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L’OCDE invite la France à "augmenter considérablement et utiliser efficacement les moyens de l’éducation prioritaire"

21 mars 2013

L’OCDE a présenté le 19 mars un rapport sur l’économie française. Elle invite le gouvernement à de nouvelles réformes structurelles qui concernent par exemple le chômage des jeunes.

Extrait de L’Expresso du 20.03.2013 : L’OCDE invite la France à de nouveaux efforts

 

Extraits concernant l’Education prioritaire

p. 6 - Consacrer les dépenses publiques supplémentaires allouées à l’éducation à rendre l’éducation prioritaire réellement prioritaire. Privilégier le renforcement de la qualité du corps enseignant et de l’efficacité des équipes de direction dans les écoles des quartiers défavorisés.

p. 45-46 -
Augmenter considérablement et utiliser efficacement les moyens de l’éducation prioritaire
Environ un élève sur cinq relève de l’éducation prioritaire, une politique territoriale de discrimination positive mise en place au début des années 80. Cette politique erratique a conduit à des résultats décevants. Les moyens mis en oeuvre sont très limités quoique mal identifiés. Sur la base d’expériences réussies à l’étranger, des ressources supplémentaires conséquentes, d’environ 0.13 % du PIB par an (selon les estimations du chapitre 2), devraient être déployées pour s’attaquer réellement à l’échec scolaire dans les milieux défavorisés. Cet ordre de grandeur correspond peu ou prou aux montants dégagés par le gouvernement pour créer 60 000 postes dans l’éducation au cours du quinquennat.
La façon d’utiliser les moyens importe autant que les sommes mises en jeu, et trois axes devraient être privilégiés dans les écoles des quartiers défavorisés : le renforcement de la qualité du corps enseignant (incitations financières, formation spécialisée, équipe pluridisciplinaire) ; l’amélioration de l’efficacité des équipes de direction (formation, sélection, autonomie et soutien des directeurs) ; et l’implication des parents. Une approche plus radicale consisterait à remettre en question l’idée même de zonage qui engendre de forts effets de stigmatisation. Il s’agirait alors d’allouer des enveloppes budgétaires supplémentaires aux écoles en fonction des caractéristiques individuelles des élèves qui y sont scolarisés, comme cela fonctionne par exemple aux Pays-Bas.

Donner de l’autonomie aux directeurs d’écoles, améliorer la formation des enseignants et développer le soutien scolaire individualisé
Au-delà de l’éducation prioritaire, la formation initiale des enseignants reste trop académique et insuffisamment tournée vers l’apprentissage des méthodes pédagogiques. La meilleure prise en compte de l’hétérogénéité des situations suppose aussi de développer l’autonomie des écoles primaires. Les responsabilités des directeurs d’école primaires ne sont pas claires, et ils ne disposent ni de l’autorité leur permettant d’assumer une réelle responsabilité pédagogique, ni des moyens suffisants pour remplir leurs responsabilités administratives (Obin, 2007). La rationalisation des moyens est également déficiente en raison de la persistance d’un grand nombre de petites écoles, lui-même lié à la multitude de petites communes.
La pratique intensive, quoiqu’en net recul depuis vingt ans, du redoublement (graphique 33) est à la fois inefficace et coûteuse. Limiter cette pratique nécessitera de mettre en œuvre une plus grande individualisation de l’enseignement par un soutien efficace aux élèves en difficulté. De plus, les journées scolaires sont parmi les plus longues des pays de l’OCDE, la semaine d’école est de seulement quatre jours (contre cinq dans presque tous les pays) et les vacances sont longues. Cette organisation n’est pas adaptée au biorythme des enfants (OCDE, 2012f). Le gouvernement va améliorer le rythme hebdomadaire à l’école primaire à partir de 2013/2014.

p. 48 -
Concentrer le financement de l’éducation sur l’école primaire et les milieux défavorisés
• Réaffecter une partie des dépenses d’éducation du secondaire vers le primaire, et vers la scolarisation dès deux ans pour les enfants de milieux défavorisés. Développer l’autonomie des écoles primaires et de leurs directeurs.

• Consacrer les dépenses publiques supplémentaires allouées à l’éducation à rendre l’éducation prioritaire réellement prioritaire. Privilégier le renforcement de la qualité du corps enseignant et de l’efficacité des équipes de direction dans les écoles des quartiers défavorisés.

• Valoriser davantage les pratiques pédagogiques dans la formation des enseignants. Réduire rapidement le recours au redoublement et renforcer l’individualisation de l’enseignement. Adapter les rythmes scolaires au biorythme des enfants.

• Séparer nettement les fonctions d’orientation de celles de psychologue pour les conseillers d’orientation-psychologues. Introduire une première année de tronc commun dans le deuxième cycle des filières technologiques et professionnelles

Études économiques de l’OCDE, FRANCE, mars 2013
Synthèse (60 pages)

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