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Les ZEP en question(s) : suite et fin du dossier Ligue / OZP

19 février 2006

Extrait des « Idées en mouvement » de février 2006 : Le dossier ZEP du mensuel de La Ligue)

Nous terminons la publication du dossier « Les ZEP en question(s) » du mensuel de la Ligue de l’Enseignement « Les Idées en mouvement », n° 136, février 2006.

Historique des Zep en France

Préhistoire

 Pendant les années 60, élaboration du concept par des équipes pédagogiques travaillant dans des écoles en territoires défavorisés.

 1972 : les ZEP deviennent une revendication syndicale.

 1978 : les ZEP deviennent un objectif politique.

Histoire : les trois « vagues »

 1981-1983 : création des ZEP par Alain Savary, puis silence à partir de 1984.

 1990-1992 : relance et organisation du dispositif ZEP, puis silence à partir de 1993.

 1997-1998 : relance vigoureuse, puis dénaturation et silence à partir de 2000.

L’actualité

 2003-2004 : abandon de la politique éducative territoriale au profit des actions sur les « individus en difficulté ». Reprise du dossier par le ministère de la cohésion sociale.

 2005 : retour du dossier ZEP pendant l’été 2005 à l’Éducation nationale et annonce de mesures, le 13 décembre, suite aux violences urbaines de l’automne.

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Quelques données chiffrées sur les ZEP

L’éducation prioritaire est constituée des ZEP (zones) et des REP (réseaux).

Elle concerne en France 1700000 élèves scolarisés en zone ou en réseau d’éducation prioritaire (ZEP ou REP), soit un jeune sur cinq environ.

Nombre de ZEP (et de REP à partir de 1999)

 années 80 : 362 ZEP

 années 90 : 558 ZEP

 2005 : 707 ZEP et 809 REP

Nombre d’écoles et d’établissements en ZEP ou REP en 2005

 7115 écoles

 1098 collèges

 165 lycées (toutes catégories)

Nombre d’élèves en éducation prioritaire

 1 000 000 d’écoliers, environ, soit 15 % des écoliers de France

 560 000 collégiens, soit 21 % des collégiens

 et 11 % des lycéens de lycées professionnels et 3 % des autres lycées

(source : ministère de l’ENESR)

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Situation des ZEP et REP

À l’origine (1981), les ZEP devaient être créées dans un petit nombre de territoires en grande difficulté, là où l’Éducation nationale ne parvenait pas, depuis longtemps, à assurer ses missions premières. L’objectif a été en partie atteint, mais, dès le début, divers quartiers, villes ou cantons ne connaissant pas de grandes difficultés ont quand même été retenus comme ZEP.

Aujourd’hui, la variété est encore plus grande : on trouve des ZEP et des RE un peu partout en France, aussi bien dans des lieux très défavorisés que dans d’autres très ordinaires.

Les différences sont grandes selon les régions. Le taux d’élèves en ZEP est de 8 % environ en Bretagne et dans le Limousin mais s’élève à 30 % environ en Paca, Haute-Normandie et dans le Nord- Pas-de-Calais. À l’est de Paris, la banlieue voit 35 % des élèves en ZEP et les Dom 39 %. La Corse culmine avec 58 %.

Parmi les mesures annoncées en décembre 2005, il est prévu de diminuer le nombre de ZEP et de concentrer l’effort sur celles en très grande difficulté mais on sait que cela sera fait à moyens globaux constants.

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Comment fonctionne une ZEP ?

Depuis 1990, toutes les ZEP et tous les REP (zones et réseaux d’éducation prioritaire) ont le même type de fonctionnement appuyé sur un document et une équipe.

 Le document, c’est un projet de réussite scolaire interdegrés (écoles maternelles, écoles élémentaires et collège, parfois aussi lycée) et partenarial (Éducation nationale, parents d’élèves, collectivités territoriales, associations locales, développement social urbain...). Ce projet est appelé « contrat de réussite scolaire » mais on trouve aussi des « projets de zone ». Quel que soit son nom, ce document est public, tout citoyen peut le demander et chaque enseignant est chargé quotidiennement de le mettre en oeuvre dans sa classe.

 L’équipe, c’est un conseil de zone ou de réseau, qui assure une fonction de pilotage. On y trouve d’abord le responsable, le coresponsable et le coordonnateur. Les deux premiers sont le principal du collège et l’inspecteur de l’Éducation nationale, l’un des deux étant nommé responsable. Dans ce conseil, on trouve en général les directeurs d’école, des représentants de la mairie et des forces vives locales, par exemple des associations assurant des activités culturelles.

L’éducation prioritaire étant décentralisée depuis son origine, on trouve donc des différences entre les régions, ou entre les départements. Dans quelques régions, on ne trouve que des REP ; dans d’autres, il n’y a que des ZEP. Le plus souvent, il y a des ZEP et des REP.

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Comment travailler avec une ZEP ?

Tout d’abord, est-on certain de se trouver en ZEP ou en REP ? Pour le savoir, on peut se renseigner dans les écoles ou au collège ; on peut aussi se connecter sur la rubrique « Annuaire des ZEP et REP » du site où se trouve la liste complète, par département, de toutes les écoles et des collèges et lycées de France de l’éducation prioritaire.

NDLR, le 20 février 2006 : pour savoir ce que sera cette liste à la rentrée scolaire 2006, consulter l’article

Quand on veut travailler avec une ZEP ou un REP, par exemple pour la mise en place d’un contrat d’accompagnement à la scolarité, il convient de s’adresser au responsable ou au coordonnateur : il suffit de demander leurs nom et coordonnées à l’une des écoles ou au collège du secteur. Une fois le contact pris, il faut demander un exemplaire du contrat de réussite scolaire (ou du projet de zone) afin de voir dans quels domaines la ZEP ou le REP ont décidé de porter leurs efforts pour une meilleure réussite scolaire.

Ainsi une association peut-elle s’inscrire de façon positive et précise dans un travail collectif local. En pratique, il faut repérer la personne la plus abordable, en général le coordonnateur : il a pour fonction de faire fonctionner la ZEP au quotidien et apprécie toujours les contacts avec les partenaires locaux, surtout une association liée à la
Ligue de l’enseignement qui présente des garanties de laïcité et de transparence.

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Prochainement, un colloque sur les ZEP

L’Unsa-Éducation organise en partenariat avec l’Observatoire des zones prioritaires et la Ligue de l’enseignement un colloque le 22 mars 2006 à la MGEN de Paris. Avec la participation, entre autres, de Jean-Louis Auduc, Frédéric Bourcier, Éric Favey, Philippe Meirieu, Nicolas Renard... Des syndicalistes, des personnels de terrain (enseignant, chef d’établissement, coordonnateur ZEP, assistant social, infirmière, médecin, éducateur) ainsi que des parents seront également présents.

Les résultats d’une grande enquête auprès des personnels travaillant en ZEP seront communiqués et analysés. Le questionnaire de l’enquête peut être consulté et renseigné sur le site de l’Unsa-Éducation De 9 h 30 à 17 h, MGEN, 3 square Max Hymans, Paris 15ème. Renseignements ou 01 56 20 29 50.

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Une bibliographie pour les ZEP

Parmi les ressources à disposition sur Internet, signalons d’une part la bibliographie du Centre Alain Savary (Institut national de recherche pédagogique), et celle du centre de ressources d’actions éducatives en milieu difficile (CRAEMD) d’Amiens avec l’excellent « Tout savoir sur les ZEP
 » en 99 questions et réponses.

Le centre Alain Savary diffuse par ailleurs gratuitement le bulletin « X.Y.Zep » à tous les responsables et coordonnateurs de ZEP-REP ainsi qu’aux responsables du système éducatif (inspections académiques, rectorats, IUFM) et partenaires du système éducatif.

Il est téléchargeable sur le site. Outre un éditorial, chaque numéro comporte des rubriques Zoom, Recherche, Ressources, Boussole et Brèves. Un dossier traite d’enjeux, pratiques et théoriques, importants pour la conception et la mise en oeuvre de pratiques pédagogiques et éducatives en milieux difficiles et est complété par des indications bibliographiques.

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