L’Orchestre de Picardie a tissé des liens avec des ZEP

16 juillet 2007

Extrait des « Echos » du 13.07.07 : L’Orchestre de Picardie fait ses gammes en Europe

Actions de sensibilisation.

Ses 37 musiciens permanents permettent à l’Orchestre de Picardie de jouer tout le répertoire pour cordes et instruments à vent de Bach à aujourd’hui, hormis certaines symphonies. « C’est un choix à la fois économique et artistique, car cela crée une identité sonore unique en France », explique Rose Lowry, l’administratrice générale. Cet ensemble sous statut associatif est financé principalement par la région (1). « Les élus respectent nos missions, et, comme nous suivons leurs projets territoriaux, notre budget a doublé depuis 1994, poursuit-elle. Implantés partout, nous sommes devenus l’orchestre de chacun, y compris celui d’une population rurale parfois assez démunie. »

Pour la Fête de la musique, la formation picarde s’est produite à Mers-les-Bains, une petite commune de 3.500 habitants. En 2006, elle a mené 146 actions de sensibilisation et donné 96 concerts. Trente et un établissements scolaires ont tissé des parrainages approfondis avec elle, dont beaucoup en ZEP. « Nous avons ciblé des jeunes qui, a priori, n’auraient jamais rencontré la musique classique du fait de leur milieu. Ils viennent ensuite aux concerts avec toute leur famille. » Onze musiciens volontaires animent des ateliers et 1.750 élèves assistent aux répétitions.

En attendant sa « maison de l’Orchestre », en 2009, à Amiens, où il pourra répéter, enregistrer, accueillir le public, l’ensemble n’a pas de lieu attitré et vend ses concerts aux salles qui l’accueillent (2). 80 % de la programmation est présentée en Picardie (dans 37 communes l’an dernier), 20 % ailleurs en France ou à l’étranger, car l’orchestre se veut aussi un ambassadeur de la région. « Nous ne pouvons répondre à toutes les sollicitations », se félicite Rose Lowry. Et, comme les musiciens sont très impliqués, il n’y a pas ici de conflits sociaux, malgré une forte syndicalisation et une grande ancienneté. « Ils se sentent investis en tant qu’artistes, car nous leur avons proposé en 1998 de créer des ensembles de chambre ouverts en priorité aux musiciens de deuxième catégorie. Nous en avons sept. »

L’orchestre est aussi en résidence artistique aux quatre coins de la région et crée des temps forts, des mini-festivals par exemple. Depuis 2003, il est à l’initiative d’un réseau européen, One, très valorisant pour les musiciens, qui jouent d’une à deux semaines par an au sein d’une formation étrangère. Soutenu par Bruxelles, One réunit des phalanges de Pologne, Slovénie, Allemagne, Slovaquie et, à partir de juillet, Bulgarie.

(1) 4,5 millions d’euros dont 62,1 % de la région, 13,3 % de l’Etat, 2,7 % d’Amiens Métropole, 21,9 % de la vente des concerts.(2) 3.820 euros le concert en Picardie.

(2) 3.820 euros le concert en Picardie

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