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Séminaire OZP du 18 janvier 2025
Quelles formations des enseignants pour l’éducation prioritaire
Introduction, par Marc Douaire, président de l’OZP
L’actualité de cette nouvelle année 2025 s’annonce lourde d’enjeux climatiques, politiques, économiques, sociaux qui voient venir sur le devant de la scène des acteurs politiques (certains états dictatoriaux) et économiques ( notamment les GAFA américains ). Ces enjeux ne reçoivent pas de réponse politique à la hauteur pour consolider la vie démocratique.
Dans les établissements et les classes les enseignants se voient de plus en plus confrontés aux influences auprès de leurs élèves de la dérégulation des réseaux sociaux par l’action des magnats qui contrôlent les algorithmes mais aussi à travers les machines de prédication de l’islamisme militant. L’objectif de ces acteurs étatiques ou non étant de fracturer les sociétés démocratiques pour pouvoir imposer leurs modèles totalitaires.
Dans le même temps, dans les établissements et les écoles de l’éducation prioritaire, les enseignants sont de plus en plus confrontés aux situations de précarité et d’absence de perspective de vie meilleure de la part d’un grand nombre de leurs élèves.
C’est dans ce double contexte que l’action éducative visant l’émancipation de tous doit se déployer. On en devine aisément la difficulté.
Pour la mener à bien deux boussoles sont nécessaires et indissociables :
– Le rappel de principes non négociables pour une démocratie réelle :
o La liberté de conscience et d’expression
o La primauté de la loi civile sur toute loi religieuse
o L’égalité des droits entre les femmes et les hommes
– La lutte contre les inégalités sociales et la construction d’un projet collectif d’émancipation pour tous.
Le Manifeste OZP pour le développement de la mixité sociale et la consolidation de la
Politique d’éducation prioritaire a été publié le 6 janvier dernier sur le site du Café pédagogique. Il a reçu dès à présent les signataires de plusieurs associations (AFEF, Crap-Cahiers pédagogiques, Gfen), d’organisations syndicales (SE-Unsa, SNES-Fsu, CFDT éducation formation recherches publiques) et de personnalités (Choukri Ben Ayed, Jean-Paul Delahaye, Pierre Ouzoulias).
Déplorant l’absence de tout projet pour l’éducation prioritaire depuis 2017 et la mise en œuvre de politiques éducatives qui renforcent les inégalités sociales au lieu de les combattre, le Manifeste souligne l’enjeu de la mixité sociale pour donner sens à la réussite de tous dans une société plus égalitaire.
En ce qui concerne l’éducation prioritaire, le Manifeste affiche plusieurs objectifs :
– Confirmer et étoffer le référentiel d’éducation prioritaire afin de permettre aux équipes de travailler en collectifs professionnels formés à travailler les difficultés d’apprentissage des élèves et les difficultés d’enseignement des enseignants en milieux populaires.
– Inscrire dans la durée cette politique
– Appuyer l’action de l’école sans vouloir se substituer à ses missions ni l’exonérer de ses responsabilités
– Continuer à rendre les postes en éducation prioritaire attractifs
– Attribuer les moyens d’enseignement sur l’ensemble du système éducatif en distribuant une part très significative en fonction de la situation sociale des écoles et établissements
– Revoir la carte de l’éducation prioritaire au moyen des IPS en n’incluant pas le privé
– Faire en sorte que le pilotage du système éducatif à tous les niveaux respecte les orientations du référentiel et favorise le travail collectif.