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ZEP de Bagneux : 2 élèves de 8 et 10 ans, enfants de sans papiers pourront rester en France

14 juin 2007

Extrait du site « Libération.fr » du 13.06.07 : « Bon appétit, monsieur le juge », suite...

... ou comment, malgré le ministre, le juge et le préfet, le retenu Idriss Aykut a recouvré sa liberté !

La promesse de tout faire pour obtenir la libération de leur père faite à Sinann (10 ans) et Ozlem (8 ans) lors de l’audience du tribunal administratif de Melun le 5 juin a été tenue. Et de belle manière ! Trois jours plus tard, le 8 juin dans l’après-midi, Idriss Aykut était libéré. Son expulsion était prévue pour le 14 juin.

Arrivé presque en droite ligne du centre de rétention, il a été accueilli par des centaines de personnes venues à la manifestation convoquée à Bagneux pour exiger sa libération. Une bonne partie du Conseil municipal, Mme la Maire, la députée, des maires et des élus des villes voisines, les enseignants des écoles, les parents d’élèves, des voisins, des amis, des militants. Une famille rayonnante qui se confond en remerciements, de l’émotion, des larmes de joie, cette fois.

Le sauvetage d’Idriss est une victoire énorme. Elle est à mettre au compte des interventions répétées du maire, de la députée et des autres personnalités qui se sont investies. L’appui de la FCPE et du collectif de soutien aux sans-papiers de Bagneux qui se sont dépensés sans compter, l’information relayée par le RESF auprès des milliers d’abonnés à ses listes et de la presse ont également pesé.

Mais ce qui a été déterminant, ce qui fait de la libération d’Idriss Aykut une vraie victoire est la mobilisation exemplaire des habitants de Bagneux, des enseignants des écoles des enfants, des parents d’élèves, des associations, syndicats et partis de la ville. Bagneux a eu raison de toutes les mauvaises raisons avancées par un préfet du Val-de-Marne soucieux de remplir les quotas d’expulsions fixés par le ministère de la Rafle et du drapeau. 1300 signatures de la pétition en quelques jours, des centaines de mails aux préfets, une douzaine d’habitants de Bagneux se déplaçant jusqu’à Melun, 60 personnes à la réunion du 5 juin, le blog de Libé, aussi. L’affaire est devenue celle de toute une population. Le préfet ne pouvait que reculer.

Idriss Aykut libéré, sa régularisation et celle de sa femme suivront. Forcément. Ce n’est pas maintenant qu’on va lâcher ! C’est une nouvelle vie qui commence, pour lui, pour sa femme et pour ses enfants que le bannissement de leur père anéantissait et que son retour triomphant comble. Mais c’est une victoire aussi pour les habitants de Bagneux, toutes celles et tous ceux, anonymes qui ont fait l’impossible. Qui ont montré aux puissants et aux arrogants qui hantent les ministères, les cabinets préfectoraux et les tribunaux qu’il fallait compter avec eux. C’est la démonstration enfin que le racisme et la xénophobie n’ont pas tout gangrené dans ce pays et qu’à Bagneux, ville populaire, on sait se battre avec des objectifs qui valent la peine et des moyens qui permettent de les atteindre.

Pour autant, tout n’est pas fini. Il reste, à Bagneux même des dizaines de familles menacées, des dizaines de milliers à l’échelle du pays qu’il n’est pas question de laisser expulser.

Ces enfants sont nos élèves, les copains de nos enfants. Laissez-les grandir ici !

Richard Moyon

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