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Après la mort de Nahel et les émeutes urbaines : - sélection d’articles de presse - communiqués de Pap Ndiyae et de syndicats enseignants

30 juin 2023

Mort de Nahel M. : Nanterre dans le chaos d’une deuxième nuit d’émeutes
Des groupes très mobiles, parfois accompagnés de jeunes sur des deux-roues pour servir de guetteurs, ont multiplié les incendies, contraignant policiers et pompiers à abandonner la cité Pablo-Picasso.

[...] En début de soirée, alors que beaucoup de familles finissaient de célébrer l’Aïd-el-Kébir, une fête importante pour la communauté musulmane, un élu de quartier tenait un piquet de vigilance devant une école attaquée la nuit précédente : « La colère est très grande, il suffisait d’une étincelle, c’était si fragile. Et ce gamin qui meurt… On espère, par notre présence, réussir à apaiser un peu les choses. Brûler les écoles, ce serait le pire », expliquait Eric Solas, 47 ans, présent avec des parents d’élèves de l’école Miriam-Makeba. Sur leurs portables, ils montraient une vidéo de la veille où l’on apercevait une quinzaine d’hommes jeunes et cagoulés tenter d’entrer dans l’établissement scolaire en brisant la porte. « Ils n’ont pas réussi mais ils sont allés brûler la maison des jeunes juste à côté », se désolait Jean-Yves Sioubalack, délégué des parents d’élèves, en répétant : « C’est tellement triste, c’est tellement triste. »

Extrait de lemonde.fr du 28.06.23

 

Mort de Nahel à Nanterre : ces émeutes qui ont enflammé les banlieues françaises depuis 2005

Le parallèle est dans toutes les bouches : depuis mardi soir, les émeutes qui embrasent chaque nuit plusieurs cités de France sont jugées à l’aune de celles de 2005. L’adolescent de 17 ans a été tué à Nanterre ce mardi 27 juin par un policier, après avoir refusé d’obtempérer lors d’un contrôle routier. Les violences de 2005 sont sans nul doute les plus violentes que la France ait connue. Mais le phénomène vient de plus loin. Les premières émeutes ont embrasé la banlieue lyonnaise (Vaulx-en-Velin, Villeurbanne, Vénissieux) à partir des années 70 et 80. C’est d’ailleurs la mort d’un jeune homme de la cité des Minguettes à Vénissieux, lors d’affrontements avec la police, qui a été à l’origine de la « marche des Beurs ». À partir des années 90, des soulèvements se produisent à intervalles réguliers dans les banlieues des grandes agglomérations, partout dans l’Hexagone.

Extrait de lefigaro.fr du 29.06.23

 

« Ils sont vraiment remontés » : comment œuvrent les médiateurs, face à des émeutiers de parfois 11 ans seulement
Sur le terrain toute l’année, éducateurs et médiateurs ne sont pas surpris de l’explosion de violence en réaction à la mort de Nahel, abattu par un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre. Mais ils remarquent une forte détermination parmi les casseurs,

Les professionnels de la prévention spécialisée, interrogés ce jeudi 29 juin, sont unanimes : l’explosion de violence au lendemain de la mort de Nahel, abattu lors d’un contrôle de police à Nanterre mardi matin, ne surprend personne. « Ça ressemble à ce qu’il s’est passé en 2005 après la mort de Zyed et Bouna, et finalement ce qu’il se passe depuis quarante ans. À chaque fois, il y a la mort d’un jeune en lien avec une intervention policière », résume Yazid Kherfi,

Extrait de leparisien.fr du 29.06.23

 

Mort de Nahel à Nanterre : jeunes et police, les raisons de la défiance
Analyse Le policier qui a tué le jeune Nahel a été mis en examen et placé en détention provisoire jeudi 29 juin. Les émeutes, consécutives à ce drame, révèlent le fossé profond qui existe entre la police et une large partie des jeunes des quartiers populaires.

Extrait de la-croix.com du 29.06.23

 

« Ces émeutes sont le symptôme d’une république fracturée »

Gilles Leproust, président de l’association Ville & Banlieue, livre son regard sur la situation explosive dans certains quartiers après le décès de Nahel, tué ce mardi 27 juin à Nanterre par un policier après un refus d’obtempérer.

Alors que le Comité interministériel des villes (CIV) doit avoir lieu ce vendredi à Matignon autour de la Première ministre, Élisabeth Borne, le pays s’embrase et l’agenda politique est bouleversé. Ce CIV, très attendu mais maintes fois repoussé ces derniers mois, doit permettre d’annoncer des « mesures destinées à améliorer concrètement la vie de nos concitoyens dans les quartiers populaires ».

Gilles Leproust, maire d’Allonnes (Sarthe) et président de l’association Ville & Banlieue, appelle aujourd’hui à l’apaisement après les émeutes qui ont éclaté un peu partout en France, mais invite aussi le gouvernement à prendre rapidement la mesure du problème.

Avez-vous été surpris par l’ampleur des débordements observés dans certains quartiers ?
La mort de ce jeune homme est dramatique ...

Extrait de lagazettedescommunes.com du 29.06.23

 

Sur Twitter
@PapNdiaye
Je partage et je comprends l’émotion qu’a provoquée la mort de Nahel. Néanmoins, attaquer et brûler des écoles, des mairies, des commissariats est injustifiable : revenons au calme et à la responsabilité. Tout mon soutien à ceux dont les écoles et les établissements sont touchés.

 

Mort de Nahel : le ministre de l’Education appelle les recteurs à la "vigilance" afin "d’assurer la sécurité des élèves"
Lors d’une réunion avec le ministre Pap Ndiaye, les recteurs ont été invités à être vigilants sur la sécurisation des accès des bâtiments scolaires à la suite des violences urbaines après la mort du jeune Nahel. Le recteur de l’académie de Créteil appelle à reporter ou annuler les festivités de la fin de l’année scolaire.

Extrait de francetvinfo

 

Communiqué de presse
Les Lilas le 29 juin 2023
Mort de Nahel à Nanterre :
Le refus d’obtempérer ne donne pas le droit de tuer !

La FSU partage la vive émotion suscitée par la mort de Nahel M., un jeune homme de 17 ans, lors d’un contrôle de police effectué à Nanterre. Elle s’associe au deuil de la famille, qui a organisé une marche blanche en hommage au jeune homme décédé, et comprend la colère que cet événement a suscité.
Les informations dont on peut aujourd’hui disposer permettent de considérer que le policier n’était pas dans une situation qui l’aurait autorisé à tirer conformément au cadre réglementaire.
Quelles que soient les circonstances, l’usage de l’arme de service, même sans intention de faire feu, ne doit être réservé qu’aux situations où il existe un risque grave, imminent contre
l’intégrité physique de l’agent ou de tiers, et s’il n’y a pas d’autre moyen d’assurer leur protection.
La multiplication des infractions routières susceptibles de mettre en danger la vie d’autrui, des refus d’obtempérer, ne peut en aucun cas légitimer de tels actes.
Ces actes révèlent, entre autres, le manque de formation des agents des forces de l’ordre et la dégradation que les politiques de sécurité publique menées par ce gouvernement ont provoqué au lien de confiance qui doit exister entre les forces de l’ordre et la population qu’elles doivent protéger. L’augmentation du nombre de tirs de policiers depuis la loi de 2017 dite de sécurité publique est un fait établi qui devrait à lui seul convaincre de la nécessité d’une réorientation complète de la politique suivie en matière de sécurité, à commencer par le rétablissement d’une police de proximité.
A l’inverse, tout, dans la politique suivie, concourt aujourd’hui à distendre toujours plus le lien entre la jeunesse, particulièrement celle des quartiers populaires, et la police.
La tragédie dont Nahel M. est victime vient en outre nous rappeler le coût humain d’une logique de surenchère sécuritaire - en particulier la revendication dangereuse de « présomption de légitime défense » pour les policiers - relayée par des campagnes politiques et médiatiques issues de la droite et de l’extrême droite, face auxquelles le gouvernement actuel se montre bien trop conciliant depuis plusieurs années. …/…
Le policier à l’origine du tir mortel sur le jeune homme a été placé en garde à vue pour « homicide volontaire ». Les avocats de la victime ont également déposé plainte contre son collègue pour « complicité d’homicide volontaire ».
La FSU souhaite que la vérité soit établie. Pour ce faire, elle demande que l’enquête confiée à l’IGPN puisse être menée dans des conditions qui garantissent une procédure sereine et équitable, allant jusqu’au dépaysement de l’affaire si nécessaire.
Tout doit être mis en œuvre pour que justice soit rendue et que, le cas échéant, l’auteur de cet acte soit condamné.

Extrait de site.fsu du 29.06.23

(communiqué repris par le Snes et le SNUipp)

 

SNUipp

La FSU-SNUipp partage l’émotion qu’a suscité la mort de Nahel. Depuis, des violences urbaines ont éclaté et plusieus écoles ont été touchées. Le syndicat demande à ce que toute la lumière soit faite et exige que l’égalité républicaine soit enfin mise en œuvre.

Communiqué de presse
Une urgence, la justice.
Une nécessité, l’égalité.
Depuis la mort insupportable du jeune Nahel M. à Nanterre, tué par un policier mardi dernier, des violences urbaines ont éclaté un peu partout sur le territoire. Plusieurs écoles et autres bâtiments publics ont été touchés par des incendies et des dégradations.

Comment faire pour que la mise en danger de la population par ces violences, particulièrement dans les quartiers populaires, s’arrête avant d’autres drames ? Comment faire pour stopper la destruction de ce qui reste de la promesse républicaine sur tout le territoire, écoles, mairies, bibliothèques… ? Comment protéger ce qui n’a pas encore été démantelé par une politique libérale de plus en plus inégalitaire ?

Les incendies d’écoles interrogent sur la réalité d’une promesse républicaine que sont souvent seules à porter ces institutions. Plus largement, le mouvement de révolte qui s’exprime est à mettre en regard des sentiments de ségrégation, de « citoyenneté de seconde zone », des discriminations et de l’immense colère devant les inégalités qui explosent dans notre pays. Pourtant, en aucun cas la violence ne peut être une solution et ce n’est pas l’instauration potentielle de l’État d’Urgence qui résoudra les problèmes de fond.

Il y a une urgence, celle de la justice après la mort de Nahel, qui doit s’exercer en toute indépendance, et, une nécessité, que l’égalité républicaine soit enfin mise en œuvre.

Alors que les choix politiques consistent à mettre en concurrence les personnels enseignants et les écoles, ce ne sont pas les discours sans fondement du président Macron à Marseille qui permettront de donner plus aux élèves des quartiers défavorisés. Il y a urgence au contraire à donner aux enseignantes et enseignants les moyens d’accomplir leur mission.

Un investissement massif dans tous les services publics est impératif. Il faut des personnels soignants, éducateurs, enseignants, des bibliothécaires. Il faut des moyens massifs pour l’école, la culture, le sport et les vacances. Il faut des logements décents pour toutes et tous, du travail et des transports gratuits. Il faut une police républicaine formée, qui protège l’ensemble des citoyens et citoyennes, sur tout le territoire. Il faut donner les moyens aux associations de quartiers. C’est de tout cela dont nous avons besoin pour offrir à l’ensemble de la population de réelles perspectives d’avenir.

La FSU-SNUipp partage la vive émotion suscitée par la mort de Nahel. Elle s’associe au deuil de la famille et des proches.

Elle apporte son soutien à toutes les équipes dont les écoles sont abîmées et qui ne pourront pas finir leur année scolaire avec leurs élèves dans la sérénité. Toutes et tous ensemble, faisons en sorte que la jeunesse de ce pays recommence à croire en l’avenir.

Paris, le 30 juin 2023

Extrait de snuipp.fr du 30.06.23

 

L’Union syndicale Solidaires

Nahel, un jeune homme de dix-sept ans, a été tué le 27 juin par le tir à bout portant d’un policier lors d’un contrôle routier. Une fois de plus, une fois de trop, un mort est à déplorer lors d’une intervention policière dans un quartier populaire.

L’Union syndicale Solidaires présente ses sincères condoléances à la famille de Nahel et notamment à sa mère, à ses proches proches, ses ami·es, ses enseignant·es.

Les images de ce qui s’apparente à une exécution sommaire sont insoutenables. Elles font naître un légitime sentiment de révolte qui s’exprime dans le pays. Aucun danger ne justifiait de sortir une arme et de tuer Nahel dans le cadre d’un simple délit routier.

Certains médias, et pas seulement ceux aux mains d’un milliardaire qui les livre à l’extrême droite, se précipitent pour salir la mémoire de la victime, comme si un éventuel casier judiciaire aurait pu justifier cette action criminelle. L’extrême droite, sans surprise, crache sur la victime, et le gouvernement verse des larmes de crocodile.

L’Union syndicale Solidaires exige que toute la vérité et la justice soient faites pour Nahel. Le sentiment d’impunité de la police tue. Lors de l’adoption de l’article L435-1 de nombreuses voix s’étaient élevées pointant le risque d’un usage inconsidéré des armes à feu. Ces craintes étaient malheureusement fondées. Il y a urgence à modifier la loi et à réformer en profondeur la police, ses techniques d’intervention et son armement. L’ONU elle-même a critiqué récemment la France pour cette violence policière et ses discriminations raciales.

Après Zyed, Bouna, Adama, Théo, Michel, Lamine, Alhoussein et tant d’autres, il est manifeste qu’il y a un grave problème de violence mais également de racisme dans la police française.

L’Union syndicale Solidaires se joint à l’appel à marcher ce jeudi 29 juin, à 14h à Nanterre pour soutenir la famille.

Extrait de solidaires.org du 29.06.23

 

Sur le site OZP, voir :
la sous-rubrique Délinquance, Violences urbaines
les MC Délinquance, Violences urb. (gr 5) et Police, Justice (gr 3)/

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