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Centre, banlieue, périphérie : quelle répartition des populations ? (France Stratégie, avril 2024, 12 p.)

8 avril

Centre, banlieue, périphérie : quelle répartition des populations ?
Note d’analyse
France Strategie

La ségrégation résidentielle désigne l’inégale répartition dans l’espace de différentes catégories de population. En 2020, nous avions étudié le phénomène dans les grandes agglomérations de France métropolitaine, à l’échelle des unités urbaines et à la maille du quartier. Ici, on observe la répartition spatiale, entre 1968 et 2019, des différentes catégories de la population à une échelle plus large, celle des « aires d’attraction des villes », qui permet de mieux prendre en compte l’espace péri-urbain. On distingue ainsi, pour chaque aire, trois espaces résidentiels : la commune-centre, les autres communes du pôle (banlieue) et enfin la couronne ou périphérie (communes péri-urbaines ou rurales sous l’influence du pôle).

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Au cours des cinq dernières décennies, la croissance démographique des aires d’attraction a essentiellement été tirée par celle de l’espace péri-urbain. Mais ce nouvel espace attire avec plus ou moins de force les ménages en fonction de leurs caractéristiques. Si les professions intermédiaires et les cadres investissent la périphérie, c’est en partant d’une situation où leur présence y était faible : la tendance est donc à une homogénéisation de leur répartition entre les trois espaces. À l’inverse, la répartition des ouvriers et employés, homogène à la fin des années 1960, l’est moins aujourd’hui : leur poids démographique a globalement diminué dans les communes-centres et augmenté en couronne par rapport à leur poids moyen dans les aires d’attraction.

Au sein de ces classes populaires, on observe une surreprésentation croissante des personnes non immigrées dans les couronnes péri-urbaines, toujours par rapport à leur poids dans l’ensemble de l’aire. Dans les aires de province, leurs homologues immigrées ont vu leur part dans les pôles (commune-centre et banlieue) augmenter plus vite que leur part dans l’ensemble de l’aire, ce qui vaut aussi pour les personnes immigrées de catégorie sociale plus favorisée. L’aire de Paris, exceptionnelle par sa taille, se distingue par des évolutions particulièrement marquées qui aboutissent aujourd’hui à une forte sous-représentation dans la commune-centre des catégories populaires, y compris immigrées.

Ainsi, la stabilité, voire la légère baisse de la ségrégation résidentielle que nous avions observée à une maille fine, entre quartiers des communes, peut masquer une relative spécialisation sociologique des espaces résidentiels, selon que ces derniers se situent au centre ou à la périphérie proche ou lointaine des agglomérations/

Extrait de strategie.gouv.fr du 03.04.24

 

La ségrégation résidentielle nettement plus marquée à Paris que dans les autres agglomérations

La répartition des cadres et des professions intermédiaires s’homogénéise dans les grandes aires urbaines, selon une note de France stratégie qui analyse les phénomènes de ségrégation résidentielle sur cinquante ans. A l’inverse, les classes populaires autrefois équitablement réparties quittent de plus en plus les centres-villes. Il existe cependant "une divergence de localisation croissante entre immigrés et non immigrés", les populations immigrées étant plus présentes dans les centres et en proche banlieue. A Paris, les catégories populaires - y compris immigrées - s’effacent du centre-ville.

Il y a quatre ans, France stratégie publiait une étude inédite(Lien sortant, nouvelle fenêtre) sur le phénomène de ségrégation résidentielle dans les grandes agglomérations, à partir d’un "indice de ségrégation" calculé à l’échelle des quartiers. L’organisme de réflexion rattaché à Matignon concluait à une certaine stabilité entre 1990 et 2015, excepté à Paris. Dans une nouvelle note publiée le 3 avril(Lien sortant, nouvelle fenêtre), il a cherché à "dézoomer" son travail. Plutôt que de partir sur la traditionnelle opposition centre-périphérie, les chercheurs se sont appuyés sur les "aires d’attractions des villes" : la commune-centre, le pôle (la banlieue) et la couronne (le périurbain ou le rural sous influence du pôle). Un moyen de mieux comprendre le "puissant mouvement de périurbanisation" à l’oeuvre depuis une cinquantaine d’années. Ils ont ainsi passé au crible les 50 agglomérations les plus grandes (Paris et les grandes métropoles mais aussi La Rochelle, Biarritz, Pau, Nîmes, Avignon, Amiens, Caen, Saint-Brieuc, Lorient, Annecy, Chambéry…) entre 1968 et 2019 et ont observé la répartition des habitants en fonction des catégories socio-professionnelles. Principal constat : "la stabilité, voire la légère baisse de la ségrégation résidentielle que nous avions observée à une maille fine, entre quartiers des communes, peut masquer une relative spécialisation sociologique des espaces résidentiels". [...]

Extrait de banquedesterritoires.fr du 04.04.24

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