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Accès à l’enseignement supérieur : un comité stratégique missionné pour améliorer la diversité sociale dans toutes les filières
C’est ce lundi 20 juillet 2020 qu’a été installé officiellement par la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Frédérique Vidal, le comité stratégique "Diversité sociale dans l’enseignement supérieur" présidé par Martin Hirsch, le président de l’Institut de l’engagement. Ce comité, qui comprend 17 membres, est missionné pour mener une réflexion qui doit permettre d’ "intégrer l’ensemble des bacheliers, avec une attention toute particulière portée aux voies technologiques et professionnelles" dans l’enseignement supérieur. Sa création a été décidée à l’issue d’une mission confiée en juin 2019 à plusieurs grandes écoles pour qu’elles réalisent un état des lieux concernant l’ouverture sociale dans les grandes écoles. Les Écoles normales supérieures (Paris, Lyon, Rennes, Saclay), trois écoles de commerce (ESSEC, ESCP et HEC), ainsi que l’École Polytechnique avaient remis leurs rapports avec leurs préconisations le 14 octobre 2019 à la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, à celle des Armées, ainsi qu’à la secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées. Les trois ministres concernées par cette question avaient décidé ce jour là d’élargir la mission à l’ensemble des filières, y compris universitaires.
Le comité est chargé de faire des recommandations pour, à l’échelle du territoire et non plus seulement de ces grandes écoles, "diversifier les voies d’excellence, ouvrir de nouvelles voies d’accès, étendre la diversité sociale à la diversité géographique, multiplier les dispositifs visant à lutter contre l’autocensure et l’assignation à ’résidence sociale’ ". Pour ce faire, des pistes de travail lui ont été préalablement définies : il devra ainsi réfléchir au développement et à la diversification des dispositifs comme les cordées de la réussite, à l’accompagnement systématique des boursiers préparant les épreuves ou encore à la possibilité d’attribuer des points de bonification dans les épreuves aux concours. Les membres du comité devront également réfléchir aux conditions d’un rééquilibrage territorial entre les classes préparatoires situées en région, où les élèves boursiers sont plus présents mais ont un taux de réussite moindre aux épreuves de sélection, et les classes préparatoires franciliennes qui sont dans la situation inverse.
L’X souhaiterait doubler le nombre de boursiers admis d’ici 5 ans
Parmi les propositions qui avaient été déjà faites dans le cadre de la mission confiée aux grandes écoles, par exemple pour améliorer l’ouverture sociale de l’École Polytechnique, figuraient trois orientations : agir sur la détection des talents et des élèves méritants ainsi que sur leur accompagnement, agir sur les concours, puis sur la préparation et l’accompagnement des candidats boursiers. À l’occasion de la remise des rapports en 2019, la ministre des Armées, Florence Parly, avait déclaré vouloir doubler le nombre de boursiers admis à l’X d’ici 5 ans. Elle avait également retenu une autre proposition du président de l’École Polytechnique : celle de mettre les annales des épreuves orales en open data, donc ouverte à tous.
Trois réunions de travail sont programmées en septembre, octobre et novembre et les premières recommandations et actions du comité stratégique sont attendues pour la rentrée 2021.
L’enseignement supérieur compte en moyenne 38 % de boursiers, et seulement entre 11 % et 19 % dans les grandes écoles.
Camille Pons