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La discussion du rapport Carel à l’Assemblée nationale le 12 juillet (compte rendu ToutEduc)

12 juillet 2023

Education prioritaire : concentrer les efforts sur un nombre réduit d’établissements (AN)

La commission des affaires culturelles vient d’autoriser, ce 12 juillet, à l’unanimité, la publication du rapport de la mission d’information qui était chargée de dresser "un panorama et un bilan" de l’éducation prioritaire, rapport qui bénéficie d’un accueil "plutôt consensuel", comme le font remarquer Fabrice Le Vigoureux (Renaissance) ou Léo Walter (LFI) qui le trouvent équilibré. Tous les députés s’accordent pour dire qu’il faut maintenir une politique d’Education prioritaire et les orateurs des partis d’opposition ont plutôt mis en cause la politique actuelle et les interventions du président de la République que le rapport lui-même.
Parmi les 52 propositions de ce rapport, Roger Chudeau (RN), président de la mission en retient principalement trois. C’est d’abord la création d’un PAP (programme annuel de performance) spécifique dans le budget de l’Education nationale, ce qui permettrait un pilotage national de l’Education prioritaire, lui donnerait davantage de visibilité et donnerait aux élus un moyen d’agir sur le financement de cette politique, comme le fait remarquer Agnès Carel (Horizons), la rapporteure. C’est un point qui n’est pas discuté, tant l’accord est large.
Autre point d’accord, la carte de l’éducation prioritaire n’est pas "entièrement cohérente" avec la géographie de la difficulté sociale révélée par la publication des IPS (indices de position sociale). "il faudrait aussi resserrer la carte sur les REP+", qui seraient maintenus, tandis que tous les autres écoles et collèges, y compris actuellement en REP ou en CLA, bénéficieraient d’une "allocation progressive des moyens", en fonction de leur IPS et de leur situation géographique, donc en tenant compte de la ruralité. Roger Chudeau propose d’ajouter à l’Indice de position sociale et à l’indice d’éloignement (pour les écoles et collèges en zone rurale) un "indice de difficulté scolaire", une idée que rejette la rapporteure car ce serait entériner l’idée que les établissements en REP+ auraient nécessairement de mauvais résultats. Si l’idée d’une allocation progressive de moyens ne fait pas difficulté en elle-même, ses contours restent flous. Les établissements privés sous contrat pourraient y être intégrés. Agnès Carel considère que "le collège n’est peut-être pas la meilleure unité de référence", elle voudrait qu’au lieu de partir des collèges pour définir un réseau, on parte de la situation de chaque école, élémentaire et maternelle pour définir les moyens qui leur seraient alloués. La carte de l’éducation prioritaire devrait être revue tous les trois ans.
Le président de la mission est également favorable à une extension des dédoublements aux moyennes et petites sections en REP+. Pour Agnès Carel, il faudrait augmenter le nombre des enfants de moins de trois ans accueillis, c’est même "essentiel", et cela nécessite que des personnels soient spécifiquement formés. Cette mesure suppose également de se rapprocher des familles en s’appuyant sur le dispositif "Ouvrir l’école aux parents", qui devrait leur être systématiquement proposé.
Les résultats des dédoublements sont considérés comme "encourageants", même s’ils n’ont pas atteint les objectifs qui leur étaient fixés en termes de niveau scolaire. Toutefois des évolutions sont proposées. La rapporteure évoque ainsi la nécessité de préparer les élèves à retrouver des classes complètes au CE2, et propose de favoriser le co-enseignement au CE1. Fabrice Le Vigoureux (Renaissance) et Annie Genevard (LR) proposent pour leur part de "revenir à des groupes classe complets pour certaines activités". Léo Walter semble moins attaché aux dédoublements qu’à la limitation des effectifs.
La question de la santé est posée, quand seules 21,5 % des visites médicales à 6 ans sont assurées pour les élèves en REP+. Il faudrait évidemment atteindre les 100 %, mais aussi doter les REP+ d’orthophonistes, estime A. Carel qui ne se prononce pas sur leur statut, recrutement par le ministère ou convention passée avec l’établissement. Elle propose également un doublement "dès la troisième", des professeurs principaux, les interlocuteurs des familles.
Au-delà des mesures prévues dans le rapport, son auteure propose d’organiser des "assises de l’Education prioritaire" qui permettraient d’ "aller chercher un consensus" sur cette politique, à la condition, font remarquer les députés, que ce ne soit pas un moyen de retarder les décisions à prendre, notamment en ce qui concerne la carte de l’EP.

Le rapport sera disponible sur le site de l’Assemblée, ici,
la vidéo ici

Extrait de touteduc.fr du 12.07.23

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