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L’objectif de lutte contre les inégalités dans le schéma des formations en Ile-de-France

27 mars 2007

Extraits de « L’Expresso » du 20.03.07 : Le schéma des formations en Ile-de-France

"Comme les autres régions, l’Île-de-France entend assumer pleinement l’exercice des compétences qui lui ont été transférées avec une volonté de voir progresser l’équité et la réussite. Aucun jeune de notre région, et notamment des quartiers populaires, ne doit pouvoir penser qu’il est oublié des progrès en éducation et en formation, et au contraire doit penser qu’il peut avoir accès à la filière de son choix. Chacun doit pouvoir également bénéficier d’une culture générale commune, de qualité, quelle que soit la formation suivie, adaptée aux exigences de la vie moderne et répondant aux besoins de formation du citoyen responsable et acteur de la société". La région Ile-de-France a mis en forme son projet de Schéma prévisionnel des formations en lycées pour 2007-2013.

Le document souhaite développer l’autonomie des lycéens, améliorer leur orientation, élever le niveau de formation.

Les collectivités sont amenées à accroître leur implication dans le service public de
l’éducation dans un contexte qui appelle une action renforcée pour réduire les inégalités,
soutenir le développement et favoriser l’insertion, ...

(...)

6/ Réduire les inégalités et lutter contre les discriminations

Synthèse : diagnostic et proposition : 113

Diagnostic : Les inégalités territoriales, sociales et culturelles pèsent
lourdement sur les inégalités de réussite, ...

Proposition : Donner à chaque jeune les moyens de réussir, ...

Axes d’intervention :

Développer la lutte contre le décrochage scolaire et faciliter la reprise de formation 119

Initier des actions de soutien à l’accompagnement éducatif pour ceux pour qui l’accès à la réussite est le plus difficile : 121

Renforcer l’aide sociale individuelle pour pallier les inégalités : 124

Permettre à chacun de choisir sa formation quel que soit son domicile et son origine
sociale : 126

Améliorer l’accueil des élèves handicapés : 130

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Un extrait

Synthèse : diagnostic et propositions

En Île-de-France se manifeste de façon particulièrement aigue la situation de la société française où se renforcent les inégalités territoriales, sociales, culturelles et technologiques.

La Région est en effet marquée par une forte disparité sociale et géographique ; des zones très favorisées se distinguent des quartiers populaires dans lesquelles une partie de la population est touchée par la grande pauvreté. Même s’il convient d’éviter les généralisations et la stigmatisation des quartiers en difficultés où, il faut le rappeler, existent de remarquables réussites, il n’en demeure pas moins que le marquage social des territoires se retrouve dans les établissements scolaires dont la mixité sociale est de plus en plus réduite.

Les inégalités géographiques dans l’offre de formation restent trop accentuées. Le système de formation est largement orienté par l’offre de formation. Bien entendu, seules les places offertes dans les différentes formations sont occupées à la rentrée et déterminent les filières de formation suivies par les élèves. L’image ou la notoriété accordée aux établissements, en particulier pour les CPGE ou les STS, est aussi un élément essentiel. C’est pourquoi, la répartition de l’offre sur le territoire et l’appui apporté aux formations qui souffrent d’une concurrence trop vive des lycées parisiens constitue une responsabilité forte des pouvoirs publics dans laquelle la Région s’engage pour améliorer les chances d’insertion et assurer une meilleure équité territoriale (cf. 3ème principe : améliorer le niveau de formation).

Depuis plusieurs décennies, nous assistons à une massification sans précédent de l’accès à l’enseignement secondaire, la quasi-totalité des élèves atteignant aujourd’hui une classe de troisième. Sur les 750 000 élèves qui terminent une classe de troisième chaque année en France, six sur dix continuent à la rentrée suivante en second cycle général ou technologique et quatre sur dix en second cycle professionnel. Parmi ceux qui poursuivent leurs études en second cycle général ou technologique, cinq sur six sont inscrits en lycée public. Parmi ceux qui continuent en second cycle professionnel, deux jeunes sur quatre fréquentent un lycée public, un sur quatre un centre de formation d’apprentis, et un sur quatre un lycée agricole ou un lycée professionnel privé (chiffres France entière 2005).

Cette massification ne s’est cependant pas traduite par une amélioration du taux de réussite. A l’inverse, nous assistons même à ce qui pourrait être qualifié de « démocratisation ségrégative » en fonction de l’origine sociale des jeunes. Les disparités sociales et géographiques se traduisent comme l’indiquent les chiffres suivants, par des différences flagrantes de réussite suivant les origines sociales des élèves se manifestent dès le passage de l’école primaire au collège. Les différences les plus importantes se situent lors du Brevet des collèges : 71,9 % de réussite pour les enfants « d’ouvriers » contre 92,2 % pour ceux issus de familles « cadres, professions intellectuelles supérieures ». Il faut ajouter que les catégories les plus touchées par l’échec scolaire sont les familles « sans activité professionnelle » : pour le Brevet, les enfants de ces familles ne réussissent qu’à 62,3 % soit 8 points de moins que pour la catégorie « ouvriers ».

A l’examen du Baccalauréat, les enfants d’origine familiale « Cadres, professions intellectuelles supérieures » réussissent à 86,6 % tandis que ceux d’origine familiale « ouvriers » obtiennent le baccalauréat à 76,4 %, soit plus de 10 points d’écart.

Nombre d’indicateurs montrent que « l’ascenseur social » de l’Ecole est en panne. Les enfants d’ouvriers et d’employés, qui représentent au collège près de la moitié des élèves de 6ème, représentent moins d’un quart des étudiants et moins de 15% des élèves des filières sélectives des classes préparatoires aux grandes écoles. Le contraste est encore plus fort pour les enfants d’ouvriers : 32% des effectifs de 6ème, 6% des classes préparatoires. A 18 ans, près de 3 enfants d’ouvriers sur 10 ont arrêté leurs études contre 5% des enfants de cadres.

Le système de « méritocratie républicaine » ne laisse que peu d’espoir aux enfants issus des catégories sociales les moins favorisées.

(...)

Lire le schéma régional

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