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Contractualisation des ECLAIR. Les dix chantiers de l’éducation prioritaire dans l’académie de Paris (mars 2012)

18 avril 2012

Dans le cadre de la contractualisation des ÉCLAIR, la MAEP a retenu dix axes ou chantiers qui lui semblent prioritaires.

Ceux-ci prennent en compte le projet académique ainsi que les textes nationaux parus depuis 2005. Ils visent, entre autres, à améliorer la maîtrise de la langue, les connaissances scientifiques et culturelles, à réfléchir à un programme continu et progressif pour l’accompagnement éducatif, à développer le soutien scolaire et la découverte professionnelle et enfin, à prévenir la violence et réduire l’absentéisme.

 

1) Le dispositif de prévention de l’illettrisme ROLL

Constat
La prévention de l’illettrisme est mise en avant comme priorité de l’École. Les collèges en éducation prioritaire sont tout particulièrement concernés.
C’est dans ce contexte que la mission académique pour l’éducation prioritaire a décidé de porter un projet d’action en lien avec l’université Paris-Descartes.
Objectifs

Ce projet d’action repose sur le Réseau des Observatoires Locaux de la Lecture (ROLL) qui a pour objectifs de :
donner aux enseignants les moyens d’une pédagogie plus efficace et cohérente de la lecture

favoriser sa maîtrise chez tous les élèves et plus particulièrement chez les élèves fragiles linguistiquement.

D’abord destiné à l’ensemble de la classe, le ROLL peut désormais être réservé aux élèves en difficulté qui ont été repérés après une première série de tests. Une équipe de professeurs prendra en charge les élèves.
Mise en place à la rentrée scolaire 2011

Ce dispositif sera mis en place à titre expérimental dans les quatre collèges ÉCLAIR et quatre collèges du groupe 5 en réseaux de réussite scolaire à compter de la rentrée scolaire 2011 et concerneront les élèves de sixième, dans le cadre horaire légal.

2) L’enseignement intégré de science et technologie

Objectifs
Favoriser, par une approche globalisée, la pratique de la démarche d’investigation
Faciliter la transition entre le primaire et le collège

Stimuler la curiosité et développer le goût des sciences afin de favoriser la poursuite d’études scientifiques.

Organisation
Afin de créer un pôle sciences et technologie, les professeurs de sciences de la vie et de la Terre, de physique-chimie et de technologie enseignent une présentation intégrée de l’ensemble des connaissances requises par les trois programmes.

Deux classes sont partagées en trois groupes de moins de 20 élèves et chacun des groupes est géré par un professeur durant toute l’année scolaire.

En classe de 6ème : les élèves ont 3,5 h de "science et technologie" par semaine au lieu de 3 h ; les enseignants ont 4,5 h par semaine (3,5 h avec un seul et même groupe toute l’année et 1 h de concertation inscrite dans l’emploi du temps)
En classe de 5ème : le fonctionnement est le même avec 4,5 h pour les élèves et 5,5 h pour les enseignants par semaine.

3) Un passeport culture pour les élèves de la maternelle à la troisième. Lien entre réussite scolaire et connaissances culturelles

Il n’y a actuellement pas de cohérence du parcours artistique et culturel de l’élève. Or, on sait que dans les réseaux relevant de l’éducation prioritaire, l’accès à la culture et aux arts contribue fortement à la réussite scolaire.
Chaque élève, de la maternelle à la troisième, se doit d’avoir découvert, expérimenté les domaines et formes d’arts et de culture, dans le cadre de l’Histoire des arts (abordés selon deux possibilités : thématiques ou période) et dont on rappelle qu’il y a validation au DNB. Il faut évidemment éviter le "saupoudrage", mais se garder de la spécialisation. Il est important de mettre l’accent sur l’éveil dans les différents domaines.

Déclinaison des "disciplines" artistiques et culturelles
Les "disciplines" artistiques et culturelles sont regroupées en 5 domaines :
spectacle vivant : théâtre, cirque, danse ;
arts visuels : cinéma, arts plastiques (dont architecture, sculpture), photographie ;
musique ;
sciences et techniques et lien avec l’éducation au développement durable (EDD) ;
mémoire et patrimoine.

4) Les continuités cycle III / cycle d’adaptation basées sur des actions renforcées (école du socle)

La circulaire de rentrée 2011 insiste sur la continuité nécessaire entre cycle III et classe de 6ème. L’école du socle doit poursuivre trois objectifs majeurs :
améliorer les résultats scolaires aux évaluations de CM2 ;
valider l’acquisition du socle commun de connaissances et de compétences ;
améliorer la fluidité des parcours par une meilleure prise en charge de la difficulté scolaire.

Cela impose un travail approfondi de liaison entre enseignants des deux degrés.

5) Un protocole d’accueil en 6ème

La rupture entre le cycle III et la 6ème constitue un handicap pour certains élèves. Ils ont des difficultés d’adaptation au collège, notamment dans l’apprentissage du "métier d’élève".

Un protocole d’accueil des élèves de 6ème (en lien avec le groupe de travail académique "élèves difficiles") doit pouvoir réduire cette rupture.

La préparation de l’entrée en 6ème doit être approfondie avec les enseignants du collège et, durant le premier trimestre de 6ème, l’accent doit être mis sur la cohérence des exigences dans l’apprentissage des règles de vie scolaire et de classe.

6) Des dispositifs alternatifs pour les élèves de 4ème / 3ème "difficiles"

Constat
Environ une vingtaine d’élèves pose problème aux établissements car ils semblent être totalement insensibles aux mesures éducatives traditionnellement mises en place. Ces élèves sont les habituels exclus par conseil de discipline ou de manière interne (exclusions de cours).

Par ailleurs, un nombre important d’élèves sont exclus de cours (on peut en dénombrer jusqu’à 1200 par an), comme si ces exclusions faisaient partie du paysage "normal" d’un collège, en contradiction avec ce que doit être une exclusion de cours : mesure conservatoire à titre exceptionnelle et non sanction. Ces exclusions ne sont assorties d’aucun dialogue entre élève et enseignant ayant exclu l’élève. Enfin, le plus souvent, les parents ne sont pas mis au courant de ces exclusions de cours.

Actions pour lutter contre les phénomènes de violence et de décrochage
Il y a donc matière à réfléchir, en lien avec le groupe de travail académique "élèves difficiles", tout d’abord sur le règlement intérieur, sur la prise en charge de ces élèves : quels dispositifs alternatifs mettre en place au sein des collèges mais aussi externalisés (partenaire ?) afin de créer un véritable parcours alternatif à la scolarité "ordinaire" de ces élèves.

7) Une réflexion pour l’accompagnement éducatif de l’école au collège

Extrait de la circulaire de rentrée du 18 mars 2010
"C’est pour garantir la réussite scolaire de chaque élève que sont progressivement mis en place des dispositifs d’aide et d’accompagnement personnalisés tout au long de la scolarité. Introduite depuis la rentrée 2008 à l’école primaire, puis au lycée professionnel, la personnalisation des parcours scolaires est renforcée à la rentrée 2010, notamment à travers la réforme de la classe de seconde générale et technologique.
Ces dispositifs doivent être pilotés et coordonnés avec la plus grande vigilance, en veillant à établir une réelle continuité entre l’école et le collège ou à l’occasion d’un changement d’établissement."

Objectifs
L’accompagnement éducatif est mis en place, mais de manière "étanche" dans les deux degrés. Or, il convient de mettre en place une cohérence et progression dans la prise en charge des élèves de cycle III et 6ème afin de rendre les dispositifs plus performants pour les élèves.

8) Le Parcours de Découverte des Métiers et des Formations (PDMF)

Origine du PDMF : lois et circulaires
La circulaire n°2008-092 du 11 juillet 2008 (BO n°29 du 17 juillet 2008) est une conséquence de la Loi sur l’école de 2005 et s’inscrit dans l’acquisition des compétences notamment du pilier 7 du socle (initiative et autonomie). Cette circulaire doit être mise en parallèle avec la loi du 24 novembre 2009 sur l’orientation et la formation professionnelle tout au long de la vie. Il y a donc bien volonté de linéarité, de complémentarité des lois récentes dans le suivi entre le "scolaire" et "l’après-scolaire" : rendre cohérente la politique du parcours, tel est l’objectif.

La circulaire de 2008 insiste sur trois aspects :
l’orientation : c’est l’affaire de tous, notamment par l’ancrage disciplinaire du PDMF avec l’option de découverte professionnelle dès la classe de 4ème au collège et au lycée ;
personnalisation des propositions faites aux élèves : entretiens personnalisés en troisième en présence des parents, première et terminale (LGT) et seconde professionnelle (LP), tutorat, dispositif d’aide personnalisé, seconde d’exploration ;
renforcement du pilotage du lien École-Entreprise : contribuer à l’égalité des chances en donnant la possibilité aux élèves de la cinquième à la troisième au collège et au lycée de découvrir les métiers et les formations, acquérir la capacité d’identifier et de s’approprier le lien entre le travail scolaire et l’itinéraire qu’il construit pas à pas (en accord avec le livret personnel de compétences). La circulaire de 2008 permet donc de mieux inclure l’orientation tout au long de sa vie. Un passeport orientation-formation sera utilisé de l’école jusqu’à l’emploi. L’orientation est un droit et l’information doit être facilement accessible, d’où la nécessité d’une mutualisation. La loi permet également un travail de repérage des décrocheurs.

Mise en oeuvre et objectifs
Trois dimensions figurent : se familiariser avec son environnement économique, connaître les systèmes (filières) de formation et développer son ambition personnelle, s’auto-évaluer (connaissance de soi).

Dans les établissements, le PDMF est mis en œuvre par les enseignants, professeurs principaux et les autres professeurs, y compris documentalistes. Il s’agit en effet :
de coordonner les actions au sein de la classe avec des objectifs et une programmation sur l’année ;
d’établir des liens entre sa discipline et la découverte des métiers, d’articuler les compétences disciplinaires et les compétences transversales du PDMF ;
d’inscrire son action dans une progression de la 5ème à la terminale et de l’intégrer à l’accompagnement personnalisé au lycée ;

de garder une trace de ce qui a été fait que ce soit dans le livret de compétences ou dans le passeport orientation formation, c’est-à-dire un support unifié, partagé et partageable. Le Webclasseur (ONISEP) est un outil de suivi.

Les instances de concertation et de décision de l’établissement et tout particulièrement du conseil pédagogique sont sollicitées pour une nécessaire coordination entre les enseignants.

9) Les dispositifs "cordées de la réussite" et "internats d’excellence"

Mise en oeuvre et objectif
Les dispositifs des cordées de la réussite, internats d’excellence et convention éducation prioritaire Sciences Po s’inscrivent dans une démarche d’ouverture sociale. Ils sont à l’initiative de l’ESSEC qui avait monté le programme PQPM (Une grande école pourquoi pas moi).
Les cordées de la réussite et les internats d’excellence sont des mesures qui s’inscrivent dans la "dynamique espoir banlieue" avec une mise en œuvre interministérielle.
L’objectif est de promouvoir l’égalité des chances et la réussite des jeunes dans l’enseignement supérieur notamment dans les filières d’excellence.

Pilotage et public ciblé
Ces dispositifs sont pilotés par le Rectorat de Paris, et financé par l’ACSé (agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances) et le ministère de l’enseignement supérieur.
Les jeunes qui bénéficient de ces dispositifs doivent être motivés, d’un bon niveau scolaire, issus de quartiers prioritaires au titre de la politique de la ville, ou d’établissements classés en éducation prioritaire.
Il convient de renforcer le lien entre ÉCLAIR et ces dispositifs afin de réduire l’évitement des collèges ÉCLAIR et de permettre cette ouverture sociale pour les élèves méritants.

10) Une expérimentation de réseau

Extrait de la loi (article 34 avec appui CARDIE*)
La loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’École du 23 avril 2005 (BO n°18 du 5 mai 2005), la mentionne dans son article 34, inséré désormais L. 401-1 dans le Code de l’éducation : "Dans chaque école et établissement d’enseignement scolaire public, un projet d’école ou d’établissement est élaboré avec les représentants de la communauté éducative. Le projet est adopté, pour une durée comprise entre trois et cinq ans, par le conseil d’école ou le conseil d’administration, sur proposition de l’équipe pédagogique de l’école ou du conseil pédagogique de l’établissement pour ce qui concerne sa partie pédagogique.
Le projet d’école ou d’établissement définit les modalités particulières de mise en œuvre des objectifs et des programmes nationaux et précise les activités scolaires et périscolaires qui y concourent. Il précise les voies et moyens qui sont mis en œuvre pour assurer la réussite de tous les élèves et pour associer les parents à cette fin. Il détermine également les modalités d’évaluation des résultats atteints. Sous réserve de l’autorisation préalable des autorités académiques, le projet d’école ou d’établissement peut prévoir la réalisation d’expérimentations, pour une durée maximum de cinq ans, portant sur l’enseignement des disciplines, l’interdisciplinarité, l’organisation pédagogique de la classe, de l’école ou de l’établissement, la coopération avec les partenaires du système éducatif, les échanges ou le jumelage avec des établissements étrangers d’enseignement scolaire. Ces expérimentations font l’objet d’une évaluation annuelle.
Le Haut Conseil de l’éducation établit chaque année un bilan des expérimentations menées en application du présent article."
Pourquoi utiliser l’article 34 dans les ÉCLAIR ?

Dans les ÉCLAIR, il s’agira de réfléchir, avec l’appui de la CARDIE* à la mise en place d’actions innovantes et/ou expérimentations dans l’organisation pédagogique de la classe, de l’école ou de l’établissement (structures et organisation) dans le but de lutter contre l’absentéisme et le décrochage et dans le but de favoriser les apprentissages dans un climat scolaire apaisé. Réduire de manière drastique les "exclusions internes" peut être un objectif de l’expérimentation.

* CARDIE : Cellule Académique de Recherche et Développement en Innovation et en Expérimentation

 

Extrait du portail de l’académie de Paris)  : Les dix chantiers de l’éducation prioritaire

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