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Les limites de l’intégration par le sport dans les ZEP

11 juillet 2007

Extrait de « Métro » du 10.07.07 : Tu seras footballeur mon fils

Par Réjane Ereau, rédactrice en chef adjointe de « Respect Magazine »

Encouragés à grands coups d’exemples de stars millionnaires, plusieurs milliers d’ados se lancent chaque année dans le sport dans le but de faire carrière. Dans un milieu où les désillusions sont nombreuses... D’où l’urgence de repenser en profondeur l’approche et la gestion du sport dans les quartiers.

Stop ! disent les gamins des cités. Vingt ans qu’on leur rabâche “l’intégration” passe par le sport. L’idée a vécu. Sa place au sein des quartiers est remise en question. En 2000, déjà, l’écrivain Rachid Djaïdani concluait son premier roman (Boumkœur) en demandant pour les cités “une aide autre que l’inauguration d’un panier de basket”.
2005 : les révoltes urbaines visent en premier lieu les infrastructures sportives. Brûlées, détruites.

Automutilation dans laquelle il aurait fallu voir un signe. Réponse la plus visible aux aspirations égalitaires ? Un énième déblocage de fonds destinés à développer davantage... l’activité sportive. Outre son aspect apaisant ou préventif, le sport a longtemps été présenté comme l’ascenseur social le plus accessible pour les jeunes de banlieue. Une conception que des champions issus des milieux concernés refusent désormais de cautionner. Lilian Thuram affirmait récemment préférer évoquer les questions de citoyenneté avec les élèves de ZEP, plutôt que de céder aux discours d’intégration par le sport.

Pourtant, découragés par un système social où ils éprouvent les pires difficultés à trouver leur place, encouragés à grands coups d’exemples de stars millionnaires, plusieurs milliers d’ados se lancent chaque année dans le sport dans le but de faire carrière. Dans un milieu où les désillusions sont nombreuses...

D’où l’urgence de repenser en profondeur l’approche et la gestion du sport dans les quartiers. En ouvrant le champ des perspectives professionnelles. En développant la fonction éducative du sport, pour l’instant sous-exploitée. Sur le terrain, des éducateurs et des responsables associatifs sont déjà mobilisés. Bientôt soutenus par une nouvelle volonté politique ?

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