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Le débat sur les neurosciences : - La science au secours de l’école ? (Marie Duru Bellat) - "Ne pas confondre les neurosciences et la psychologie cognitive" (Hubert Montagner dans "Questions de classes")

7 mars 2018

Marie DURU-BELLAT

[...] Réformer grâce aux « acquis de la recherche » ?

C’est à cet égard que le ministre de l’Éducation Jean‑Michel Blanquer entend se démarquer. Il affirme vouloir fonder ses réformes sur les acquis de la recherche, par exemple quand il décide de dédoubler les classes de CP en zone prioritaire, en s’inspirant directement des travaux des économistes Piketty et Valdenaire montrant qu’une réduction très marquée de la taille de la classe, dans les milieux les plus défavorisés, peut atténuer les inégalités sociales.

Certes, on déplorera qu’il semble juger sans importance de remettre du même coup en cause, avant toute évaluation sérieuse, l’expérience « plus de maîtres que de classe », engagée elle aussi sur la base de recherches.

[...] La tentation d’instrumentaliser la science
S’il sait être enthousiaste, le milieu scientifique est par nature et en général, prudent, bien plus que le milieu politique qui lui, doit trancher et prendre, pour exister, un flot incessant de « mesures »… Et pour trancher dans les débats que suscitent toute décision politique, la tentation est grande d’instrumentaliser la science, comme s’il était possible d’en tirer toujours des conclusions univoques, populaires si possibles (tel que le B.A-BA pour apprendre à lire).

Mais si les techniques d’imagerie cérébrale permettent de voir les régions du cerveau activées lors de telle ou telle tâche, il reste à interpréter ce constat d’une « activité »cérébrale » (notamment, est-on face à une cause des apprentissages, ou bien à une conséquence ?).

Plus largement, tout neuroscientifique sérieux sait pertinemment que ses expériences sont des expériences, pas forcément transposables, et que les mécanismes de l’apprentissage, plurifactoriels, ne se réduisent pas à un circuit neuronal particulier.

Extrait de the conversation.com du 05.03.18 : La recherche au secours de l’école ?

 

Conseil scientifique de l’Education nationale : Hubert MONTAGNER s’interroge !

Hubert MONTAGNER est bien connu dans le milieu enseignant, en particulier sur Q2C, pour ses travaux sur le développement de l’enfant reconnus par la communauté scientifique internationale.

[...] Il est étonnant, et surtout consternant qu’il y ait eu peu de réactions à l’annonce de la composition du Conseil Scientifique du Ministère de l’Education Nationale. Présidé par Monsieur Stanislas DEHAENE, il comprend en effet essentiellement (pour ne pas écrire exclusivement) des universitaires ou chercheurs dont le domaine de recherche est la Psychologie Cognitive.
De nouveau, il faut souligner que la Psychologie Cognitive ne se confond pas avec les Neurosciences... loin de là. C’est ce que confirmerait l’ensemble des chercheurs « de FRANCE et de NAVARRE » dont les études s’inscrivent dans le vaste champ des Neurosciences, sauf peut-être quelques neurologues ou psychologues ancrés dans le « tout cognitif ». C’est en effet une hérésie d’assimiler les Neurosciences à la Psychologie Cognitive, et inversement. Les collègues étrangers que j’ai informés sont interloqués, et s’interrogent sur les raisons et les buts d’une telle confusion.

Extrait de questionsdeclasses.org du 05.03.18 : Conseil scientifique de l’Education nationale : Hubert MONTAGNER s’interroge !

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