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Séminaire OZP 2018 sur l’évaluation. Atelier Formation, animé par Patrick Picard

12 février 2019

Séminaire OZP 2018 : Pour une évaluation de l’éducation prioritaire
Paris, 9 février 2019

Atelier Formation
animé par Patrick Picard, ex-directeur de Centre Alain Savaray (Ifé)

Cet atelier conduit par Patrick PICARD rassemble 31 participants pour travailler pendant 3 heures sur l’élaboration du questionnaire de l’initiative OZP d’évaluation de la politique d’éducation prioritaire.

P. PICARD (PP) commence par rappeler le cahier des charges du travail de l’atelier découlant de l’exposé méthodologique d’Anne ARMAND. Produire 3 questions sur le sujet de la formation en REP. Des questions « acceptables » par les acteurs de sorte que chacun puisse s’en emparer et répondre quel que soit son statut et quelles que soient les modalités de réponse (individuelle ou en groupe). Elles devront provoquer des réponses utiles permettant, en retour, après leur dépouillement, la production d’un document de synthèse à la disposition des acteurs de terrain.

Ces questions feront apparaître des données factuelles mais aussi « le ressenti »des acteurs.
PP propose que chacun élabore des phrases répondant à 2 questions :
Une formation réussie, c’est quand….
Ce qui est difficile pour les formateurs, c’est…
Chacun écrit ses phrases sur son téléphone et les transmet à l’ordinateur de PP. Puis l’ensemble des propositions apparaissent sur l’écran.

[L’ensemble des phrases apparaissent sur 2 documents annexes à imprimer en format « paysage » et en réduisant de 60%]

Une formation réussie, c’est quand….

Le groupe est invité à classer ces phrases en les regroupant , en les opposant de manière à faire apparaître une problématique.
1ère tension : demande individuelle ou collective ? Les acteurs s’inscrivent individuellement à des formations proposées dans un catalogue ou bien le thème et les modalités de formation sont choisies dans des instances internes au réseau, par exemple dans le cadre de la concertation. Ce qui fait apparaître une question :
« Est-ce que dans le réseau, existe un lieu, une instance ou un temps où l’on peut confronter les points de vue sur les besoins de formation ? »
Et une autre question : « quel partage entre formation individuelle ou en stage collectif ? »

PP propose à notre réflexion 2 citations opposées :
Laurent Schwartz : « Un adulte n’est prêt à se former que s’il trouve une réponse à ses problèmes dans la formation »
Léontieff : « tant qu’il n’a pas été satisfait une première fois, le besoin ne connait pas son objet. »

2ème tension : La formation doit-elle infléchir les pratiques ? Cette question peut aussi traduire une opposition entre formations purement transmissives et formations visant un changement.
PP remarque qu’il existe une grande variété de formations qui peuvent toutes avoir une légitimité.
Peut-on partir du point de vue que les acteurs doivent changer leurs pratiques professionnelles ? Non bien sûr, mais plutôt de l’idée que la formation amène un questionnement sur les pratiques : analyse de l’activité, échanges sur les pratiques, avec la volonté de faire avancer.

Une 3ème tension apparaît : La formation doit-elle seulement répondre aux besoins exprimés par les acteurs, aux besoins identifiés ? Dans ce cas, certains n’entendraient jamais parler de certains gestes professionnels ou ne sortiraient pas de représentations dans l’air du temps. Pour une principale, de collège, « il faut être clair avec ce qu’on attend ». La formation doit faire avancer sur les problèmes du réseau.
Le groupe réfléchit à un exemple de problème sur lequel il faudrait avancer : « collaborer dans une logique de cycle ». Ce thème provoque des sourires, comme si, jamais, d’eux-mêmes, les acteurs ne le choisiraient. Comment le susciter ? Si le professeur de CM2 qui prendra mes élèves de CM1 l’an prochain ne sait pas comment je travaille, comment pourra-t-il s’appuyer sur ce que les élèves ont fait avec moi ? Si on est dans une logique de répartition du programme entre les enseignants (logique qui est pour les élèves une logique cumulative), comment un élève qui lit encore mal pourra-t-il continuer à progresser ?
Question : « Que serait une formation qui outille pour cette logique de cycle ? »
En partant de l’idée de parcours, un participant interroge le groupe sur la possibilité de formation commune entre enseignants de tous niveaux sur un même thème. Par exemple, une formation sur « la construction du nombre » rassemblant des enseignants de la maternelle au collège.
PP donne un exemple d’éloignement des cultures professionnelles entre le premier et le second degré : en Histoire-Géographie, « localiser et situer » sont des compétences fondamentales pour un professeur de collège et rarement pour un professeur des écoles. Un exemple inverse pourrait être donné avec le travail sur le langage où les acquis de l’école peuvent être ignorés au collège.

Ce qui est difficile pour les formateurs, c’est…

PP affiche un tableau de synthèse du Centre Alain Savary (ci dessous)
La réflexion doit articuler 3 domaines
PILOTER : articuler national, académique et local
Aider les pilotes à travailler ensemble
FORMER Former les formateurs
Accompagner au plus près du réel
FAIRE APPRENDRE Creuser ensemble les dilemmes du métier
Comprendre ce que les élèves ne comprennent pas

Ce sont les difficultés des élèves qui sont l’objet du travail des formateurs pour les formateurs mais aussi pour les instances. Quelle articulation entre « difficultés d’apprentissage des élèves" et "problèmes d’enseignement » ?
Le travail du formateur peut se détailler en plusieurs objectifs :
Faire connaître le prescrit.
Partager les références, croiser les lectures et les modèles explicatifs, les résultats de la Recherche.
Oser les outils
Accompagner dans la durée.
Lire ensemble le réel (évaluations, référentiel).

Au cours de la 3ème heure, le groupe travaille sur la traduction en questions « acceptables et utiles » pour la questionnaire.

Une seule question fera l’unanimité : « Y-a-t-il une élaboration collective pour dégager les besoins de formation ? »
Le débat n’a pu être tranché entre :
Questions factuelles, descriptives (qu’est-ce qui s’est fait ? Quel accès avez-vous eu à la formation ? Et question sur l’appréciation, le ressenti.
Ou encore entre une appréciation de ce qui s’est fait et une projection vers l’avenir : que faudrait-il faire dans les réseaux, Quelle est la demande des acteurs (des différentes catégories) ? Quelle image ont-ils d’une bonne formation ?

On peut cependant noter plusieurs propositions :
« Les formations que vous avez suivies ont-elles apporté quelque chose à votre pratique professionnelle ? »
« Pour vous, quelles sont les formations qui seraient particulièrement nécessaires dans votre réseau ? » « Des formations inter niveaux (ou en cycle) sont-elles indispensables , utiles, etc… ? »
« Qu’est-ce que les formateurs REP, les 18 demi-journées ou la pondération ont apporté à votre réseau ? »
Notons aussi une question qui déborderait le cadre de la formation : « Quel est le + des REP+ ? »
Compte rendu rédigé par François-régis Guillaume

 

Les autres comptes rendus du séminaire,
voir la rubrique Séminaire OZP 2018 (le 9 février 2019) : Pour une évaluation de l’éducation prioritaire

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