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Stage de formation pour maternelles en ZEP à L’Ile-de-la Réunion

16 octobre 2005

Extrait de « Week-end » du 15.10.05 : un stage sur la prévention des difficultés scolaires

Pierre Géraud et Olivier Lodého animent un stage sur la prévention des difficultés scolaires

Pierre Géraud, professeur de psychopédagogie, et Olivier Lodého, responsable de formation des enseignants spécialisés, tous deux de l’IUFM (Institut Universitaire pour la Formation des Maîtres) à St Denis de La Réunion, ont animé un stage sur la prévention des difficultés scolaires à l’école, sur l’invitation de l’Organisation mondiale de l’éducation préscolaire (OMEP) de l’Ile Maurice,.

Le stage, parrainé par l’ambassade de France, a permis aux participantes, dont des directrices et des formatrices de l’OMEP et d’autres ONG, des institutrices chevronnées ainsi que des remedial teachers affectés aux écoles de la ZEP, de mieux s’armer pour identifier et prévenir les difficultés que connaissent les enfants au début de leur scolarité.
Le stage a été construit autour de deux postulats et six objectifs. Le premier postulat est que la prévention consiste à aller au-devant de difficultés et à en éviter l’apparition chez l’enfant afin de faciliter son adaptation à la réalité scolaire. En fait, l’idée de la prévention est d’empêcher l’émergence des difficultés telles les difficultés d’adaptation qui freinent l’intégration normale et en douceur de l’enfant dans l’univers scolaire. Les difficultés d’adaptation surviennent surtout au moment de la transition de la petite à la grande section. "On voit des enfants qui ont du mal à entrer dans l’apprentissage, parce qu’ils vivent mal la séparation", nous expliquent Pierre Géraud et Olivier Lodého.

Objectifs, contenus et démarches

Le second postulat est que l’anticipation des difficultés scolaires qui est au cœur du premier postulat, ne doit pas exclure une adaptation de l’école aux besoins des enfants qu’elle reçoit. Ainsi, toute prévention primaire est avant tout institutionnelle. Selon Pierre Géraud et Olivier Lodého, on peut anticiper ces difficultés par un travail systématique qui relève avant tout de l’école. Les animateurs se sont fixé six objectifs pour ce stage, à savoir :

– enclencher une réflexion sur la prévention comme une réponse visant l’anticipation de difficultés ;

– dédramatiser les difficultés scolaires en considérant qu’il s’agit d’un processus normal d’apprentissage ;

– dégager, à partir de l’analyse de constats, des pistes pour la mise en œuvre d’un projet de prévention ;

– apporter des éléments théoriques nécessaires à une meilleure compréhension des processus mis en œuvre dans les dispositifs de prévention (chaîne symbolique, observation) ;

– réfléchir à la démarche de projet dans le cadre de la prévention ;

– vivre des situations d’expression et de communication afin d’ajuster ses propres attitudes (notamment à travers le dessin).

Les animateurs ont confié à Week-End les contenus et les démarches propres à ce stage de sensibilisation et de formation. Les éléments théoriques ont été accompagnés de pratiques de terrain sur le développement de l’enfant. "Nous avons abordé également les modalités pratiques de mise en œuvre, l’inscription dans une démarche de projet, l’organisation pratique dans la classe", ont-ils fait comprendre. Aussi, les animateurs ont eux-mêmes pris la peine d’observer et d’évaluer des élèves de classes maternelles, d’analyser les résultats et de prévoir des pistes de travail. Des documents vidéo ont été utilisés pour illustrer les propos. "Les stagiaires ont été invités à vivre des situations mettant en jeu l’expression et la communication non-verbale et verbale", ont-ils expliqué. Cela permettra aux stagiaires d’ajuster éventuellement leurs conduites dans la relation d’aide pédagogique qu’ils auront à instaurer dans le cadre professionnel.

Amener l’enfant à devenir élève en amont
"Ce qui devrait nous intéresser dans toute la question de prévention, c’est sa finalité, qui est d’aider les enfants de la maternelle à devenir des élèves en amont, sachant pourquoi ils sont à l’école et ayant envie d’y être", insistent les deux professionnels de l’IUFM. Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire de développer un partenariat à divers niveaux, entre les parents et l’école, entre collègues en milieu scolaire, avec des spécialistes tels des orthophonistes, des travailleurs sociaux, etc. Ce partenariat a l’avantage de faciliter l’échange sur des problèmes et la recherche des solutions en commun. La démarche en question aide doublement : outre qu’elle permet de trouver des pistes susceptibles de prévenir les difficultés scolaires, elle a le mérite de pouvoir générer un protocole d’accord en vue d’encourager la mise en commun des compétences pour résoudre les difficultés scolaires, voire les prévenir pour le mieux-être des futures générations des scolarisés.

Les parents ont un rôle de facilitateurs à jouer dans ce domaine, même s’ils ne savent pas trop comment s’y prendre. Ils ont l’avantage de mieux connaître leurs enfants, ils sont en mesure de donner du sens au comportement de l’enfant. Ainsi, il peut arriver qu’un enfant de cinq ans perde subitement toute envie de travailler à l’école, ce qui inquiète l’enseignant. Or, une rencontre avec la maman apprend à l’enseignant la naissance dans la famille d’un nouvel enfant, une présence qui a un effet inhibitif sur l’enfant scolarisé. Cette découverte permettra à l’enseignant de dédramatiser la situation, de mieux comprendre ce dernier et de mettre moins de pression sur lui en se disant que ce traumatisme est passager.

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