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La réponse du MEN aux questions de la FSU 86 sur les groupes

15 avril

Audience de la FSU auprès de la conseillère sociale du MENJ
11 avril 2024

F. Artaud, Adjoint au DASEN de la Vienne
D. Pionnier, Division de l’organisation scolaire
V. TCHOU-CONRAUX, Conseillère sociale au cabinet de la ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse.

Sommaire
Audience de la FSU auprès de la conseillère sociale du MENJ
1er degré et moyens
La formation des enseignants
2nd degré et choc des savoirs

Au cours d’une audience multilatérale (présence l’UNSA) de 2h30 avec la conseillère sociale du Ministère de l’Education Nationale, la FSU évoque en préambule trois points d’actualité : la situation des infirmières scolaires (manque de personnels pour accompagner les nombreux élèves en grande souffrance psychologique) ; le sous-effectif et la surcharge de travail des personnels des personnels académiques du rectorat et des établissements (alors que dans le même temps on refuse l’entrée de personnels sur l’académie) ; les attaques contre le lycée professionnel. Faute de temps, la FSU souhaite développer trois sujets particuliers : les moyens dans le 1er degré, la réforme de la formation des enseignant-es et la réforme du choc des savoirs.

[...] 2nd degré et choc des savoirs
Cette réforme pose des problèmes car elle porte atteinte au sens du travail pour les enseignants, ce qui entraîne pour eux un défaut de loyauté par rapport aux valeurs qui les ont amenés à faire le choix d’exercer ce métier.

Par ailleurs, les remontées des établissements mettent en évidence les difficultés de mise en oeuvre et renforcent le sentiment d’une réforme à géométrie variable selon les moyens mis à disposition par le MEN. Dans la Vienne on note pêle-mêle :

la mise en barrette de 4 classes d’un même niveau pour en faire 5 groupes au final avec un-e enseignant-e par groupe ;
la mise en barrette de 3 classes d’un même niveau avec un-e enseignant-e par classe et un-e 4ème collègue “volant-e” qui passe de classe en classe selon les besoins – “façon RASED” (réseau d’aide du 1er degré) ;
la co-intervention de deux enseignant-es sur une seule classe (exemple conjoncturel lié à la taille de l’établissement) ;
les situations d’impasse avec 2 enseignant-es sur un établissement alors qu’il doit y avoir 3 groupes créés mais qu’aucun recrutement n’est prévu.
La taille des établissements, les effectifs des équipes pédagogiques et des locaux paraissent conditionner les scénarios envisagés :

Dans les petits établissements, deux contraintes émergent : le manque de personnel et le nombre de divisions par niveau, parfois insuffisants ;
inversement, dans les gros établissements, ce sont les questions des locaux et de la constitution des groupes qui semblent prégnantes.
Les chef-fes d’établissement confirment des difficultés de gestion de la ressource humaine pour créer les barrettes de groupes en Mathématiques et Français (dans les établissements ruraux notamment). Les moyens manquent pour créer les groupes.

Cette réforme renforcera les inégalités territoriales déjà existantes : Comment le ministère peut-il assumer de renforcer les situations d’inégalité de traitement des usagers sur le territoire ? La pirouette de la ministre renvoyant la responsabilité des choix sur les PERDIR n’est pas entendable sur le terrain.

Autre conséquence de la réforme : le dépouillement des autres disciplines de leurs heures de dédoublement (la Technologie encore une fois sacrifiée mais ce n’est pas la seule) pour arriver à mettre en oeuvre la réforme avec une DGH contrainte.

Ce ne sont donc pas seulement les enseignants qui sont opposés à cette réforme, mais bien toute la communauté éducative : enseignants, personnels de direction, IPR, parents et même anciens DGESCO, c’est dire… Il est alors insupportable pour les chef-fe d’établissement d’entendre Mme la ministre expliquer que ces suppressions de groupes relèvent de leurs choix… en ont-ils vraiment ? La réponse est non et il est urgent que la Ministre ne renvoie pas la responsabilité de cette réforme sur les personnels qui, d’une voix unanime, ont rejeté ce projet de tri social. Les Risques PsychoSociaux sont donc avérés pour tous les personnels et particulièrement pour les enseignants qui pour certains et certaines sont fragilisés par la perspective d’enseigner au quotidien dans des groupes à forts besoins multiples et qui seront difficiles à cadrer et gérer. S’agit-il de leur demander de travailler tout l’été pour construire des contenus ? Comment éviter qu’ils soient en difficulté voire en échec professionnel à la rentrée ?

C’est donc la colère, le refus et le sentiment d’injustice qui dominent dans les établissements, les formations institutionnelles et les réunions syndicales. Ces sentiments sont d’autant plus renforcés qu’à la même époque l’an passé, le MEN demandait déjà aux équipes de s’engager dans la mise en oeuvre de l’heure de soutien approfondissement de 6ème, travail aujourd’hui piétiné, sans bilan. Cela renforce le sentiment de perte de temps et de sens du travail réalisé. Est-ce là la volonté du ministère ?

Réponses :

Sur la constitution des groupes : La circulaire donne de la souplesse selon la taille des établissements. Elle doit être comprise comme cela : la mise en place de la réforme est à la main des équipes (mais sans moyens supplémentaires). Pour cela il y a 2 demi-journées pour mettre en oeuvre cette fin d’année (sans temps de concertation envisagé l’an prochain).
Les propos du MEN sont clairs : “si on lit bien le texte, les groupes vous les formez comme vous le souhaitez, ils doivent répondre aux besoins des élèves, c’est vous qui les connaissez. La taille de 15 n’est pas contraignante.” La remontée aux DSDEN et IPR n’est pas pour vérification mais pour servir de “base de dialogue”. Il n’y a donc pas un idéal pour la constitution des groupes. Suite à l’exemple proposé par la FSU, le MEN a confirmé que les équipes peuvent choisir de constituer un groupe hétérogène sur la même base que la classe de référence sous réserve qu’une mobilité soit possible (c’est à dire, créneaux français/math communs à tous les groupes d’une même barrette) et que cela sera conforme au texte : “lisez la circulaires, elle est très claire” dont acte ! La FSU invite toutes les équipes à se saisir de cette brèche dans la réforme et à maintenir des conditions de travail et des conditions d’études les plus favorables à la réussite de tous les élèves.

Sur le pacte : arrêt des moyens pour le reste de l’année – un nouveau coup de rabot budgétaire est prévu en plus que ce qui a été déjà fait par Lemaire. Le schéma d’emploi est maintenu malgré les coupes budgétaires mais il faut trouver d’autres sources d’économies. A la rentrée, le Pacte sera recentré sur RCD et les HSE pour remplacements seront fortement réduites.

Votre délégation FSU : S. Bordes, M. Coret, G. Tabourdeau.

Extrait de fsu56.fr du 11.04.24

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