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L’Europe de l’éducation en chiffres (Depp, déc. 2022) : - Les enseignants (ToutEduc) - Classes plus chargées et salaires plus bas en France (Libération)

26 décembre 2022

L’Europe de l’éducation en chiffres 2022
Depp Statistiques Publication
Les comparaisons internationales sont devenues un point d’appui incontournable au pilotage des systèmes éducatifs et à l’élaboration des politiques publiques d’éducation. Il est donc primordial d’en maîtriser la qualité et la pertinence afin de les utiliser à bon escient et d’en tirer des interprétations valides.

À travers L’Europe de l’éducation en chiffres, la DEPP propose un panorama complet d’indicateurs et d’analyses pour apprécier les résultats mais aussi la diversité des modes d’organisation de la scolarité dans l’Union européenne, et situer la France par rapport à ses voisins.

Comme dans les éditions précédentes, les grands thèmes suivants sont abordés : l’organisation de la scolarité, les principaux acteurs de l’éducation (élèves, parents, enseignants), les résultats des systèmes éducatifs et les retombées sociales et économiques de l’éducation. De nouvelles analyses viennent enrichir ces thématiques, en particulier celles portant sur l’enseignement professionnel du second cycle du secondaire et sur l’éducation face aux enjeux environnementaux. Une fiche supplémentaire, élaborée en collaboration avec le réseau européen Eurydice, apporte des informations sur l’accueil de réfugiés d’Ukraine dans les systèmes éducatifs au sein de l’Union européenne.

Données à télécharger

Chapitre 1. Les systèmes éducatifs européens

Chapitre 2. Les élèves

Chapitre 3. Les parents d’élèves

Chapitre 4. Focus : les enseignants

Chapitre 5. Les résultats des systèmes éducatifs

Chapitre 6. L’éducation au prisme de la société : travail, santé, valeurs
Contributeurs

Extrait éducation.gouv.fr de décembre 2022

 

 

Financement, organisation des systèmes scolaires, orientations... L’Europe de l’éducation vue par la DEPP

L’accueil des enfants réfugiés ukrainiens augmente de 4 % le nombre des élèves des niveaux élémentaire, collège et lycée en Pologne (près de 200 000 élèves accueillis), de 2,5 % en Estonie et Lituanie, d’un peu plus de 1 % en Allemagne (114 000 élèves) et de 0,15 % en France (16 000 élèves), moins que l’Italie (27 000) ou l’Espagne (26 000). A noter qu’en Roumanie, seuls 8 % des enfants réfugiés sont scolarisés. Ces données sont prélevées dans "L’Europe de l’éducation 2022", un ensemble d’informations de diverses sources réunies par la DEPP, le service statistique de l’Education nationale.

Budget. La dépense par élève varie selon les pays. La France est en dessous de la moyenne des 22 pays de l’Union européenne membres de l’OCDE pour les niveaux pré-élémentaire (9 555 $ en parité de pouvoir d’achat, contre 9 841 pour l’UE-22), élémentaire (9 312 vs 10 141 $-PPA) et collège (11 825 vs 11 945). Elle est en revanche au-dessus au niveau lycée (15 725 vs 11 646). Seuls l’Allemagne, l’Autriche et le Luxembourg dépensent plus que la France par lycéen.

Durée. La France et la Hongrie sont les seuls pays où la scolarité obligatoire commence à 3 ans, la scolarité est obligatoire jusqu’à 19 ans en Allemagne, 18 ans en Belgique, Finlande, Pologne, 15 ou 16 dans tous les autres, mais elle peut être prolongée par une obligation de formation jusqu’à 18 ans en France, Autriche, Pays-Bas, Pologne. L’entrée à l’école élémentaire se fait en général à 6 ans, mais à 7 ans en Bulgarie, Finlande, Pologne, Suède, Croatie et dans les trois Etats baltes.

Orientation. Alors qu’un peu moins de 40 % des jeunes Français suivent, au niveau lycée, un enseignement professionnel, la moyenne pour les pays européens (UE-27) est un peu inférieure à 50 %. Elle dépasse les 70 % en Slovaquie et les approche en Autriche et aux Pays-Bas.

C’est en Suède qu’on trouve, proportionnellement, le plus de jeunes (15-19 ans) qui ne sont ni en étude, ni en emploi. Aux Pays-Bas, près de 50 % des jeunes combinent emploi et études. Au total, 81 % (UE-22) des 15-19 ans sont scolarisés ou étudiants (83 % en France) et 10 % en "études et emploi" (apprentis ou étudiants salariés) (8 % en France), 4 % en emploi (3 % en France), 6 % ne sont ni en études ni en emploi (7 % en France, 4 % au Portugal, 13 % en Italie, 14 % en Suède).

Dans la plupart des pays européens, 30 à 40 % des 20-24 ans suivent un enseignement supérieur. C’est moins de 30 % en Suède, Slovaquie, Hongrie. C’est plus de 40 % aux Pays-Bas, en Slovénie, Lettonie, Grèce. On compte en France 7,8 % de 18-24 ans sortis du système scolaire avec au mieux le brevet (9,7 % en moyenne européenne, 11,8. % en Allemagne) mais 14,4 % de jeunes, diplômés ou non, qui ne sont ni emploi ni en formation (NEET) (13,7 en moyenne européenne, 9,4 en Allemagne), parmi eux 5,2 % des jeunes qui sont à la fois sans diplôme, sans emploi et sans formation (5,6 en moyenne européenne, 5,9 en Allemagne, 8,4 en Italie).

Enseignants. La France, l’Italie et le Portugal sont les seuls pays à exiger le niveau master pour enseigner à l’école maternelle. Au niveau élémentaire, s’y ajoutent l’Allemagne, la Suède, la République Tchèque et la Slovaquie, au niveau collège, seuls l’Irlande, la Pologne, le Danemark et les Pays-Bas sont à bac+3, voire bac+2, au niveau lycée, tous sont au niveau master, sauf en Irlande où seul le niveau licence est requis.

C’est en Suède que les enseignants passent le plus de temps dans l’école au niveau maternelle (1 792 heures dans l’année), en Lituanie que le temps de présence est le moins élevé (640 h), il est en France de 954 h pour une moyenne européenne de 1071 (UE-22), au niveau élémentaire, avec 954h, les enseignants français sont au-dessus de la moyenne européenne (740h), comme ils le sont au niveau collège (720h pour une moyenne de 659h) et lycée d’enseignement général (720h pour 642 en moyenne, moins que leurs homologues suédois, 1 360h, mais bien davantage que les Polonais, 483 !).

A l’école maternelle, un enseignant français a un salaire moyen annuel de 44 000 $ (PPA), plus qu’en Italie (40 000) mais moins qu’au Portugal (52 000). En élémentaire, il gagne un peu moins, 42 800, loin derrière ses collègues portugais (47 500), finlandais (50 000) et surtout autrichiens (64 000) et allemands (81 500). Les différences sont à peu près identiques au niveau collège. Au niveau lycée d’enseignement général, l’enseignant français touche en moyenne près de 54 000 $, 8 000 de plus que son homologue italien, 3 000 de plus que son collègue portugais, mais moins que ses homologues finlandais (près de 63 000), autrichien (82 000) ou allemand (94 500).

Extrait de touteduc.fr du 23.12.22

 

Classes chargées, salaires bas : les profs français moins bien lotis que leurs voisins
Un rapport de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance souligne le retard de l’éducation en France par rapport à ses voisins européens.

Alors que la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp), service qui dépend du ministère de l’Education nationale, vient de publier son rapport « L’Europe de l’éducation en chiffres », basé sur différentes évaluations européennes et internationales, Libération tire différents enseignements du côté des profs, de cette « base précieuse pour les analyses et les décisions nationales », comme l’écrit le ministre de l’Education, Pap Ndiaye, en préambule du rapport.

Taux d’encadrement élevé
L’Union européenne compte en moyenne 19 élèves par classe en élémentaire (maternelle et primaire) et 21 dans le premier cycle du secondaire (l’équivalent du collège). C’est la France qui détient le palmarès des classes les plus chargées avec en moyenne 22 élèves par classe en élémentaire (contre 17 en Grèce, en Lettonie et en Pologne qui ont les classes les moins chargées) et 26 au collège (contre 17 en Lettonie qui a là aussi le plus faible effectif).

Sans surprise donc, la France se hisse aussi en haut du palmarès sur le taux d’encadrement, c’est-à-dire le nombre d’élèves par enseignant en équivalent temps plein, avec 23,2 élèves par enseignant en maternelle et 18,4 en élémentaire. Le taux est aussi plus fort au collège en France (14,6) qu’en Allemagne (12,8), mais de manière moins marquée. En revanche, au lycée, la tendance s’inverse : avec 11,3 élèves par professeur, une moyenne en dessous de nombreux pays et notamment de l’Allemagne (12,2).

Plus gros temps d’enseignement
Les professeurs français sont aussi loin d’être les mieux payés d’Europe. Si le salaire des enseignants européens est globalement inférieur à ceux des autres actifs dans l’Union européenne, c’est encore plus vrai en France, comme en Autriche et en Italie. Autre donnée intéressante : depuis 2014, les salaires des enseignants débutants ont augmenté dans la plupart des pays. Mais la France fait partie de ceux dans laquelle cette augmentation a été la plus faible (entre 1 et 3%), contrairement à l’Allemagne, l’Autriche et la Pologne qui enregistrent une hausse comprise entre 15 et 30%.

En milieu de carrière, c’est encore moins glorieux : les salaires des enseignants français restent nettement inférieurs à ceux de la moyenne des pays de l’OCDE, comme le soulignait le rapport annuel de l’Organisation de coopération et de développement économiques publié en octobre et mis en avant par la Depp. En élémentaire, les enseignants ayant quinze ans d’expérience gagnent environ 20% de moins que la moyenne de l’OCDE, avec 40 043 dollars brut (37700 euros) par an en moyenne. Ces derniers gagnent trois fois moins par rapport à leurs voisins allemands. Pour les enseignants du secondaire, c’est près de 15 % de moins, avec 43 133 dollars par an. Par rapport aux autres pays de l’OCDE, le rapport montre aussi qu’il faut en France trente-cinq ans d’expérience aux enseignants pour passer du salaire de départ au salaire le plus élevé, contre vingt-six ans pour la moyenne européenne. Ainsi, près de la moitié des enseignants de moins de 30 ans et un quart des plus de 50 ans se disent insatisfaits de leurs salaire.

Pourtant, en France, le temps d’enseignement est plus élevé que dans d’autres pays européens, notamment en élémentaire. Les professeurs des écoles enseignent 900 heures par an contre 740 en moyenne dans les autres pays de l’UE. Au collège, les enseignants passent 720 heures devant les élèves, contre 659 en moyenne dans le reste de l’Europe.

Extrait de liberation.fr du 23.12.22

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