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« L’ambition n’y est pas » dans un collège RAR de Marseille en grève

26 octobre 2006

Extrait de « La Marseillaise » du 25.10.06 : « L’ambition n’y est pas »

Le collège Jean Moulin « Ambition réussite » subit autant qu’ailleurs la pénurie des moyens et l’arrivée d’une nouvelle forme de précarité. Un état des lieux dégradé qui a conduit les enseignants à observer hier leur premier jour de grève depuis la rentrée.

Le collège Jean Moulin un établissement classé violence et depuis la rentrée « Ambition réussite »situé dans le 15ème arrondissement de Marseille a connu hier son premier mouvement de grève.

Comme dans d’autres établissements,le problème des moyens revient comme un leitmotiv et agit directement sur la sécurité des élèves et du personnel. Manque de surveillants mais aussi de personnel TOS, le collège qui reçoit 720 élèves, dont 128 de SEGPA, a accueille Ambition réussite sans concertation et par le jeu d’un personnel précaire. « En conseil d’administration nous avions refusé le recrutement des CAE (contrats aidés) » explique un enseignant de SEGPA.

Une décision qui n’a pas été du goût du Rectorat, qui avait menacé le collège de le priver de moyens nouveaux. Les surveillants qui faisaient 30 heures de présence dans l’établissement ont été remplacés par des contrats aidés qui faisaient 17 heures.

« Les collèges Ambition réussite se retrouvent face à un paradoxe, indique Guillaume Marsault du SNES : ils doivent recruter des personnels moins qualifiés pour assurer le suivi d’élèves le plus besoin d’encadrement. » Cette précarité s’est traduite depuis la rentrée par une augmentation des actes de violence : interruption constante dans les classes, bousculades dans les couloirs, bagarres aux heures de récréation. « Ambition réussite » n’est qu’une vaste opération de communication pour les enseignants.

46% de non volontaires

« De la poudre aux yeux » précise cette professeure de français nommée d’office comme référent depuis la rentrée. Sur les 5,5 postes créés, deux seulement sont des volontaires. « 46 % des postes ont été pourvus par des non volontaires, assure Sarah Paris, professeur de français qui a dû s’improviser professeur de français langue étrangère pour les élèves ne maîtrisant pas parfaitement la langue française. « On m’a prévenue à la rentrée de mon affectation. Je n’étais pas volontaire », indique-t-elle. « J’aimerais être un moyen supplémentaire de réussite mais ici ce n’est pas le cas. On ne nous donne pas les moyens d’agir efficacement. »

Même constat d’inquiétude pour ce professeur de mathématiques. De par son statut de remplaçant il n’a pas eu son mot à dire sur la nature de son affectation. « J’essaye de m’adapter. »

Ceux que l’on avait nommés au départ les super profs ont vite appris à déchanter. « Dans la pratique, on se bat pour ne pas devenir des sous profs. » Pas évident tous les jours pour ce professeur de mathématiques qui enseigne l’informatique. Pas vraiment une vocation.

« Ambition réussite » le projet avait de quoi séduire les plus récalcitrants. Deux mois après sa mise en place, les bilans sont plutôt nuancés quand ils ne sont pas négatifs. « Les disparités vont s’accentuer affirme un enseignant. Sur 1 000 établissements classés en ZEP, il n’en reste plus que 169 aujourd’hui. » Malgré les effets d’annonce il y a des constats qui ne se démentent pas : « On a bien réduit les moyens de l’Education Nationale ».

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