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L’Opéra transforme une école de ZEP à Boulogne (92)

12 juillet 2005

Extrait du Figaro du 11.07.05 : un rapport sur l’art remis au ministre

Plusieurs expériences allant dans le sens d’un approfondissement des enseignements musicaux et artistiques ont rencontré un vif succès, notamment celles qui sont mises en oeuvre dans le cadre du projet « Dix mois d’école et d’opéra ». Créé par l’Opéra national de Paris en partenariat avec l’Éducation nationale en 1991, ce programme pédagogique permet à des élèves scolarisés en zones difficiles de découvrir les coulisses de l’Opéra pendant deux ans.

A l’école élémentaire Castéja, petit établissement de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) situé en zone d’éducation prioritaire (ZEP), l’expérience aurait « fait des merveilles ». De fait, elle a transformé des enfants de 9 ans en véritables créateurs.
Les vingt-sept élèves de la classe de CM1 ont cette année écrit un livret d’opéra autour du mythe d’Apollon et Daphné. Mis en musique par un professeur du conservatoire de Nakas, à Athènes, il a été présenté dans la capitale grecque par les élèves du conservatoire, en présence des jeunes auteurs français. L’année dernière, ceux-ci avaient déjà monté à l’Opéra le spectacle « A pleine voix » avec deux autres classes d’Ile-de-France.

« Il s’agit pour nous d’amener les enfants à une culture à laquelle ils n’ont normalement pas accès du tout, explique la directrice, Suzanna de Souza. Tous se sont totalement investis dans le projet, quelle que soit leur origine familiale. Même leurs parents sont devenus amis. »

Le projet de l’Opéra national terminé et son retentissement ayant été immense, l’école a décidé de poursuivre l’aventure autour de projets liés au théâtre et au cinéma.
Autrefois désertée, elle a pour la première fois fait l’objet d’une demande de dérogation à la sectorisation de la carte scolaire de la part de parents qui, séduits par le projet artistique, veulent y inscrire leurs enfants.

« C’est beaucoup plus beau que la Star Academy », s’était extasiée l’une des fillettes de la classe, à la sortie d’un ballet de Balanchine à Bastille. « La pédagogie est d’autant plus vivante qu’elle s’appuie sur la réalisation d’un objet ou la fréquentation des oeuvres, la rencontre avec des personnalités du monde de la culture et la découverte des métiers », a pour sa part souligné Gilles de Robien.
Justine Ducharne

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