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L’Atief et Jean-Pierre Terrail : des prises de positions opposées sur les orientations du Csen et la politique de J.-M. Blanquer (le Café, ToutEduc)

27 mai 2020

L’ATIEF fustige l’arrogance du CSEN
Alors que le Conseil supérieur de l’éducation nationale (CSEN) a annoncé vouloir définir "les types de recherche qui ont leur pace en éducation" qui devraient être basées sur la "seule expérimentation contrôlée", l’Association des technologies de l’information pour l’éducation et la formation (ATIEF) démonte la position du CSEN nommé par JM BLanquer. "L’éducation est un « fait social total » au sens de Mauss", rappelle l’ATIEF. "Son étude implique la prise en compte des dimensions physiologiques, psychologiques, anthropologiques, historiques et sociologiques de la nature humaine. Les neurosciences ont évidemment toute leur place dans les approches interdisciplinaires qui doivent être mises en œuvre mais cette place ne peut pas être occupée à l’exclusion d’autres disciplines. Quelle crédibilité pourrait-on donner à des conseils prodigués par un conseil scientifique Covid-19 qui serait dépourvu de spécialistes en santé publique ou d’un GIEC constitué uniquement d’experts en chimie du carbone ? L’éducation ne relève pas d’un traitement dont les effets découleraient d’une causalité simple entre des décisions éducatives et leurs conséquences. Ce paradigme du traitement tend à nier que l’apprentissage est un processus non déterministe dans le sens où il n’y a pas de relation causale simple (un “impact”) entre une décision pédagogique et les apprentissages effectués par les élèves. La subjectivité des acteurs doit être prise en compte et le réductionnisme scientifique conduit à l’aveuglement. Quel crédit peut-on donner à une méthode pédagogique qui ne prend pas en compte qu’elle sera traduite, interprétée et adaptée lors de sa mise en œuvre par les acteurs de terrain ?" L’Atief, qui regroupe des chercheurs de plusiuers disciplines, s’inquiète que "le CSEN souhaite s’ériger en censeur des travaux qui ne s’inscriraient pas dans le seul paradigme de l’expérimentation contrôlée".

Le texte

SOS conseil scientifique

Le grand flou du conseil scientifique

Extrait de cafepedagogique.net du 27.050.20

 

L’école d’après : le GRDS interpelle les opposants à Jean-Michel Blanquer

Jean-Pierre Terrail interpelle vigoureusement "les experts et cadres pédagogiques qui aujourd’hui s’élèvent contre la politique et l’autoritarisme de l’actuel ministre". Préparerait-il "un retour à l’anormal" ? Le chercheur (université de Versailles - Saint-Quentin) publie une tribune dans laquelle il s’inquiète : Ceux qui contestent les orientations de Jean-Michel Blanquer veulent-ils "construire une école démocratique et efficiente", ou au contraire "revenir au monde d’hier, à l’anormal, au temps où ils avaient la main" ?

Le GRDS (Groupe de recherche sur la démocratisation scolaire) dont il est membre avait déjà salué le choix fait par le ministre d’instaurer "Dehaene en référent scientifique de préconisations pédagogiques" (voir ToutEduc ici), et Edouard Gentaz avait noté que certains éléments du guide orange ministériel "ressemblent beaucoup" au contenu du manuel "Je lis, j’écris" (ici (PDF)), une "méthode syllabique" d’apprentissage de la lecture dont J-P Terrail est co-auteur (voir ToutEduc ici).

Dans la tribune qu’il publie, le polémiste inscrit cette interrogation dans l’histoire longue de l’éducation, en partant des années 50, puis, autre moment fondateur, de 1985 et de la volonté exprimée par Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de l’Education nationale, de voir 80 % d’une classe d’âge accéder au niveau bac, ce qui a fait que la politique scolaire "se résume à la gestion des flux". Combinée à "un blocage de l’efficience des apprentissages élémentaires", elle a conduit "à réduire le niveau d’exigence intellectuelle, soit tacitement (quand on permet la prolongation des cursus en l’absence des requis cognitifs), soit explicitement (quand on prône la ’simplification des programmes’, ou qu’on encourage la surnotation des performances)".

Il rappelle que le GRDS est favorable "à l’instauration d’une ’école commune’ articulée sur un tronc commun de 2 à 18 ans", ce qui impliquerait "une forte ambition en matière pédagogique, à commencer par l’acquisition des fondamentaux". Il évoque un colloque "co-organisé par la CGT, le SNES et le GRDS sur la prolongation à 18 ans de l’obligation scolaire" dont "la date a dû en être reportée pour les raisons sanitaires que l’on sait".

La tribune ici

Extrait de touteduc.fr du 26.05.20

 

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