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Martin Hirsch : réduire la pauvreté des enfants

14 avril 2007

Extrait de « Yahoo actualités », le 12.04.07 : Il faut réduire la pauvreté des enfants
Pour le président d’Emmaüs, il faut réduire la pauvreté des enfants

PARIS (AFP) - Martin Hirsch, président d’Emmaüs France et directeur général de l’Agence nouvelle des solidarités actives, attend du futur gouvernement un engagement "ferme et irrévocable" à "réduire la pauvreté des enfants d’un tiers en cinq ans".

Q : Quel regard portez-vous sur la campagne électorale ?

R : Assez classiquement, cette campagne tourne autour de deux enjeux : le contenu des programmes et l’attitude des candidats. Il y a un troisième enjeu dont on ne parle pas, aussi important que les deux premiers et plus important que lors des deux campagnes présidentielles précédentes, celui des leviers d’action à reconstruire.

Qu’est-ce qui caractérise la période actuelle ? C’est la difficulté de passer des programmes à leur application, d’avoir prise sur le réel.

Aujourd’hui, un gouvernement ne peut plus décider par des lois et des décrets, comme il y a vingt ans, car il y a d’autres phénomènes qui interviennent, comme l’Europe, la décentralisation qui a réparti les pouvoirs autrement, l’économie internationale, la société civile dont la place est plus grande.

L’enjeu est donc de modifier les méthodes d’action, c’est moins spectaculaire, plus difficile, mais indispensable.

Finalement, la particularité de cette campagne, c’est peut-être que, comme on a peur des promesses non tenues, on a fait signer une multitude de chartes ou autre déclarations par les candidats, au risque de la banalisation.

Q : Quelle est la première mesure qui devrait être prise concernant votre domaine ?

R : Ce n’est pas une mesure, mais un engagement, l’engagement ferme et irrévocable de réduire la pauvreté des enfants d’un tiers en cinq ans.

Cela imposera une dizaine de mesures, car il y a un grand nombre de problèmes qui s’enchevêtrent, quelque 10 à 15 obstacles à surmonter touchant notamment l’emploi, le logement, le surendettement... Un tel engagement peut être évalué, suivi pendant tout le quinquennat pour être tenu.

Q : Quel est le premier chantier auquel le nouveau président (la nouvelle présidente) devrait s’attaquer ?

R : De mon point de vue, il est double. En premier lieu, il ne faut pas utiliser les premiers jours de l’arrivée au pouvoir pour faire des lois dans tous les sens, mais mettre dix grands sujets sur la table, et prendre 3 ou 5 mesures avec l’accord des entreprises, des syndicats, des associations.

En même temps, il faut mener des expérimentations sociales. Si l’on veut tenir compte de la complexité du paysage administratif, de l’empilement des différents dispositifs sociaux, des blocages traditionnels, il faut sortir des méthodes classiques et faire une dizaine d’expérimentations de grande ampleur et de belle audace.

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