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Les grandes écoles et l’égalité des chances

6 janvier 2006

Extrait de VousNousIls du 04.01.06 : La lente marche pour l’égalité des chances dans les études supérieures

Le couple grandes écoles et lycées "prioritaires" lancé en 2001 lorsque Sciences-Po Paris a "épousé" pour la première fois, via une convention, des élèves défavorisés, se voit, cinq ans plus tard, célébré comme une priorité nationale lors des voeux de Jacques Chirac à la presse.

Les conventions grandes-écoles et lycées ont aujourd’hui le vent en poupe. Pourtant, elles sont nées en 2001, sous l’impulsion de Sciences-Po Paris qui a permis, à grand renfort médiatique, à des élèves de ZEP d’intégrer la prestigieuse école en passant un concours d’entrée différent.

Sciences-Po Paris a ainsi entamé en automne sa sixième "convention" en élargissant son réseau d’établissements partenaires : actuellement 33 lycées -dont des établissements ruraux- participent à ce système, portant à 189 le nombre total d’élèves admis depuis le début du programme.

La toute première "promotion", une quinzaine d’élèves de ZEP ayant intégré Sciences-Po en 2001, se retrouvera en juin sur le marché du travail.

"Sciences-Po avait lancé une grosse opération médiatique en 2001 avec sa propre formule. Aujourd’hui les grandes écoles ne veulent pas faire la même chose, elles préfèrent aider les élèves à intégrer leurs cursus sans changer les concours d’entrée", analyse la Conférence des grandes écoles (CGE), qui réunit 195 grandes écoles de commerce et d’ingénieurs où déjà, depuis des années, 5,2% d’enfants d’ouvriers et 5,7% d’employés y sont étudiants (contre 72% d’enfants de cadres).

Actuellement, selon la CGE, une soixantaine de grandes écoles "sont engagées dans l’ouverture sociale" en mettant en place des dispositifs d’information, d’accompagnement psychologique et pédagogique ou des concours spéciaux afin de diversifier leur recrutement aux lycéens défavorisés.

Sciences-Po Paris a donc fait des petits depuis 2001 mais pas de copies conformes...

Polytechnique, l’Essec, l’école normale supérieure, l’ENA, les grandes écoles s’y mettent, à leur façon, en envoyant des tuteurs dans les lycées ou en organisant des journées portes ouvertes notamment.

Par exemple la prestigieuse ENA a lancé depuis cinq ans et relancé en juin 2005 un opération "Pôle d’excellence", un partenariat pour l’égalité des chances avec des ZEP d’Alsace.

Les élèves rencontrent ainsi des élèves de l’ENA avec qui ils visitent le Parlement européen. Autre "formule" : l’Essec de Cergy a mis en place en 2003 un cursus intitulé "Une prépa, une Grande Ecole, pourquoi pas moi ?" proposant à 22 lycéens et lycéennes volontaires de classes de seconde, de suivre pendant trois années consécutives un programme de formation complémentaire à celle qu’ils reçoivent au lycée.

Pendant un demi-journée chaque semaine, les lycéens y reçoivent une formation, des cours sur la culture, l’apprentissage comportemental.

Ces initiatives qui se multiplient touchent néanmoins encore peu d’élèves, sur un total de 275.518 étudiants dans les grandes écoles (12% des étudiants) contre 1,2 millions d’étudiants en université (57%).

Source AFP

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