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Débat organisé par le PCF : convergences à gauche à propos de la réforme des ZEP

6 mai 2006

Extrait de «  L’Humanité » du 04.05.06 : La gauche croit-elle toujours en la réussite de tous ?

École. Quelle ambition la gauche nourrit-elle pour l’école ? À l’orée de la campagne de la présidentielle, le PCF a initié le débat, mardi soir, à Nanterre.

Un tour de table plus qu’un débat, qui aura permis d’exposer les convergences à défaut d’affronter les divergences : à l’orée de la campagne de la présidentielle, le PCF entreprend de s’attaquer au problème de l’école et invitait, mardi soir à Nanterre, dix acteurs de la gauche à en discuter. Modalité retenue pour cette première rencontre en public : Marie-George Buffet exposait les propositions du PCF. Les autres (1) étaient libres de les commenter ou d’exposer les leurs. Objectif : dégager une base de réflexions qui permettrait de construire un projet apte à dégripper une école en crise.

Convergences, d’abord. Absolue pour ce qui est de mettre en accusation les politiques de droite. Décentralisation, LMD, loi Fillon, apprentissage à quatorze ans, réforme des ZEP ou de la lecture : aucune n’a trouvé grâce aux yeux des intervenants. Convergence encore, pour rendre à l’éducation son statut de priorité nationale - donc financière - ou pour lutter contre les discriminations scolaires.

Mais le grand nombre d’intervenants les a contraints à être brefs, empêchant, de fait, tout échange polémique. Encore moins saillantes : les questions qui divisent à gauche. Elles n’ont été qu’effleurées. « Trois fois, la gauche a été au pouvoir, notait Marie-George Buffet, trois fois elle a déçu. Nous devons aujourd’hui avoir un débat clair. » « L’émancipation de tous est-elle compatible avec une politique sociale libérale ? » interrogeait pour sa part Samuel Joshua, de la LCR, tandis qu’Éric Favey, de la Ligue de l’enseignement, se faisait plus abrupt : « Et si le problème, au bout du compte, était que le tri social assure à la gauche une position confortable ? »
La gauche est-elle toujours prête à défendre l’idée selon laquelle tout enfant, sans exclusion, est capable d’accéder à une culture de haut niveau ? Est-elle disposée à rompre avec le schéma de reproduction sociale imposé par le système scolaire actuel ? Voilà donc le débat qu’il lui reste à avoir. Elle l’avait négligé en 2002. La rencontre de mardi peut laisser espérer qu’il en sera autrement en 2007.

(1) La pédagogue Éveline Charmeux et des représentants du PS, du MRC, de la LCR, de la FSU, de l’UNSA, de l’UEC, de l’UNL (Union nationale lycéenne), de la Ligue de l’enseignement et du MARS (Mouvement pour une alternative républicaine et sociale).

Marie-Noëlle Bertrand

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