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Ayons le courage d’admettre que l’école ne marche pas en banlieue (un enseignant de collège à Clichy-sous-Bois) (Libération)

3 novembre 2005

Extrait de «  Libération », du 02.11.05 : L’autre colère de la banlieue

Ils travaillent dans les cités, y vivent parfois. Cinq regards de l’intérieur

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Un enseignant

« Ayons le courage d’admettre que l’école ne marche pas en banlieue »

Ce prof de math, dans un collège de Seine-Saint-Denis, a souhaité conserver l’anonymat. « Tout le monde se fout de ce qui se passe ici. Les jeunes se positionnent, à tort et à raison, en victimes de la société. On leur répète que la France est un pays formidable ¬ ce qui n’est pas forcément faux ¬ mais eux ont le sentiment qu’on ne les entend pas quand ils affirment être relégués au bas de l’échelle sociale. L’Education nationale nie la coupure entre les cités et le reste de la société. Il faudrait pourtant avoir le courage de reconnaître que l’école ne marche pas en banlieue, que l’idée du collège unique est une illusion. Il faut reconnaître notre échec, sans tomber dans l’angélisme qui consisterait à dire "ce n’est pas de leur faute si les jeunes des cités font des conneries". Ils ne comprennent pas le sens des actions des institutions : un jour, ils sont sanctionnés, un autre pas. Il faut former les profs à enseigner en banlieue. Personne n’y est préparé. Quand on débute, c’est un jeu de massacre. »

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Jacky Durand et Nicole Pénicaut

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