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- Selon le Snes, Nicole Belloubet ne s’engage pas sur les groupes de niveau (Le Café) - L’Unsa demande "un choc de stabilité"

13 février

Choc des savoirs : Belloubet louvoie

“Elle ne s’est pas engagée”. Après deux journées de grève et aussi deux votes unanimes du Conseil supérieur de l’Education contre les projets phares du gouvernement, sur le collège et le lycée professionnel, la nouvelle ministre Nicole Belloubet reçoit les syndicats cette semaine. Selon la Fsu, reçue le 12 février, la ministre écoute mais ne s’engage pas, notamment sur les groupes de niveau. Elle rendra ses arbitrages sous quinzaine.

Sur le collège

“Elle est là pour tenter de renouer le dialogue avec la communauté éducative. Mais les paroles ne suffiront pas“, nous dit Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes fsu, à la sortie de l’audience avec Nicole Belloubet le 12 février.

Sur le collège, les textes sur les nouveaux horaires du collège instituant les groupes de niveau ont été présentés au Conseil supérieur de l’éducation (CSE) du 8 février (67 voix contre, 1 abstention, 0 pour).

Ils avaient évolué sous Amélie Oudéa-Castéra. Le 5 février une première version de l’arrêté disait : ” Art. 4-1 – Les enseignements communs de français et de mathématiques sont organisés en groupes de niveaux pour l’ensemble des classes et des niveaux du collège. Les groupes sont constitués en fonction des besoins des élèves identifiés par les professeurs et leur composition peut évoluer au cours de l’année scolaire afin de tenir compte de la progression et des besoins des élèves. Les groupes des élèves les plus en difficulté bénéficient d’effectifs réduits“.

Une nouvelle version a été envoyée aux syndicats la veille de la réunion du CSE. Elle disait : ” Art. 4-1 – Les enseignements communs de français et de mathématiques, sur tout l’horaire, sont organisés en groupes pour l’ensemble des classes et des niveaux du collège. Les groupes sont constitués en fonction des besoins des élèves identifiés par les professeurs. Leur composition est réexaminée au cours de l’année scolaire afin de tenir compte de la progression et des besoins des élèves. Les groupes des élèves les plus en difficulté bénéficient d’effectifs réduits“.

Certains y ont vu le retrait des groupes de niveau. Mais l’annexe de l’arrêté portant la grille horaire du collège précise que ” Ces enseignements sont organisés en groupes de niveaux, constitués en fonction des besoins des élèves identifiés par les professeurs sur la totalité du volume horaire.” Les groupes de niveau sont donc toujours là. Leur composition “est réexaminée” (au lieu de “peut évoluer”). L’effectif des groupes n’est pas défini. Et le ministère a tenu à préciser que les groupes concernent ” la totalité du volume horaire” en maths et français, au cas où certains établissements auraient réduit leur existence à un temps limité… Le Snes Fsu parle de “maquillage” et de “manipulation“.

La réforme envisagée pose de façon urgente la question des moyens. Car, pour alimenter les groupes de niveau, il faudrait environ 7700 postes. Le ministère envisage, à coup d’expédients budgétaires, moins de 2500 postes. La Fsu relève que pour constituer les groupes de niveau on est en train de démanteler des dispositifs qui servent justement à gérer l’hétérogénéité.

Le 12 février, la ministre a répété ce qu’elle a dit lors de son discours d’installation. Elle ne veut pas d’une école du tri social. “Elle a pris garde à ne pas utiliser l’expression groupe de niveau“, nous dit S. Vénétitay, pour qui “la publication de texte rejetés par la profession serait une provocation“. Mais le seul engagement de la ministre c’est qu’elle décidera sous quinzaine. Il n’est pas question, pour le moment, de réunir à nouveau le CSE. Or sans réunion du CSE, il n’est pas possible de modifier les textes présentés.

Sur le lycée professionnel

L’autre réforme importante c’est celle du lycée professionnel. Les textes ont été rejetés eux aussi à l’unanimité (58 vis contre, 18 abstentions, 0 pour) par le CSE le 8 janvier. Mais là c’est pire : avant de partir A Oudéa-Castéra, sous la signature du seul Dgesco, a fait publier les textes au Journal officiel du 3 février. Malgré le rejet massif en CSE, la nouvelle ministre ne s’est pas davantage engagée à revoir ces textes.

“Nicole Belloubet lance des signaux pour dire qu’elle écoute. Mais cela ne pourra pas suffire”, nous dit Sophie Vénétitay. Il lui est évidemment difficile d’assumer des textes aussi unanimement rejetés. Mais la convocation d’un nouveau CSE pour négocier de nouveaux textes n’est pas pour le moment annoncée. L’unanimité des organisations syndicales a t-elle une chance de faire évoluer la situation ? Ou les syndicats devront-ils appeller à de nouvelles mobilisations ?

François Jarraud

 

Collégiens : Moins de moyens pour plus d’inégalités
Avis de tempête sur le collège unique
Belloubet : Reset ?
Textes sur le LP

Extrait de cafepedagogique.net du 13.02.24

 

Groupes de niveau ou groupes de besoins ? A. Oudéa-Castéra lâchait déjà un peu de lest
Paru dans Scolaire le vendredi 09 février 2024.
Alors que, comme l’avait révélé ToutEduc (ici), le projet d’arrêté "relatif à l’organisation des enseignements dans les classes de collège" qui devait être présenté au Conseil supérieur de l’éducation hier 8 février prévoyait que "les enseignements communs de français et de mathématiques sont organisés en groupes de niveaux pour l’ensemble des classes et des niveaux du collège", le texte qui a été finalement présenté prévoit (article 4) que ces enseignements sont organisés "en groupe" sans la précision "de niveau".

Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN (le syndicat UNSA des personnels de direction) avait annoncé que les principaux de collèges refuseraient de mettre en place des classes de niveau, considérant que la constitution de groupes de niveau amenant presque nécessairement la constitution de classes de niveau. Interrogé par nos confrères de France Info (ici), il estime que, du fait de la suppression de "de niveau", "les lignes ont un peu bougé sur les questions des groupes de niveau".

Mercredi, Amélie Oudéa-Castéra avait déjà déclaré que les "groupes de niveau" pouvaient être des groupes "de besoin et même de progrès", que la sémantique pouvait évoluer, et celle qui était encore ministre avait tenu à les distinguer des "classes de niveau qui, elles, ne marchent pas" et qui "sont des impasses" (voir ToutEduc ici).

Extrait de touteduc.fr du 09.02.24

 

Rencontre avec N. Belloubet : enfin vers une stabilité ?

Les rencontres avec les ministres s’enchaînent mais ne se ressemblent pas… Seulement 4 semaines après avoir rencontré sa prédécesseuse, le SE-Unsa a été reçu ce lundi 12 février par Nicole Belloubet au sein d’une délégation Unsa Éducation.

Si le SE-Unsa a pu largement prendre note de la détermination, voire même de l’obstination du président de la République quant à sa feuille de route pour l’éducation de la jeunesse française, il compte a minima sur une stabilité de la nouvelle locataire de la rue de Grenelle pour la convaincre de l’inadéquation entre les réalités et les urgences de l’École et le Choc des savoirs, les effets néfastes déjà en marche de ce plan et les « vraies » priorités à considérer telles l’attractivité, l’École inclusive et la mixité sociale et scolaire.

L’École a besoin d’un choc de stabilité

Cette première rencontre avec la nouvelle ministre a inévitablement été l’occasion de poser comme préalable à tout dialogue et à toute entrée dans les dossiers la nécessité de rassurer tous les personnels et apaiser le climat à deux niveaux.

Pour le SE-Unsa, la ministre doit d’abord incarner la confiance et le soutien en l’École publique et laïque. Les personnels ont en effet besoin de se sentir considérés dans leurs missions complexes et essentielles. Ils doivent pouvoir compter sur une ministre qui chercher à connaître et comprendre leurs réalités de métier au quotidien.

Pour le SE-Unsa, la ministre doit ensuite aussi incarner une stabilité et une force dans son pilotage du système éducatif. Les enjeux de l’École et l’urgence à résoudre ses difficultés doivent pouvoir compter sur sa capacité à entendre, mesurer et décider dans l’intérêt des élèves et des personnels. Il s’agira entre autres de convaincre un chef de l’État et un Premier ministre de revenir sur les mesures du Choc des savoirs et du Pacte ou encore sur la volonté de généralisation de la tenue uniforme et du SNU. Ces mesures, au-delà de desservir les élèves et les personnels, représentent un coût colossal en matière de postes ou de finances, des moyens dont l’École aurait bien besoin ailleurs !

L’École nécessite que l’on ne se trompe pas de priorités

Le SE-Unsa a fait entendre à la ministre qu’il était encore temps de redonner une direction plus appropriée à l’École, en quittant l’itinéraire des lubies pour choisir celui des réalités. L’École, ses élèves et ses personnels auraient beaucoup à gagner si les moyens dégagés pour la politique éducative depuis 2017 étaient redistribués en faveur d’une revalorisation salariale pour tous, sans condition et sans distinction.

L’École aurait également beaucoup à gagner si ces moyens étaient réorientés en faveur d’un accompagnement à l’entrée dans le métier plus tôt et plus long, en faveur d’une prise en charge de la difficulté scolaire par les personnels de Rased et en faveur d’une prise en charge médico-sociale d’élèves de plus en plus nombreux à être en rupture et en souffrance avec une inclusion totale.

Au-delà de redéfinir les priorités de l’École sur la feuille de route que la ministre a reçue de l’Élysée à sa nomination, le SE-Unsa a rappelé l’urgence de répondre à ces priorités. L’agenda social doit être reprogrammé au plus vite quant aux questions d’École inclusive, de Pacte, de formation initiale et de harcèlement.

Les secousses médiatiques et les avancées mises en pause doivent cesser, place au courage politique et considération à ceux qui font l’École chaque jour !

>> Si ce n’est pas encore fait, je signe et je fais signer la pétition intersyndicale NON au choc des savoirs !

Extrait de enseigants.se-Unsa.org du 12.02.24

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