proposées. Ils trouvent que les programmes sont trop lourds, mais qu’ils ne manquent pas d’ambition.

L’enquête ici

(Extrait de touteduc.fr du20.12.23->http://www.touteduc.fr/fr/abonnes/article/id-22601-les-enseignants-partages-sur-les-mesures-prevues-par-g-attal-enquete-du-snalc-]

 

Note du QZ : sur la diversité des modes de "différenciation pédagogique" et sur la difficulté de distinguer "groupes de niveau" et "groupes de besoins", voir A propos des groupes de niveau et du redoublement : Note n°1, novembre 2023, du Programme Idée (mission du MEN) sur "La différenciation des apprentissages" (11 p.) Un commentaire de Franck Ramus (Csen)

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