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Le SNES critique la circulaire ZEP et lance une pétition

12 avril 2006

Extrait du site du SNES, le 12.04.06 : Circulaire ZEP

Extension du domaine de la déréglementation

Le Ministère de l’Education Nationale a publié au Bulletin Officiel du 6 avril une circulaire relative aux « principes et modalités de la politique de l’éducation prioritaire », qui n’a pas fait l’objet en tant que telle d’une consultation. Le dialogue social n’est décidément pas à l’ordre du jour de ce Ministère !

Cette circulaire confirme toutes les craintes que le SNES exprime depuis les premières annonces du 13 décembre 2005.

Dans le cadre imposé d’une éducation prioritaire à plusieurs niveaux, qui conduira à l’éjection d’un nombre considérable d’établissements, le Ministère remet de fait en cause la logique d’aide territoriale, niant ainsi les réalités sociales à l’œuvre dans l’échec scolaire.

Loin de viser l’ensemble de la culture scolaire pour les élèves de ZEP, le Ministère entend les cantonner à un socle commun étriqué. Des parcours individualisés sur la base d’un livret de compétences en fonction des rythmes et "talents" supposés de chacun et des groupes de compétences mis en place avec la participation active des corps d’inspection ouvrent la voie à une organisation dérogatoire des enseignements que le SNES dénonce. Les élèves en difficulté seront fortement encouragés à suivre la voie de l’apprentissage, les élèves jugés les plus méritants ayant, eux, le droit d’échapper à cette école au rabais et de choisir leur lycée après la 3ème, renforçant ainsi la ghettoïsation déjà l’ouvre dans les quartiers difficiles. Le SNES demande l’abandon de cette politique ZEP qui organise, dans le droit fil de la loi Fillon, une école à plusieurs vitesses et un tri social.

La circulaire confirme la volonté du Ministère de déréglementer les missions et les carrières des enseignants :

 a) en redéployant vers les EP1 1000 enseignants dits « supplémentaires » pour des missions floues et polyvalentes définies localement par les chefs d’établissement ;

 b) en prévoyant des services partagés entre école et collège ;

 c) en introduisant la bivalence au collège ;

 d) en renforçant la méritocratie pour les promotions d’échelon et de grade (à volume constant).

Elle prévoit d’ores et déjà de généraliser la méthode imposée dans les EP1 à toute l’éducation prioritaire dès la rentrée 2007.

Le SNES défend une autre conception de l’éducation prioritaire. Avec les personnels, il dénonce le dynamitage de la carte actuelle des ZEP, la logique de redéploiement qui pénalise tous les collèges et qui vise à abandonner des centaines d’établissements, il refuse qu’une fois de plus les établissements ZEP servent de laboratoires où toutes les déréglementations sont expérimentées avant d’être étendues à tous les établissements, il exige le maintien des garanties statutaires actuelles des personnels.

Avec le SNEP et le SNUEP, il lance une pétition exigeant l’abandon de cette réforme ZEP et une tout autre politique de l’éducation prioritaire.

Le point sur les ZEP, Les 17 propositions

Pétition

Paris, le 11 avril 2006

US n° 635 du 8 avril 2006

ZEP : Généralisation de la déréglementation

Le dialogue social n’est décidément pas à l’ordre du jour du Ministère ! Un projet de circulaire sur les « principes et les modalités de la politique d’éducation prioritaire » semble écrit, sans aucune consultation à ce jour. La circulaire de rentrée en reprend certains éléments, mais ce projet est bien plus explicité.

Dans le cadre imposé d’une éducation prioritaire à plusieurs niveaux, qui conduira à l’éjection d’un nombre considérable d’établissements, le Ministère réaffirme une logique qui nie les réalités sociales à l’œuvre dans l’échec scolaire et remet en cause la logique d’aide territoriale. Pour les élèves de ZEP, il n’est pas question de viser l’ensemble de la culture scolaire, mais de les cantonner à un socle commun rabougri. « Au-delà, précise le projet, il convient, dans une logique de parcours de formation de l’élève, d’élargir ses choix » : il s’agit bien d’une organisation dérogatoire des enseignements, avec des parcours individualisés sur la base d’un livret de compétences en fonction des rythmes et "talents" supposés de chacun. Les élèves en difficulté seront fortement encouragés à suivre la voie de l’apprentissage, les élèves jugés les plus méritants ayant, eux, le droit d’échapper à cette école au rabais et de choisir leur lycée après la 3ème.
Le projet confirme la volonté de déréglementer les missions et carrières des enseignants : services partagés entre 1er et 2nd degré, introduction de la bivalence au collège, renforcement de la méritocratie pour les promotions d’échelon et de grade. Les 1000 enseignants supplémentaires seront affectés dans les EP1 sur un poste à profil élaboré par les comités exécutifs. Leur service se partagera entre « un service d’enseignement devant des classes constituées » et des missions polyvalentes définies localement. Des TZR seront « suscités » pour une affectation provisoire sur les postes restés vacants.

Le projet prévoit d’ores et déjà de généraliser la méthode imposée dans les EP1 à toute l’éducation prioritaire dès la rentrée 07. Pour l’étendre, sans doute, à l’ensemble du 2nd degré par la suite. C’est donc bien l’ensemble de la réforme ZEP qu’il s’agit de dénoncer. La CA Nationale a décidé de mieux relayer encore les actions engagées et d’appeler à les développer : une rubrique "échos des S1" a été créée sur notre site et une liste de diffusion sera ouverte sous peu. Une pétition commune SNES, SNEP, SNUEP est signable en ligne sur le site : il s’agit d’obtenir le retrait d’une réforme qui aura des implications pour l’ensemble du système éducatif et des personnels.

Bruno Mer

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