En Poitou-Charente, il nous faut préparer un état des lieux pour la fin de la semaine prochaine ....
si quelqu’un a dejà réfléchi à une méthodologie, qu’il me contacte : zep-rr-soyaux@ac-poitiers.fr MERCI
J’ai peu à dire sur la présentation qui est faite de la scolarisation des enfants de deux ans si ce n’est que j’approuve l’analyse. Peut-être faudrait-il s’interroger sur qui sont, sociologiquement, les 4% d’enfants qui ont le bénéfice d’être scolarisés ?
Jean Rioult
"Circonstance aggravante" dites-vous. C’est sûrement une parole d’enseignant.
Comme parent d’élève, je pense que ces heures d’accompagnement à la scolarité peuvent très bien ne pas être données par des enseignants, cela a même des avantages (pour les enfants comme pour les enseignants).
En effet, la formule était un peu raide : l’OZP n’a pas « laissé de côté » le débat sur le concept de discrimination positive. Vous en donnez les preuves : l’OZP a favorisé justement le débat sur ce thème, bien avant qu’il ne soit à la mode.
Vous avez donc eu raison de réagir à cette phrase.
Cela dit, il reste vrai que lorsque l’OZP a mené des analyses sur le concept d’éducation prioritaire et rappelé la définition des ZEP, il ne s’est jamais référé à la discrimination positive (DP) et, au contraire, a souligné qu’il s’agit d’un autre débat.
La difficulté se manifeste de deux façons :
D’une part dans le lien apporté de toutes parts entre DP et ZEP : la revue de presse est explicite à cet égard, nul article sur la DP sans illustration, notamment, par les ZEP. Cette difficulté est ancienne et l’on pourrait renvoyer, sur ce site, au texte « Qu’est-ce qu’une ZEP ? » dont les derniers paragraphes expliquent en quoi la DP est hors sujet lorsqu’on par le ZEP. Il date de 1998.
D’autre part, il existe bien un lien réel entre DP et éducation prioritaire car la mise en œuvre de ces deux concepts concernent, in fine, les mêmes populations, tout au moins en partie. Mais « l’angle d’attaque » est absolument différent et, pour des raisons éthiques, sociales et pédagogiques, tout est différent selon cet angle d’attaque. On se reportera aux textes de l’OZP pour l’argumentation.
Hors sujet ? Oui le concept de discrimination positive ne concerne pas les ZEP françaises, mais l’OZP est contraint de s’en préoccuper puisque les médias, l’opinion publique et certains auteurs associent les deux.
Affirmer sans sourciller que "l’OZP depuis sa création a laissé de côté le débat sur le concept de discrimination positive" surprend un peu quand on jette un coup d’oeil à la liste des Rencontres. Déjà en octobre 1997, une rencontre avait été organisée sur le thème Application du principe d’égalité et discrimination positive dans l’Etat français. Ce n’était pas pourtant un thème à la monde à cette époque !
En 2004, deux Rencontres sur ce thème, assez passionnées à en juger d’après les comptes rendus : Rencontre n° 45 et Rencontre n° 48.
Et si on utilise la fonction "Recherche " de ce site, on voit que la DP est omniprésente dans la revue de presse. Bel intérêt pour un thème considéré comme "hors-sujet " par l’OZP !
Point d’histoire.
Il est peut-être utile d’apporter à ce stade du débat un rappel historique :
Quand Jospin est devenu ministre de l’Education nationale au printemps 1988, il succédait à deux ministres qui n’avaient rien fait pour les ZEP (Chevènement et Monory). On crut donc qu’il allait retrouver le souffle de Savary, puisqu’il en semblait l’héritier.
Le 8 juillet 1988, il écrivait une "lettre" intitulée "Programme d’action dans les ZEP". Peut-être en eut-il honte ? Car il ne la fit publier au BOEN que le 13 octobre (page 2142), alors que son contenu avait été rejeté par les acteurs de ZEP (100% des enseignants des ZEP des Hauts-de-Seine, par exemple), bien que leur offrant des sous...
Pourquoi ce rappel ? Parce que la lettre en question proposait que les enseignants donnent "aux élèves de ZEP en difficulté des heures supplémentaires d’enseignement", grassement rémunérées. Or, les DRE, semble-t-il, sous réserve de précisions, sont des dispositifs qui donnent "aux élèves de ZEP et REP en difficulté des heures supplémentaires d’enseignement", grassement rémunérées...
Circonstance aggravante : en 1988, ces heures auraient dû être données par des enseignants, dans le cadre et sous la direction de l’Education nationale. En 2005, ce sera dans un cadre d’action sociale et parfois hors Education nationale (un article de la Loi prévoit un rôle pour les Caisses des écoles, notamment).
Dans quelle mesure le titre 3 de la loi Borloo reprend-t-il les dispositions de la lettre de Jospin ? Nous ne le savons pas encore. Espérons que cela sera très différent, sinon le rejet risque d’être automatique, aussi bien de la part des enseignants que de la part des élèves concernés. En 1988, la lettre avait été appliquée ici ou là jusqu’en juin 1989. Aucun bilan n’a été alors fait, mais dès novembre 1988, le ministère avait indiqué que cette expérience ne serait pas poursuivie au-delà de la présente année scolaire.
Comment voulez-vous discuter des DRE ?
Ils n’existent pas encore, si ce n’est en deux lignes sur le site de l’Assemblée nationale, même pas dans le Journal Officiel. Pas de précisions sur le concept, encore moins sur sa mise en oeuvre.
C’est actuellement le néant.
Peut-on discuter sur un vide ?
François C. voit deux sortes de spéculateurs : ceux qui disent que ce vide ne se comblera jamais, ceux qui disent qu’il y aura quelque chose. Peut-on aller plus loin dans la spéculation ?
Il faut attendre (avec espoir pour certains, avec crainte pour la majorité).
Bonne année quand même !
Magali.
Cette question est en lien, à mon sens, avec un autre sujet du Forum :" Dispositifs de Réussite Educative" commencé le 24 décembre.
On fait la discussion où ?
Stéphane T.
Coordonnateur de la ZEP de Nancy
Je ne sais pas à quelle catégorie j’appartiens.
Mes préoccupations sont plutôt autour de recherches d’actions (et donc de moyens, aussi) qui permettent réellement plus de réussite en ZEP.
Du côté de la "loi Borloo" ça semble quand même se préciser (voire se précipiter) !
L’IA adjoint est venu lors de notre dernier Conseil de Réseau (le 17 décembre, alors que la loi est passée le 20, non ?) et nous a remis un cahier des charges pour produire un projet de DRE (Dispositif de Réussite Educative = ERE + PFRE , Equipes de de Reussite Educative pour le premier degré et PlateForme de Réussite Educative pour le second degré).
Et d’après lui faut qu’on ait écrit notre projet pour la mi-janvier !!??!! (avec une promesse de financement jusqu’à hauteur de 500 000 euros par an pendant 5 ans ! mais on n’est pas obligé de demander autant).
Pour moi, trois gros hic :
– le projet doit prendre en charge (s’adresser à ) une vingtaine d’élèves (10 primaires, 10 collégiens), sur les 1200 que compte la ZEP, ciblés.
– les actions DRE doivent se dérouler en dehors des heures de classes.(Rien ne change pour l’école ?)*
– la précipitation dans laquelle ça se fait !!
Comment construire quelque chose de réellement sérieux et efficace ?
Je cherche le plus d’informations possibles, des liaisons avec des équipes qui bossent sur la question.
Stéphane T. coordonnateur de la ZEP de Nancy
(pudiquement nommé dans le 1er message "correspondant de l’ac. de Nancy-Metz")
* normal me diront certains, Borloo n’est pas ministre de l’Education Nationale... donc le paquet est mis sur les ZEP pas sur les écoles (lieu d’apprentissages) de ZEP (?!?)
Il est vrai que de toutes parts, depuis 2003 surtout, on parle de discrimination positive et on y associe immédiatement les ZEP. Pourtant l’OZP, depuis sa création a laissé de côté le débat sur ce concept. Il ne s’agit pas de désintérêt, plutôt de la considération que c’est "hors sujet".
Je m’explique. Pour l’OZP, un service public doit toujours s’adapter aux réalités locales. Celles-ci, en matière d’éducation et de réussite scolaire, sont extrêmement variées : il y a donc une nécessité d’adaptation par la mise en oeuvre de projets locaux (interdegrés et partenariaux). Eventuellement, cela implique consécutivement l’attribution de moyens dérogatoires supplémentaires.
Une telle adaptation d’un service public relève-t-elle de la "discrimination psositive" ? Certainement pas, c’est l’essence-même du service public, le bon sens sens et la nécessité qui entraînent l’adaptation, non une analyse sociale d’individus ou de catégories sociales comme le font les processus de discriminations positives. Pour sa part, l’OZP analyse l’efficacité de l’Education nationale selon les territoires : ce n’est pas une analyse de catégories sociales, c’est celle du service public d’éducation.
Or ce que nous voyons, c’est :
1°) que, grosso modo, l’Education nationale parvient à assurer ses missions presque partout de façon plus ou moins satisfaisante : des efforts de rénovation sont à entreprendre pour que l’efficacité générale du système soit plus grande, et c’est ce à quoi se consacrent les pédagogues, les chercheurs, les administrateurs, les politiques, les associations de parents d’élèves, les syndicats enseignants, le associations pédagogiques, etc. C’est le cadre général dans lequel nous nous trouvons, cadre qui intéresse évidemment l’OZP mais qui n’est pas l’objet de son travail.
2°) que dans un petit nombre de territoires, le système éducatif ne parvient pas à rompre l’enchaînement de générations en générations des difficultés sociales auxquelles se heurtent une partie des élèves, le chômage en particulier : dans ces zones, le service public ne parvient pas à remplir suffisamment bien ses missions. Il y a donc, là, à entreprendre une politique de même nature qu’ailleurs mais d’ampleur bien plus grande, vu les enjeux majeurs qui s’y trouvent. On ne peut laisser ainsi l’Education nationale laisser pour compte certains territoires. Il y en a peu : raison de plus pour engager des efforts exceptionnels d’adaptation.
Est-ce de la discrimination positive ? Non.
Les caractéristiques sociales ou ethniques des habitants des zones concernées sont des indications à relever, parmi d’autres, pour établir le diagnostic initial du projet local d’adaptation des services publics, mais ce ne sont pas ces caractéristiques qui entraînent l’existence d’un projet. On se tromperait de sens en agissant ainsi. C’est le constat d’une inefficacité (relative, elle n’est heureusement jamais absolue) du service public qui entraîne un projet, d’autant plus vigoureux, original et innovant que la situation est grave. Ce projet doit, dans tous les cas, être limité dans le temps fixé par le dépassement d’un seuil défini de retour dans la norme nationale, sous peine de constitition de filières séparées. De tels procédés ne sont pas créés pour fragmenter l’Education nationale mais, au contraire, pour en renforcer l’unité.
Voilà quelques réflexions à la suite de votre message. J’écris cela à titre personnel, comme c’est l’usage sur des forums télématiques, et je ne veux pas engager l’association : celle-ci a un Conseil d’Administration qui a publié des textes clairs qu’on trouve sur ce site (rubrique "positions de l’OZP"). Ce CA est une instance unique en France : on y débat librement de l’éducation prioritaire, tant dans son fonctionnement que dans ses principes de base. C’est le moment de venir le rejoindre si vous êtes adhérent car les candidatures sont à déposer d’ici le 8 janvier et l’AG de l’OZP élira le CA 2005 le 12 janvier prochain.
ok bien vu
Bonne idée de relancer le forum de l’OZP : ça nous manquait depuis l’été dernier.
Quelles en sont les règles ? Précemment, il n’y avait rien de préciser et il est vrai que tout s’est bien passé, mais ne vaudrait-il pas mieux indiquer quelques règles ?
François.
Eh bien ! discutons-en ici même !
Je constate qu’il y a deux catégories de gens (si j’en juge par ceux avec qui je travaille) dans ce domaine :
– ceux qui pensent que les "équipes éducatives" de Borloo sont de la poudre aux yeux, des effets d’annonce, et que ça n’aboutira à rien. Donc autant ne pas en discuter.
– ceux qui se disent que l’argent disponible est tel que ça prendra : les enseignants qui se plaignent de manquer de temps vont se ruer sur les heures supplémentaires grassement payées pour faire fonctionner ces heures.
Pour ma part, je suis en attente, l’une et l’autre attitude me semblant difficile à soutenir. On va voir.
François.
Votre réflexion me semble très utile ; La ZEP est un territoire. Mais ne croyez vous pas qu’une discrimination positive fondée sur le lieu d’habitat et le revenu du foyer serait utile ? C’est ce que certains appellent la discrimination positive selon des "critères socio-économiques". Ouvrir des places dans les meilleures écoles et universités, aux étudiants issus d’un quartier défavorisé et/ou d’une famille à très bas revenus.
A l’inverse, la discrimination positive sur un critère d’origine ethnique me semble dangereuse.
Des chiffres, des hommes, la politique et au milieu c’est les enfants !!!
Je viens de lire le rapport "Projet de loi de finances pour 2004 - Tome III Les moyens des services et les dispositions spéciales - Annexe 24 - Jeunesse,". (http://www.senat.fr/rap/l03-073-324/l03-073-32426.html)
Il y a les statistiques sur le taux de scolarisation des enfants de 2 ans. Paris a la palme d’Or ! En 2002 il a un taux de 8,2% de scolarisation des enfants de deux ans pour une moyenne de 32%. D’une manière générale, la moyenne est à la baisse. Si maintenant on annonce une moyenne générale de 35%, ce qui correspond à une hausse, comment se fait-il que la moyenne Parisienne soit divisée par 2 ? Trouvez l’erreur !
De plus, les arguments sont FAUX ! Actuellement, mon fils qui est né au mois de janvier 2002 a une place disponible dans l’école dont il dépend. La mairie et l’école sont d’accord pour l’accepter. C’est l’inspecteur académique qui s’y oppose ! Et la on annonce que c’est le manque de place qui en est la cause ! Les cadres de l’enseignement public font obstruction à la scolarisation des enfants de deux ans et après ils accusent (indirectement) la mairie pour le manque de place dans les maternelles !
Qu’il y ait des divergences entre les institutions, c’est normal, mais qu’ils jouent avec l’avenir des enfants, c’est inadmissible.
Je crois que je vais regarder dans le Larousse qu’elle est la définition du mot « service public » !