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Un rapport au Sénat souhaite plus d’élèves de ZEP dans les classes « prépa »

14 septembre 2007

Extrait de « Libération » du 13.09.07 : Les prépas toujours plus élitistes

Selon le Sénat, seul un élève sur dix vient de milieux défavorisés.

« Il y a vingt ans, 29 % des élèves des classes préparatoires étaient issus de catégories sociales défavorisées. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 9 %» : tel est le point de départ d’un rapport du Sénat sur la diversité sociale et l’égalité des chances qui va être rendu public le 25 septembre. Tous les dispositifs mis en place ces dernières années n’auraient donc pas servi à grand-chose. « En prépa, l’élite reproduit de plus en plus l’élite », résume le sénateur PS Yannick Bodin, rapporteur de la mission.

Le rapport, dont il a révélé les grandes lignes à l’AEF (Agence éducation formation), tente d’expliquer cet échec. « Beaucoup de jeunes considèrent que les classes préparatoires ne sont pas faites pour eux, même s’ils ont de bons résultats », remarque-t-il. D’origine modeste, ils s’autocensurent, convaincus que ce n’est pas leur monde.

La mission présidée par Jacques Legendre (UMP) conseille de revoir le système d’orientation dès le collège. « Le problème, c’est que les professeurs considèrent que ce n’est pas leur métier », regrette Yannick Bodin.

Le rapport propose de simplifier les noms des prépas scientifiques pour « éviter que les élèves ne se perdent dans le maquis de ces formations ». Il critique aussi la notation « très dure et déstabilisante » en prépa. « Nous demandons à tous les professeurs de revoir leurs barèmes, explique Yannick Bodin, un étudiant qui connaît le système sait qu’un 5/20 n’est pas forcément catastrophique. Mais dans certaines familles moins informées, cela peut être très décourageant et susciter des abandons. »

Le rapport pointe également l’inégalité entre les élèves selon leur lieu d’habitation. La France ¬compte 500 classes prépas aux grandes écoles pour 2 500 lycées. Mais une quinzaine de départements, notamment ruraux, n’en ont aucune. Il faudrait revoir l’implantation des prépas, souligne le rapport. Il revient sur les expériences menées par le lycée Henri-IV à Paris - qui a ouvert une classe pour mener en prépa des élèves de milieux défavorisés -, les grandes écoles - qui font du tutorat dans les lycées de quartiers difficiles - ou encore Sciences-Po - qui a ouvert un concours pour les élèves des zones d’éducation prioritaire. Il demande « une vraie évaluation afin de voir si certains dispositifs sont plus efficaces que d’autres ».

Enfin, alors que le gouvernement promet des gestes envers les étudiants mais en même temps resserre la vis budgétaire, le rapport demande d’améliorer le système des aides sociales et de créer des internats dans tous les lycées ayant des prépas.

Véronique Soulé

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1 Message

  • Attention les statistiques du premier paragraphe sont faux, il n’y a jamais eu cette chute vertigineuse de 29% à 9%. Au contraire, les nombreuses ouvertures de classes préparatoires sur tout le territoire, l’accès aux bacheliers technologiques ont permis de redresser sensiblement la barre en 20 ans : on est passé de 10% à 13,5% d’élèves issus de milieux défavorisés en prépa. Mais ce sont surtout les classes moyennes qui ont bénéficié de ces efforts, comme le souligne le rapport du Sénat.

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