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Cette rencontre OZP s’est tenue en présentiel et en distanciel.
Dans une première partie, Marc Bablet, membre du bureau et du conseil scientifique de l’OZP, à présenté les résultats de l’enquête menée par questionnaire en juin 2021 et à laquelle 996 enseignants, en grande majorité du premier degré, ont répondu.
Le powwerpoint de Marc Bablet (31 p.)
Puis a été projetée une intervention vidéo de Patrick Picard, ex-directeur du Centre Alain Savary et coauteur de l’enquête, qui a développé en s’appuyant sur un powwerpoint une réflexion sur ce que devrait être une telle formation.
https://youtu.be/Ixv9Vmw3EPg (21:39)
Le powerpoint présentés par Patrick Picard
Enfin un débat s’est ouvert entre les participants en distanciel et en présentiel, dont voici ci-dessous la synthèse écrite :
DEBAT
Les effets de la pandémie.
La pandémie a provoqué une forte diminution ou parfois un quasi-gel des actions de formation des enseignants en éducation prioritaire, situation d’autant plus dommageable que les élèves des familles défavorisées ont le plus souffert du confinement.
On a signalé cependant le maintien de quelques formations dans les académies de Créteil et Versailles.
Les réunions de concertation prévues dans les REP+ dans le cadre de la pondération ont été également impactées par les horaires (en fin d’après-midi) ou l’étroitesse des locaux, surtout quand le premier degré est présent (restrictions sanitaires).
Les brigades de remplacement dans le premier degré ont été mobilisées ailleurs qu’en éducation prioritaire pour pallier l’absence de personnels consécutive à la pandémie.
Par contre à la rentrée 2021 des stages de formation spécifiques pour les nouveaux personnels en éducation prioritaire ont été organisés, par exemple dans les académies de Créteil et Poitiers.
Le contenu des formations
Dans le premier degré, les formations qui ont eu lieu ont surtout porté sur les classes dédoublées et ont marqué un retour en arrière pédagogique, avec un cadrage très contraignant, un émargement des présents plus fréquent et un climat jugé infantilisant d’injonction qui pèse aussi bien sur les enseignants que sur les IEN.
Dans le second degré, les injonctions se font moins sentir en raison sans doute d’une tradition plus libérale. Mais on a recours davantage aux contractuels, ce qui n’incite pas à l’administration à organiser des formations.
Le conseil scientifique de l’éducation nationale a donné des pistes pour le premier degré mais pas pour le second : c’est sans doute un effet de la priorité donnée au premier degré par le gouvernement précédent et par l’actuel. Toutefois cette priorité s’est désormais traduite d’une part par une présentation étriquée de l’éducation prioritaire, réduite aux seules classes dédoublées, et d’autre part par lla publication de textes et guides injonctifs sur l’enseignement de la lecture notamment.
Les formateurs REP+ et leur rôle
Sur les 400 formateurs+ formés par le ministère, combien en reste-il en éducation prioritaire ?
Dans l’histoire de l’EP, ils ont pris la suite des professeurs référents (ou « supplémentaires) et des préfets des études. Il y a quelques années, l’OZP a organisé à l’intention de ces deux catégories des séminaires professionnels qui ont trouvé aisément leur public.
Il apparaît qu’il reste des formateurs académiques éducation prioritaire dans plusieurs académies représentées dans le public de la réunion mais souvent ces formateurs ont été mobilisés sur d’autres tâches que celles dédiées à l’éducation prioritaire, comme par exemple les plans Français et Maths. En outre la situation du remplacement n’a pas permis la mise en œuvre de formations dans le premier degré. Aucune priorité en la matière n’a été donnée à l’éducation prioritaire.
Formateur, est-ce un métier ou une fonction ? Pour l’instant, ils ne disposent pas d’un statut (hors-IUFM). Cela pourrait changer avec la création du Cafa dans le second degré ; qui a pour objectif de développer les compétences des formateurs en académie.
Le rôle du formateur est aussi d’être capable de lire les travaux de recherche et de les adapter aux difficultés du terrain, une fonction d’intermédiation selon la formule de Patrick Picard.
Le compte rendu de ToutEduc
L’éducation prioritaire est-elle encore prioritaire, s’inquiète l’OZP
Les personnels en éducation prioritaire n’ont pas été prioritaires pour la formation continue pendant la période de crise sanitaire. C’est ce qui ressort des 996 réponses que l’OZP, l’Observatoire de l’éducation prioritaire, a reçues à son enquête et qu’il présentait, hier 29 septembre à l’occasion de l’une des rencontres qu’il organise régulièrement. Elles proviennent pour l’essentiel (85%) d’enseignants du 1er degré. A la question "y a-t-il eu, pour vous, des formations académiques ou départementales dédiées à l’Education prioritaire ?", plus de 75 % répondent non, ou ne savent pas, ou ne répondent pas. La proportion est à peu près la même s’agissant de formations propres aux réseaux d’éducation prioritaires, les réponses "oui" émanant souvent de formateurs, d’inspecteurs ou de conseillers pédagogiques, donc des personnels chargés d’animer ou d’organiser ces formations.
L’enquête montre aussi que la situation est variable selon les territoires, les formations académiques étant davantage visibles à Rennes, Besançon, Orléans-Tours alors que la politique des académies de Paris, Clermont, Nancy-Metz est "illisible"...
D’autre part, si certains font état de formations répondant à leurs besoins, beaucoup se disent déçus et évoquent des "contenus insipides", ou "injonctifs", des formations "descendantes", "ne tenant pas compte des spécificités de l’éducation prioritaire" mais centrées sur les thématiques nationales, français et mathématiques.
Les débats ont toutefois montré que les formateurs "éducation prioritaire" (la refondation de l’Education prioritaire avait conduit à en former 400) sont encore, du moins dans les académies de Créteil, Versailles, Montpellier, Reims, bien présents. D’autre part, les responsables de l’OZP se réjouissent d’avoir vu émerger, "en creux", une conception commune de la formation, qui doit être délivrée par des professionnels, prévoir des "retours réflexifs", prendre en compte les apports de la recherche, et venir "en appui sur une analyse des besoins des élèves et des enseignants", le travail d’élaboration de la définition des besoins supposant "un esprit de coopération". D’ailleurs ne faudrait-il pas partir des problèmes rencontrés plutôt que des besoins exprimés ?
Plusieurs membres de l’OZP s’inquiètent de voir la question de l’Education prioritaire réduite aux dédoublements de GS, CP et CE1.
Extrait de touteduc.fr du 30.09.21
Note : Le Café pédagogique était retenu ce jour-là par la discussion de la loi Rilhac à l’Assemblée.