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Extrait de « Libération » du 02.12.05 : Ecole : la sauvegarde d’un moule
Ouvrir davantage les filières d’excellence conforte un peu plus le système et ne s’attaque pas à la diversification des voies de réussite.
En dépit de la bascule de la notion de « discrimination positive » vers celle d’« égalité des chances », le gouvernement persiste dans la même logique et applique à l’éducation une forme d’état d’urgence qui ne fait que repousser à demain les réponses aux questions qui se posaient hier. L’histoire des ZEP l’a pourtant montré : quelle que soit la bonne volonté des personnels d’éducation, il ne suffit pas de créer des espaces d’exception pour enrayer les mécanismes d’exclusion, a fortiori quand « donner plus à ceux qui ont moins » se traduit, sur le terrain, par « donner à peine plus à ceux qui ont beaucoup moins ».
(...)
Seule Sciences-Po est allée plus loin, ne se contentant pas d’aider des élèves de ZEP à passer son concours d’entrée, mais créant une voie d’accès parallèle (lire page 6). Pour les concepteurs de cette formule, il va de soi que c’est la nature même du concours qui définit le profil des élèves qui réussiront et, en creux, celui de ceux qui échoueront à tout coup
Emmanuel Davidenkoff