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Georges Felouzis attaque la carte scolaire actuelle et plaide pour une nouvelle politique

26 juin 2006

Extrait de « L’Expresso » du 26.06.06 : La carte scolaire garante des inégalités pour G. Félouzis

« De fait, la carte scolaire telle qu’elle existe aujourd’hui contraint et pénalise les plus démunis en les cantonnant trop souvent dans des établissements ghettos, et protège les plus riches d’une trop grande mixité sociale et ethnique. En un mot elle renforce les inégalités. À plus d’un titre donc, ses effets ne vont pas dans le sens escompté. Et l’on peut ajouter enfin que le lien établi entre les espaces urbains et les secteurs scolaires tend à renforcer, comme par un « effet en retour », la ségrégation urbaine elle-même.
Les enjeux scolaires sont si forts que les collèges qualifient ou disqualifient leur quartier d’implantation en fonction de leur réputation et de leur public. Ce qui tend à produire une « spirale ségrégative » sans fin. Car c’est bien souvent la question du choix de l’établissement scolaire pour ses enfants qui suscite le « séparatisme » ethnique et social des groupes les plus aisés".
Dans une tribune accordée à Education & Devenir, Georges Félouzis, auteur de L’apartheid scolaire, attaque la carte scolaire et plaide pour une nouvelle politique.

" Comment concevoir, dans un tel contexte, une régulation politique ? Il semble important de comprendre qu’en l’état de la très forte imbrication du scolaire et de l’urbain, la seule politique possible est d’agir simultanément sur l’un et l’autre, et donc de penser les politiques scolaires locales dans le cadre des politiques de la ville. De manière concrète, la question des ghettos scolaires semble difficile à résoudre, tant le fait social ségrégatif est ancré dans les conduites sociales.

Toutefois, il est toujours possible de viser les conséquences de la ségrégation, et notamment d’entreprendre une action à deux niveaux. Le premier est celui des établissements ghettos.

Il s’agirait de compenser le handicap scolaire que constituent ces collèges par une politique volontariste, bien plus affirmée que celle de ZEP, qui agirait non seulement sur les moyens attribués aux établissements, mais aussi sur l’organisation des collèges (repenser le travail et les emplois du temps des enseignants par exemple). Le second niveau est celui des familles les plus démunies, pour lesquelles il faut envisager une action de compensation ciblée, sous forme de bourse ou d’aide à la mobilité scolaire. Ce n’est qu’à ce prix que le séparatisme social de nos cités pourra être limité, tout au moins dans ses conséquences les plus négatives". Une réflexion qui prolonge l’étude sur les inégalités spatiales en éducation.

La tribune de Georges Félouzis dans Education et Devenir

Rappel : l’article de Georges Félouzis dans « Le Café »

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